20 ans après "Loft Story", peut-on trouver du positif dans la télé-réalité?
TÉLÉ-RÉALITÉ - En 2001, quelques jours après l’arrivée de “Loft Story” sur M6, le patron de TF1 rudoyait “l’intrusion en France de la télépoubelle”. 20 ans plus tard, est-ce que tout est vraiment à jeter dans la télé-réalité? C’est la question...
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TÉLÉ-RÉALITÉ - En 2001, quelques jours après l’arrivée de “Loft Story” sur M6, le patron de TF1 rudoyait “l’intrusion en France de la télépoubelle”. 20 ans plus tard, est-ce que tout est vraiment à jeter dans la télé-réalité? C’est la question que s’est posée la rédaction du HuffPost alors que ce lundi 26 avril marque le 20e anniversaire de l’arrivée de ce genre à la télévision française.
“Avant même que le Loft soit diffusé, il y avait l’idée que ça allait être de l’ordre de la décadence. À la fois un témoignage de la décadence de la société, et en même temps un vecteur de cette décadence”, se souvient la sociologue Nathalie Nadaud-Albertini. Quelques jours plus tard, la scène de Loana et Jean-Edouard dans la piscine confirme toutes ces craintes.
Depuis le Loft, les émissions de télé-réalité se sont multipliées sur les chaînes françaises avec toujours les mêmes dérives: des candidats hommes ou femmes qui véhiculent des stéréotypes en tout genre, des scènes de violences physiques et d’agressions verbales... ”À notre insu, ces valeurs pénètrent notre cerveau et vont jouer sur nos comportements sociaux”, prévenait le chercheur Didier Coubert à L’Express. “Quand les héros de la ‘Ferme célébrités’ se traitent de ‘has been’ et de ‘never been’, l’injure claque dès le lendemain dans les cours de récré.”
Sans oublier aussi la starification de ces anonymes portés aux nues par des millions de téléspectateurs du jour au lendemain et ses conséquences parfois désastreuses sur leur vie. La trajectoire de Loana, gagnante du 1er “Loft Story” en 2001 qui a déjà raconté la violence de la pression médiatique, en est sans doute l’exemple le plus criant.
Oui, mais voilà, tout cela les médias - Le HuffPost y compris - et les experts de la télévision en ont déjà beaucoup parlé et continuent de le faire. Preuve en est encore ces derniers jours, lorsque plusieurs anciennes candidates des “Anges de la télé-réalité” ont dénoncé le harcèlement et les violences qu’elles disent avoir subies en tournage: nous avons relayé ces témoignages nécessaires et ne manquerons pas de suivre cette affaire. Mais pour ce dossier “Telle est la réalité”, nous avons pris le contre-pied de nous intéresser à ce que la télé-réalité a pu nous apporter de positif, dans une série d’articles et de vidéos publiés au cours de ce mois d’avril.
“Telle est la réalité”, le dossier du HuffPost
Pour comprendre ce qui plaît et ce qu’apporte la télé-réalité aux millions de Français qui en consomment, nous nous sommes entretenus avec Nathalie Nadaud-Albertini, docteure en sociologie de l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS) et spécialiste de la télé-réalité. Elle évoque notamment l’effet cathartique de ces programmes, “qui fonctionnent un peu comme la tragédie grecque et purgent le spectateur de ses passions et de ses émotions négatives.” Sans oublier l’effet miroir très particulier des émissions d’enfermement avec notre année de confinement.
> Ce que les émissions de télé-réalité apportent à ceux qui les regardent
Alors que la télé-réalité a longtemps fait l’objet d’un certain mépris de la part des sphères intellectuelles, on a aussi observé une vague d’auteurs - Delphine de Vigan, Aurélien Bellanger... - qui s’inspirent du genre télévisuel dans une série d’ouvrages parus à temps pour l’anniversaire emblématique de “Loft Story”. Et si ces programmes de divertissement étaient pour la littérature un moyen de se faire entendre dans l’espace médiatique aujourd’hui?
Le confessionnal, le vote du public, les émissions de débrief... En 2001, le “Loft Story” était une véritable innovation médiatique à son arrivée sur M6. Et lorsqu’on passe au microscope 20 ans de télé, force est de constater que son héritage est riche et que les codes de la télé-réalité se sont immiscés dans peu ou prou toutes les émissions de divertissement qu’on regarde aujourd’hui, de l’Eurovision à “Koh Lanta” en passant par “Top Chef”.
Plus surprenant encore, il se trouve que le “Loft Story” a donné vie à un concept qu’avait couché sur papier le philosophe et penseur Michel Foucault 30 ans plus tôt. D’après l’intellectuel Bernard Edelman dans un chapitre de son ouvrage L’Art en Conflits, le Loft et ses caméras omniprésentes sont tout bonnement la réalisation de la prédiction de Foucault sur la disparition de l’auteur de fiction.
> Comment “Loft Story” a validé la théorie de Michel Foucault
Enfin, alors que beaucoup autour de nous citaient l’émission japonaise “Terrace House”, disponible sur Netflix notamment, comme un exemple de télé-réalité vertueuse, on a cherché à savoir si c’était vraiment le cas. On vous laisse le découvrir, mais comme le disait la Voix de “Secret Story”, méfiez-vous des apparences...
Retrouvez l’intégralité des articles et vidéos de notre dossier “Telle est la réalité” par ici.
A voir également sur Le HuffPost: À quoi ressemblait la télé en 2001 au lancement de “Loft Story”