5 mesures en faveur des jeunes pour que le covid-19 ne sacrifie par leur avenir

La crise de la Covid-19 a porté au paroxysme les difficultés qui frappent la jeunesse française. Il était déjà difficile, le plus souvent, d’avoir vingt ans dans le monde tel qu’il va. L’entrée dans la vie s’apparente à une course d’obstacles,...

5 mesures en faveur des jeunes pour que le covid-19 ne sacrifie par leur avenir

REJOINDRE L'ÉQUIPE DE RÉDACTION

Tu penses avoir un don pour la rédaction ?
Contacte-nous dès maintenant pour rejoindre notre équipe de bénévoles.

POSTULER

REJOINDRE L'ÉQUIPE DE RÉDACTION

Tu penses avoir un don pour la rédaction ?
Contacte-nous dès maintenant pour rejoindre notre équipe de bénévoles.

POSTULER

REJOINDRE L'ÉQUIPE DE RÉDACTION

Tu penses avoir un don pour la rédaction ?
Contacte-nous dès maintenant pour rejoindre notre équipe de bénévoles.

POSTULER

Des étudiants manifestent contre la précarité des conditions de vie qui leur sont imposées en raison de la crise du covid-19, à Paris, le 26 janvier 2021. (Photo Julien Mattia/Anadolu Agency via Getty Images)

La crise de la Covid-19 a porté au paroxysme les difficultés qui frappent la jeunesse française. Il était déjà difficile, le plus souvent, d’avoir vingt ans dans le monde tel qu’il va. L’entrée dans la vie s’apparente à une course d’obstacles, marquée par le sous-emploi, l’inégalité devant les études, les discriminations qui touchent les minorités, auxquelles s’ajoutent, pour beaucoup de jeunes, l’isolement social, la pauvreté, l’absence de perspectives. Elle dessine un avenir difficile, qui mine la confiance dans les institutions, le lien entre générations, l’espoir d’une vie meilleure.

Conçues pour protéger avant tout les générations les plus anciennes –les plus atteintes par la maladie– les restrictions sanitaires ont accru la détresse. Elles ont eu pour effet d’imposer aux jeunes une perte de niveau de vie, un enfermement humiliant et, souvent, une solitude déprimante, à un âge où se façonne la personnalité, où se cristallisent les projets d’avenir, où ne nouent les amitiés et les amours, où se construisent les destins individuels et collectifs. La crise de la Covid-19 a durement affecté les plus anciens; elle a aussi imposé aux jeunes le sacrifice d’une année de vie. On pense à la phrase de Paul Nizan: “J’avais vingt ans. Je ne laisserai personne dire que c’est le plus bel âge de la vie.”

 

Les restrictions sanitaires ont imposé aux jeunes une perte de niveau de vie, un enfermement humiliant, une solitude déprimante à un âge où se façonne la personnalité, où se cristallisent les projets d’avenir.

 

Un certain conformisme médiatique voudrait que la gauche soit par nature pauvre en idées nouvelles et, de toutes manières, incapable de s’unir. Erreur. En s’accordant sur un texte commun destiné à pallier la scandaleuse situation faite aux jeunes générations dans ce pays, les organisations signataires, partis, clubs, mouvements, montrent qu’il n’en est rien

Sur le sort de la jeune génération, la gauche a réfléchi. Elle est en mesure de présenter un plan global propre à remédier à cette dangereuse et injuste situation. Les projets sont divers. Mais tous convergent autour de cinq mesures essentielles:

- Il s’agit d’abord d’assurer les bases matérielles décentes pour l’entrée dans la vie professionnelle en comblant les failles de la protection sociale pour les 18-25 ans. Dans l’immédiat, il est essentiel de compenser les pertes de pouvoir d’achat et de perspectives causées par la crise. Nous proposons d’instaurer immédiatement une “dotation de nouveau départ”, qui pourrait être fixée à 5000 euros, ainsi que la création “d’emplois rebonds” ouverts aux jeunes qui combleront les besoins sociaux urgents, dans les secteurs de l’éducation, de la santé, ou de la sécurité. Nous proposons également de rétablir dans l’urgence, par une mobilisation publique et privée, les stages destinés aux élèves et aux étudiants et qu’ils n’ont pu accomplir en raison de la crise. À plus long terme, les organisations signataires demandent que soit instauré un revenu de base en faveur de la jeune génération. Certains souhaitent une prestation sous condition de ressources, d’autres anticipent pour cette classe d’âge l’instauration d’un “revenu universel”, mais tous convergent autour de cette nécessité: assurer un revenu d’autonomie en faveur des 18-25 ans jusqu’à l’entrée dans la vie professionnelle (on peut, par exemple, fusionner le RSA et la prime d’activité). Nous proposons la mise en œuvre d’une meilleure répartition des richesses passant par la solidarité fiscale, en instaurant temporairement un impôt des plus grandes fortunes du pays qui soit fléché, sous la forme d’un Impôt Sur la Fortune Solidarité Jeunes (ISFSJ).

