À Jersey, les pêcheurs français obtiennent un répit de trois mois
BREXIT - Une “bouffée d’air frais” pour les pêcheurs français, qui craignaient pour leur gagne-pain après le Brexit: le gouvernement de Jersey a annoncé ce lundi 28 juin la prolongation de trois mois des licences provisoires accordées aux bateaux...
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BREXIT - Une “bouffée d’air frais” pour les pêcheurs français, qui craignaient pour leur gagne-pain après le Brexit: le gouvernement de Jersey a annoncé ce lundi 28 juin la prolongation de trois mois des licences provisoires accordées aux bateaux de l’UE, essentiellement français, un délai jusqu’à la fin septembre qui avait été défendu par le gouvernement français.
Sujet explosif tout au long des négociations sur les conditions de la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne, l’accès des pêcheurs européens aux eaux britanniques continue de provoquer des frictions malgré l’accord sur les relations post-Brexit trouvé entre Londres et Bruxelles, en vigueur depuis le 1er janvier.
“Le gouvernement de Jersey propose de prolonger de trois mois la période de transition qui permet à certains bateaux français de continuer à pêcher dans les eaux du bailliage”, a-t-il annoncé dans un communiqué.
S’envole ainsi au moins momentanément la crainte de plus en plus prégnante de voir se reproduire les scènes de début de bataille navale de mai dernier, alors que la date-butoir pour l’issue des négociations entre Bruxelles et Londres concernant la pêche dans les îles anglo-normandes, un des dossiers épineux de l’après-Brexit, était fixée au 30 juin.
Début mai, des dizaines de bateaux de pêcheurs normands et bretons s’étaient massés dans le port de Saint-Hélier à Jersey pour manifester leur mécontentement et défendre leur droit de continuer à pêcher dans les eaux de Jersey, provoquant l’envoi par Londres de deux patrouilleurs avant que la situation ne rentre dans l’ordre dans la journée.
“Récemment, l’Union européenne a sollicité une prolongation du dispositif de transition, qui devait prendre fin au 30 juin prochain. Les ministres de Jersey ont fait droit à cette demande s’agissant des bateaux pour le compte desquels l’Union européenne a déposé des demandes de licence (…)”, a déclaré le gouvernement de l’île anglo-normande, la plus proche des côtes françaises.
Ainsi, ”à compter du 1er juillet, le dispositif de transition modifié permettra aux 47 bateaux équipés d’un système de surveillance de navires par satellite (VMS) et déjà en possession d’une licence, ainsi qu’à un nombre réduit de petits bateaux européens (177 demandes pour lesquelles la communication de preuves est déjà en cours), de continuer à pêcher dans les eaux de Jersey”, d’après la même source.
Vers des mouvements “plus durs” en cas de blocage
Ce report de trois mois, demandé le 12 mai par la ministre française de la Mer Annick Girardin, devrait permettre d’apporter un peu de visibilité aux pêcheurs et de donner le temps à la négociation.
“Jersey a enfin accepté la prolongation de 3 mois des licences provisoires ! Une bouffée d’air frais pour nos pêcheurs”, s’est ainsi réjouie sur Twitter Annick Girardin, qui compte désormais “continuer à protéger leurs droits et veiller à ce qu’ils puissent poursuivre leur activité au-delà du 30 septembre”.
#Jersey a enfin accepté la prolongation de 3 mois des licences provisoires ! Une bouffée d'air frais pour nos pêcheurs ????????. Notre objectif désormais : continuer à protéger leurs droits et veiller à ce qu'ils puissent poursuivre leur activité au-delà du 30 septembre. https://t.co/Uvrr7h8bJg
— Annick Girardin (@AnnickGirardin) June 28, 2021
“On a un délai supplémentaire pendant lequel ils vont pouvoir délivrer un certain nombre de permis et puis les bateaux pour lesquels ça coince on aura tout l’été pour discuter avec eux”, a réagi de son côté Dimitri Rogoff, président du comité régional des pêches de Normandie, en 1ère ligne dans cette histoire.
Si Jersey n’avait pas assoupli sa position, “on allait vers des mouvements un peu plus durs”, selon Dimitri Rogoff.
Sur les 272 licences de pêche finalement demandées par la France, seulement 47 ont été délivrées fin avril, assorties de conditions restrictives, jugées “inadmissibles” par Paris, lesquelles avaient provoqué la colère des pêcheurs normands et bretons.
“Jersey se félicite du dialogue engagé sur les plans technique et politique avec le Royaume-Uni, l’Union européenne et la France en vue d’une résolution des enjeux complexes et sensibles relatifs à la pêche”, a déclaré le sénateur Ian Gorst, ministre des Affaires étrangères de Jersey, cité dans le communiqué.
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