8 chansons d’été que l’on déteste (plus que tout)  

The Ketchup Song (Asereje) Las Ketchup Je n’ai rien contre la sauce et le monopole de Heinz, mais je suis incapable d’écouter en entier ce tube de 2002 écrit par Manuel Ruiz et disque de diamant en France (hum) cette année-là. Un haut-le-cœur...

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The Ketchup Song (Asereje) Las Ketchup

Je n’ai rien contre la sauce et le monopole de Heinz, mais je suis incapable d’écouter en entier ce tube de 2002 écrit par Manuel Ruiz et disque de diamant en France (hum) cette année-là. Un haut-le-cœur m’étreint au moindre souvenir de cette choré de bras, parent pauvre de l’inoubliable Macarena. Pour la petite histoire, “Asereje” (et son refrain) ne veulent rien dire, c’est une version yaourt hispanophone d’une chanson de The Sugarhill Gang datant de 1979 : “I said a hip-hop, the hippie, the hippie, to the hip, hip-hop”. Bref, autant écouter la mythique Rapper’s Delight. EP 

​​Summer 2019 L.E.J

Pire qu’un mauvais tube de l’été ? Ces morceaux très 1er degré où le trio L.E.J compilait chaque tube de l’été, parfois bons mais souvent mauvais, et en faisait un rendez-vous annuel. Des sortes de chansons-Frankenstein insipides qui ont trouvé leur sommet avec l’édition 2019, qui faisait se rencontrer tour à tour, et au bord d’une cascade (pourquoi donc ?), les hits de Niska, Rosalía, David Guetta ou encore Billie Eilish. Mention honorable à l’enchaînement hilarant entre Tout oublier d’Angèle et Roméo Elvis et Les Méchants de Heuss l’enfoiré : “Tout, il faudrait tout oublier… La grosse moula.” Affreux dans ce qu’il représente (les morceaux choisis y sont interchangeables et tous nivelés à la même enseigne, comme si Malamente valait Taki Taki) et dans ce qu’il donne à entendre (un banal patchwork surfant sur le succès de sa sélection), le concept a eu ses fans mais, haut les cœurs, il repose aujourd’hui dans sa tombe, loin de nos oreilles. JM

La Lambada Kaoma

La cible peut sembler facile, mais La Lambada est le prototype du tube de l’été qui a tout pour déplaire : placement de produit (les bouteilles d’Orangina-maracas à bien secouer, parce que sinon “la pulpe, elle reste en bas”), exotisme de pacotille, choré estampillée “à refaire chez soi”, spoliation culturelle (un “auteur” français en avait déposé les droits à la Sacem alors qu’elle était l’œuvre d’un groupe bolivien) et redoutable mélodie “ver d’oreille”. Bref, une espèce de brouet pseudo-latino qui nous donnerait presque envie de regarder en boucle le petit train de la pub Nescafé. Et “tant pis pour la musique, nous, on fait dans le stratégique pour passer à la radio”, comme le disent si bien Les Garçons Bouchers dans La Lambada, on n’aime pas ça. LM

Le Coup de soleil Richard Cocciante

Un monument de mièvrerie. Ce morceau insupportable de la fin des années 1970, qui continue de hanter l’esprit estival comme un mauvais rêve, mérite bien plus qu’un simple soupir de lassitude. Parlons-en de cette chanson qui semble avoir été conçue pour torturer les oreilles de quiconque a le malheur de l’entendre. Dès les 1ères notes de piano aux pires effets, Richard Cocciante nous plonge dans un profond malaise. Ce prélude kitschissime annonce la couleur : une mélodie simpliste et répétitive, digne des pires ascenseurs, qui s’accroche à nos oreilles comme un parasite tenace. Avec cette soupe sonore, qui a encore envie de tomber amoureux·se ? Et comme si l’originale ne suffisait pas, il faut arrêter les reprises de cette abomination musicale (mention spéciale à Angèle). Il est grand temps qu’on lui trouve un tube de crème solaire pour soigner ce coup de soleil musical, qui nous brûle les tympans ! AC

Le temps est bon Bon Entendeur 

Il y a de ces chansons qui vous suscitent presque une réaction épidermique. Le temps est bon, titre initialement interprété par Isabelle Pierre et remixé à la sauce électro fadasse par le trio Bon Entendeur, est de celles-là. Chaque année depuis 2019 (date où nous est parvenue cette insupportable version), à peine le soleil pointe le bout de son nez que l’on est déjà assailli·es, sur les réseaux sociaux, de ce prétendu “hymne des vacances” qui accompagne tous les clichés de coucher de soleil ou de soirée en bonne compagnie. Le temps est bon, certes, mais le temps est aussi à renouveler ses playlists : de superbes trouvailles (estivales) sont listées ici par nos soins. À bon entendeur ! LL

Yakalelo Nomads

Mai 1998, la France n’est pas encore championne du monde de football. La chaîne TF1, qui possède aussi un label de musique, mise comme tous les ans sur un groupe éphémère monté dans l’urgence pour embraser les grandes vacances avec son fameux tube de l’été. Cette année-là, le groupe s’appelle Nomads et le tube Yakalelo (ce qui ne veut strictement rien dire). Enregistré à Besançon, cet hymne des chorégraphies synchronisées des villages de vacances où l’on se tape dessus pour un transat près de la piscine joue la carte de l’exotisme saharien, et surfe sur l’engouement pour la forme rappée des couplets. Cette insupportable rengaine en forme d’incitation au suicide fait encore des ravages dans les mariages et les fêtes d’anniversaire des quarantenaires et plus, en quête de nostalgie mal placée. Dieu merci, Gloria Gaynor et son I Will Survive viendront sauver, un peu, l’été après la victoire des Bleus en finale de Coupe du monde. FM

Sunset Lover Petit Biscuit

En 2015, on ne passait pas un jour d’été sans entendre Sunset Lover, un monument des playlists d’alors, martelé sur les radios, à en devenir le cauchemar des longues routes de vacances. Crossover entre une soirée au coin du feu avec un guitariste un peu trop dragueur et un mauvais open air de house sur la plage, elle se fait fort heureusement un peu plus rare aujourd’hui. Mais méfiez-vous, ce mauvais rêve n’est pas si facile à oublier, il ne vous faudra que deux notes pour que cette mélodie répétitive et sans saveur vienne vous parasiter l’esprit de nouveau. EL

Cheerleader (Felix Jaehn Remix) OMI

Dans ce morceau décrit comme un autre tube de l’été 2015, rien ne va. Mais quelle est la recette de cette insolation immédiate ? Une trompette qui fout des frissons (dans le mauvais sens du terme), une production plate réduite à la simple utilisation de presets GarageBand et des paroles ultra-sexistes. En voici un exemple, parmi tant d’autres : “She grants my wishes like a genie in a bottle / ‘cause I’m the wizard of love / And I got the magic wand” (“Elle exauce tous mes vœux comme un génie dans une bouteille / Parce que je suis le sorcier de l’amour / Et que j’ai une baguette magique”). Pas à nous OMI, pas à nous… Et pour l’anecdote : cette chanson n’aurait jamais dû exister, elle ne devait être qu’un interlude. Ça m’aurait sûrement évité de beaux maux de crâne. MS