“200 Mètres”, un road movie entre trajet intime et dénonciation politique
Le road movie repose sur la distance, réelle ou symbolique, qui sépare plusieurs lieux ou personnages. Mais cette distance, qui lui sert à la fois de fondement et de justification, n’est souvent que prétexte : ce n’est pas le trajet parcouru qui...
REJOINDRE L'ÉQUIPE DE RÉDACTION
Tu penses avoir un don pour la rédaction ?
Contacte-nous dès maintenant pour rejoindre notre équipe de bénévoles.
REJOINDRE L'ÉQUIPE DE RÉDACTION
Tu penses avoir un don pour la rédaction ?
Contacte-nous dès maintenant pour rejoindre notre équipe de bénévoles.
REJOINDRE L'ÉQUIPE DE RÉDACTION
Tu penses avoir un don pour la rédaction ?
Contacte-nous dès maintenant pour rejoindre notre équipe de bénévoles.
Le road movie repose sur la distance, réelle ou symbolique, qui sépare plusieurs lieux ou personnages. Mais cette distance, qui lui sert à la fois de fondement et de justification, n’est souvent que prétexte : ce n’est pas le trajet parcouru qui compte, mais la manière dont le mouvement a bouleversé celui ou celle qui en fait l’expérience.
Il n’en est rien dans le film d’Ameen Nayfeh. Le voyage ne modifiera pas son protagoniste, et les 200 mètres du titre s’avèrent être le point névralgique du film.
Si proche et pourtant si loin
200 mètres, c’est ce qui sépare Mustafa de sa famille. Entre les deux, un immense mur érigé au début du siècle par le gouvernement israélien pour isoler l’État hébreu de ses pays voisins, et notamment de la Cisjordanie où habite le père de famille.
Les 200 mètres se transforment en plusieurs centaines de kilomètres
Le jour où son fils a un accident, Mustafa doit rejoindre un hôpital situé en Israël. Sans papiers d’identité du pays en question et ne pouvant se confronter à la lenteur de la bureaucratie vu l’urgence de la situation, Mustafa doit passer illégalement la frontière. Les 200 mètres se transforment en plusieurs centaines de kilomètres passés à l’intérieur du van de passeurs clandestins.
Ni superficiel ni pesant
De cette situation proprement édifiante le film ne souffre jamais, ne tombant ni dans la superficialité du film high-concept que son pitch promet, ni dans la pesanteur qu’un tel type de sujet peut porter. Ameen Nayfeh atteint un juste point d’équilibre entre le drame familial, la nervosité d’un thriller et une certaine légèreté de ton propre au road movie.
Si le film prend pour point de départ un trajet intime, c’est pour mieux dépeindre en arrière-plan, avec une colère calme mais qui n’abdique pas, l’injustice et les identités bafouées par une telle condition géopolitique.
A lire aussi : “Tunnels” : une BD tragicomique qui creuse sous la frontière entre Israël et la Palestine
200 Mètres d’Ameen Nayfeh, avec Ali Suliman, Anna Unterberger, Lana Zreik (Pal., Jord., Qat., It., Suèd., 2020, 1h36). Sortie le 9 juin