À Boulogne, l'élue Pauline Rapilly-Ferniot coupée en plein conseil municipal témoigne

SEXISME - “Vous arrêtez vos petites attaques perfides, individuelles, c’est indécent (...) Si vous continuez sur ce ton-là, je vous coupe le micro!” Les images d’une élue locale, interrompue alors qu’elle dénonce des agissements sexistes, circulent...

À Boulogne, l'élue Pauline Rapilly-Ferniot coupée en plein conseil municipal témoigne

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SEXISME - “Vous arrêtez vos petites attaques perfides, individuelles, c’est indécent (...) Si vous continuez sur ce ton-là, je vous coupe le micro!” Les images d’une élue locale, interrompue alors qu’elle dénonce des agissements sexistes, circulent sur les réseaux sociaux depuis ce vendredi 12 février.

La scène s’est déroulée la veille, jeudi 11 février, lors du conseil municipal de Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine). Le maire et les élus de la majorité présentent deux rapports, dont un réalisé sur l’égalité femmes-hommes au sein de la ville. C’est au sujet de ce rapport que la conseillère municipale écologiste Pauline Rapilly-Ferniot prend la parole.

Filmée par un autre élu de l’opposition et comme vous pouvez le voir dans la vidéo ci-dessus, elle tente en vain d’interpeller le maire et ses adjoints sur le sujet du sexisme, au sein même de la mairie.

“De nombreuses remarques déplacées”

“Je ne suis pas élue depuis très longtemps, mais j’ai déjà pu apprécier de nombreuses remarques assez déplacées”, témoigne-t-elle au micro. Alors qu’elle s’apprête à donner des exemples, elle est brusquement interrompue par le maire lui-même, Pierre-Christophe Baguet (LR). 

″Madame Rapilly-Ferniot, je suis désolé, on est dans une assemblée respectable, on n’est pas là pour faire des attaques personnelles, commence le maire. Si vous commencez à passer en revue tous les élus de la majorité, c’est pas l’objet (...) vous changez de ton ou je vous coupe le micro, d’accord?”, lui intime-t-il sèchement.

La conseillère municipale n’aura pas le loisir d’expliciter sa pensée ou de répondre au maire, qui poursuit sans écouter: “Vous arrêtez vos petites attaques perfides, individuelles, c’est indécent, voilà”, poursuit-il, avant de couper effectivement le micro de Pauline Rapilly-Ferniot et de donner la parole à un autre membre du conseil municipal.

“Caricature du vieux monde”

Selon l’élue EELV, ce n’est pas la première fois que ce genre de tension apparaît lors d’un conseil municipal. “Pour moi, notre maire c’est vraiment une caricature de ce vieux monde qui ne supporte pas qu’il y ait des jeunes femmes, écologistes, qui aient envie de participer à la vie locale, témoigne-t-elle auprès du HuffPost. L’existence d’une opposition jeune et dynamique, c’est difficile pour lui à accepter.”

À 25 ans, elle dit se voir souvent rappeler par le maire son jeune âge. “Il rappelle régulièrement ‘pour ceux qui n’étaient pas encore là, pour ceux qui n’étaient pas nés, et il explique ce qu’il a fait il y a 5 ou 10 ans”, sourit-elle. 

Pour elle, la répartition des postes d’adjoints à la mairie est également symbolique. “Il y a les hommes aux finances, urbanisme, les sujets importants, énumère-t-elle. Et les femmes aux affaires sociales, petite enfance, écoles... C’est clairement distinct.”

Il faut vraiment qu’elle apprenne la démocratie et qu’elle se calme un petit peu, c’est tout.Pierre-Christophe Baguet, maire LR de Boulogne-Billancourt

 

De con côté, le maire Les Républicains Pierre-Christophe Baguet estime que “c’est beaucoup de pataquès pour pas grand-chose. “Il faut vraiment qu’elle apprenne la démocratie et qu’elle se calme un petit peu, c’est tout”, commente-t-il auprès du HuffPost.

“Madame Pauline Rapilly-Ferniot est une habituée des attaques personnelles, c’est sa spécialité, justifie-t-il au sujet du coupage de micro. Elle passe son temps à me traiter d’homophobe, j’ai droit à tous les noms. Donc il y a un moment où la coupe est pleine. Elle avait sa liste pour dézinguer les adjoints les uns après les autres.”

“Elle prend tout mal, aussi”

Interrogé sur d’éventuels comportements sexistes de la part de certains adjoints, le maire reconnait qu’ils ont pu exister. “C’est vrai, j’ai un adjoint qui a dérapé, mais je l’ai convoqué, je lui ai dit ‘ça suffit’, et c’est terminé. Mais elle prend tout mal, aussi.”

Pour le maire, cette séquence est symptomatique d’un “dérapage général”. “On ne peut plus débattre dans la sérénité, c’est un peu dommage, regrette-t-il au téléphone. Il faut qu’elle arrête de se victimiser. Moi j’ai été le benjamin du conseil municipal pendant des années à Boulogne, je sais ce que c’est.”

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