- À ce revenu d’autonomie doivent s’ajouter des mesures en faveur du logement des jeunes. Il faut acter que tout logement pour les étudiants, les apprentis ou les jeunes travailleurs, doit avoir une surface supérieure à 14 m2, ce qui suppose un effort volontaire en faveur du logement social pour les jeunes avec une révision de l’attribution des APL, revalorisées en fonction de la situation individuelle des ayants droits.

Les logements CROUS, insuffisants et souvent vétustes, doivent être rénovés et alignés sur les normes thermiques cohérentes avec la lutte pour le climat. Ces rénovations et constructions contribueront à la relance, par l’emploi et l’activité économique qu’elles vont générer. En ce sens, un plan national du logement social du 3e niveau PLAI (Prêt Locatif Aidé d’Intégration) devra être mis en œuvre (bailleurs sociaux, privés, etc.). Notre pays accuse un grand retard sur le nombre de logements accessibles. Bien au-delà des jeunes, ce problème touche des millions de personnes en France (minimas sociaux, bas salaires…).

- Ce dispositif sera complété par un plan global de lutte contre les discriminations qui frappent les jeunes issus des classes populaires, souvent issus des minorités, par une meilleure orientation dans le secondaire, par l’accroissement des quotas de boursiers dans les classes préparatoires et les grandes écoles, par une relance des emplois jeunes, par une politique de stages en faveur de ceux qui ne disposent pas des relations familiales ou sociales leur donnant accès au monde du travail, par la présence systématique d’un nombre suffisant de psychologues à l’université capables de venir en aide aux étudiants les plus fragiles. On doit y adjoindre une action de “testing” systématique dans le privé et le public pour détecter et combattre les discriminations à l’embauche.

- Il s’agit aussi de traiter à la racine les phénomènes d’insécurité qui frappent l’enfance et l’adolescence, notamment dans les milieux les plus défavorisés. Il faut intensifier la lutte contre le harcèlement scolaire et contre les violences de bandes, notamment en réactivant le tissu associatif et la police de quartier, gravement négligés depuis le début de l’actuel quinquennat. Aussi bien, il faut renforcer les systèmes de protection de l’enfance qui relèvent des conseils départementaux. Dans le but de réduire l’emprise du trafic de stupéfiants dans certains quartiers, certains proposent la légalisation progressive du cannabis, à laquelle doit s’adjoindre une action plus vigoureuse de lutte contre les réseaux de trafic, générateurs d’une criminalité croissante. Cette mesure –controversée– doit, au moins, faire l’objet d’un débat national qui aboutisse, quelle que soit l’option retenue, à une politique publique nouvelle en matière de lutte contre les nouvelles mafias de la drogue.

- Nous souhaitons, enfin, associer les plus jeunes à l’élaboration des mesures qui les concernent, car ils sont les mieux placés pour décrire leurs besoins et trouver les solutions qui y répondent. Nous proposons qu’ils soient représentés localement, via des conseils des enfants ou de la jeunesse, et plus généralement par une participation accrue des citoyennes et des citoyens dans les instances de représentation de nos institutions.  

 

Sauf à commettre une grave injustice, ces sacrifices doivent maintenant être compensés par un effort de solidarité nationale.

 

L’impérative nécessité de protéger la population contre le virus, en particulier les plus anciens, a eu pour effet involontaire d’imposer à la jeune génération des sacrifices douloureux. Sauf à commettre une grave injustice, ces sacrifices doivent maintenant être compensés par un effort de solidarité nationale.

Les signataires en affirment ici l’ardente obligation, qui traduira en actes les valeurs d’égalité et de justice qui les réunissent.  

 

Signataires :

Émilie Cariou et Aurélien Taché, co-présidents des Nouveaux Démocrates

Maxime Sauvage, secrétaire national du Parti socialiste à la jeunesse et aux sports

Jean-Marie Cambacérès, président du Club D12

Laurent Joffrin, président d’Engageons-nous

Jean-Christophe Cambadélis, président de Nouvelle Société

Philippe Dorthe, président de Blanqui le Club

Jean-Marie Alexandre, premier secrétaire national du Mouvement des Citoyens

Fanny Bénard, adjointe au Maire du 18e arrondissement de Paris, Groupe Écologiste et Citoyen du 18 e

 

À voir également sur Le HuffPost: Au salon de l’emploi “jeunes d’avenir” en septembre 2020, ils sont inquiets face à la crise du Covid-19