3e dose, rappel annuel... Les "boosters" de vaccin vont-ils s'imposer face à la pandémie?
VACCINS - Une dose, puis une deuxième. Et peut-être bientôt une troisième. Combien d’injections faudra-t-il recevoir pour se prémunir du Covid-19? Ce jeudi 15 avril, le PDG de Pfizer Albert Bourla a déclaré qu’il faudrait probablement recevoir...
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VACCINS - Une dose, puis une deuxième. Et peut-être bientôt une troisième. Combien d’injections faudra-t-il recevoir pour se prémunir du Covid-19? Ce jeudi 15 avril, le PDG de Pfizer Albert Bourla a déclaré qu’il faudrait probablement recevoir une autre piqûre, entre six et douze mois après les deux 1ères initialement censées fournir une protection maximale… Et ensuite, affaire réglée?
Non, selon Pfizer. Le fabricant de vaccin américain émet l’hypothèse d’un virus endémique, circulant en permanence. Pour s’en prémunir, le géant pharmaceutique planche sur la vaccination “à nouveau, chaque année”. On ne compte plus les doses du côté de Pfizer. Pourtant, les études montrent une protection très bonne contre les formes graves du Covid-19. Si ce vaccin à ARN messager est efficace à 95%, pourquoi faudrait-il une nouvelle injection chaque année ?
Les vaccins stimulent l’immunité, de manière temporaire. Le liquide injecté constitue une agression bénigne pour l’organisme qui, se sentant attaqué, se prépare à lutter. Les lymphocytes (cellules immunitaires de la famille des globules blancs du sang) produisent des anticorps, sortent d’agents de sécurité qui reconnaissent et neutralisent les virus. La 1ère injection permet d’apprendre et d’enregistrer à quoi ressemble le virus contre lequel l’organisme doit lutter; la deuxième injection mobilise pour une plus longue période les cellules immunitaires, qui après quelque temps deviennent moins efficaces. Voilà pourquoi la plupart des vaccins - dont celui Pfizer - nécessitent deux doses, voire plus.
Protégés du Covid-19 pendant 6 mois, et après ?
Pfizer et Moderna ont annoncé respectivement le 1er et le 13 avril que leurs vaccins restaient à 90% efficaces, 6 mois après les deux injections. La persistance d’anticorps observée rassure, mais ne dit rien à propos de la suite. Au-delà des 6 mois, c’est l’inconnu. Les fabricants ne disposent pas de recul sur le long terme, ils doivent actualiser continuellement leurs données au fur et à mesure que le temps passe. D’ordinaire, les vaccins sont commercialisés après plusieurs années de tests destinés à savoir précisément comment l’immunité évolue dans le temps.
“Nous devons suivre les gens d’assez près pour déterminer à quel moment le niveau d’efficacité ou de protection diminue, tant en ce qui concerne le niveau des anticorps que les données cliniques relatives aux cas de réinfection”, a déclaré Anthony Fauci, l’immunologiste du gouvernement américain, dans une entrevue à MSNBC. En fin de compte, “s’il s’avère que le vaccin dure un an ou un an et demi, il est fort possible que nous devions procéder à des injections de rappel pour maintenir le niveau de protection”, explique le professeur.
Les fabricants de vaccins se préparent donc à devoir fournir des “boosters”, rappels réguliers pour maintenir la réponse immunitaire. Le 25 février, Pfizer a annoncé le lancement d’une étude clinique pour mesurer précisément l’apport d’une troisième dose. “Notre stratégie proactive de développement clinique vise à créer aujourd’hui les bases qui nous permettront de relever les défis de demain. Nous voulons être préparés à différents scénarios”, expliquait alors Ugur Sahin, le cofondateur de BioNTech, dans un communiqué.
Des mises à jour de vaccin
Même son de cloche chez les concurrents.“Moderna s’engage à effectuer autant de mises à jour de son vaccin que nécessaire jusqu’à ce que la pandémie soit sous contrôle. Nous espérons démontrer que les doses de rappel, si nécessaire, peuvent être administrées à des niveaux de dose plus faibles, ce qui nous permettra de fournir beaucoup plus de doses à la communauté mondiale à la fin de 2021 et en 2022 si nécessaire”, déclarait la veille Stéphane Bancel, directeur exécutif de Moderna. L’autre entreprise qui utilise des vaccins ARNm teste elle aussi un booster, qui combine sa molécule déjà autorisée avec une autre, censée mieux cibler les variants.
“Pour l’instant, aucun variant n’échappe complètement à la protection vaccinale”, précise Waleed Javaid, directeur de la prévention et du contrôle des infections au Mount Sinai Downtown Network à Manhattan, interrogé par l’édition américaine du HuffPost. Mais des craintes émergent, les variants brésiliens et sud-africain seraient un peu plus résistants aux vaccins que les autres, selon plusieurs études préliminaires et observations de terrain.
Si l’immunité diminue naturellement avec le temps, les variants pourraient bien changer la donne et accélérer le besoin de doses supplémentaires. L’Inserm explique que deux stratégies sont étudiées par les laboratoires pour répondre efficacement contre les variants : la dose supplémentaire ou la dose d’une molécule nouvelle, plus adaptée. Dans les deux cas, cela implique donc un rappel.
Lutter à coup de booster
Les États se préparent eux aussi à affronter une épidémie endémique, à coup de “boosters” annuels. L’Union européenne a ouvert des négociations formelles avec BioNTech et Pfizer pour leur commander 1,8 milliard de doses supplémentaires de vaccins dits de “2e génération”, destinés à lutter contre les nouvelles formes du coronavirus, a annoncé la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, mercredi 14 avril. D’autres pays, comme le Canada, se préparent ouvertement à administrer des doses supplémentaires à leurs citoyens.
Troisième dose, rappels... un constat d’échec pour les fabricants ? En réalité, peu de scientifiques imaginaient un vaccin en une dose efficace pour la vie. La plupart des vaccins sur le marché fonctionnent en rappel. Si le virus s’installe, ou qu’il revient sous une nouvelle forme chaque année, de nouvelles molécules sont produites et distribuées à intervalle très régulier. Un nouveau vaccin contre la grippe est ainsi distribué chaque année aux personnes âgées.
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