À Cuba, le rap contestataire "Patria y vida" devenu viral remis en cause par le gouvernement

CUBA - “Mon peuple pleure et j’entends sa voix”. Un collectif d’artistes cubains s’attire les foudres du gouvernement cubain depuis la sortie, le mardi 16 février, de leur clip intitulé “Patria y Vida”. Dans cette chanson devenue virale, ils...

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CUBA - “Mon peuple pleure et j’entends sa voix”. Un collectif d’artistes cubains s’attire les foudres du gouvernement cubain depuis la sortie, le mardi 16 février, de leur clip intitulé “Patria y Vida”. Dans cette chanson devenue virale, ils dénoncent l’héritage de la révolution cubaine de 1959 et s’en prennent gouvernement socialiste en place à la Havane. Le chef de l’État, ainsi que l’intégralité de classe politique et des médias officiels se sont opposés à cette chanson contestataire.  

Le titre est en référence directe avec le slogan révolutionnaire “Patria o muerte” (“la patrie ou la mort”) scandé par l’ex-dirigeant cubain, Fidel Castro, pour conclure ses discours. Dans ce clip, le duo de chanteurs Gente de Zona, Descemer Bueno, Yotuel Romero et les rappeurs El Funky et Osorbo souhaitent porter un message de révolte, multipliant les symboles et les formules telles que “répression” ou “tromperie”.

“Mon peuple demande la liberté”

La première image est celle d’un billet de banque à l’effigie du père de l’indépendance cubaine, José Martí, qui se consume, laissant apparaitre le visage de George Washington, premier président des États-Unis. C’est une allusion à la réforme monétaire cubaine en vigueur depuis le 1er janvier 2021. Elle prévoit de faire disparaitre le peso convertible, qui était la monnaie la plus utilisée par les Cubains, au profit du peso cubain qui s’aligne sur le dollar.

En dénonçant des problèmes sociaux urgents sur l’île tels que le manque de nourriture (”à la maison, les casseroles n’ont plus de repas”) ou encore l’exil dû au mal-logement (“alors que des mères pleurent le départ de leurs enfants”), le collectif  attaque le gouvernement de La Havane de front.

Dans le refrain, les artistes critiquent une démocratie chimérique à Cuba qui n’a pas connu d’élections libres depuis 1959. “Mon peuple demande la liberté, plus de doctrines”, “plus d’effusion de sang pour avoir voulu penser différemment”, chantent-ils ensuite.

En plus de ses paroles assassines, le clip de “Patria y Vida” s’accompagne aussi d’images fortes qui rajoutent encore de l’huile sur le feu. On voit notamment le drapeau de Cuba en feu, des images de manifestations et de répression sur l’île. On montre aussi plusieurs membres du Mouvement de Saint Isidro (MSI) un collectif d’artistes ayant entamé une grève de la faim afin de protester contre la censure et pour de meilleures conditions de vie. 

Vu par plus de 2 millions de de personnes depuis sa mise en ligne sur YouTube, la chanson est vivement critiqué par le pouvoir et les médias cubains. Pour le quotidien d’État Granma, il s’agit d’une “grossière ingérence politique” contre la souveraineté nationale. L’ancien ministre de la Culture, Abel Pietro, s’est lui levé contre ce “pamphlet musical” qui n’aurait pour objectif que de creuser encore l’écart idéologique entre Cuba et les États-Unis.

Le président de la République, Miguel Díaz-Canel, a lui multiplié les réactions à ce “chant provocateur”, arguant qu’il ne lui faisait “pas peur”. Sur son compte Twitter, il a cité plusieurs artistes telle que l’écrivaine Tomasita Quiala qui s’est levée contre cette chanson dans un poème. 

Enregistrée à Miami, “Patria y Vida” est, d’après leurs auteurs, la verbalisation des sentiments qu’éprouvent de nombreux Cubains à l’intérieur et à l’extérieur du pays. Si plusieurs chanteurs du collectif sont installés en Floride, le rappeur Osorbo est connu à Cuba pour tester les limites de la liberté d’expression, et a été emprisonné 18 mois pour ça.

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