À la découverte de “Mégaphenix”, la nouvelle réussite rock des fougueux Mustang
Mustang n’en finit pas de renaître. Jean Felzine, sa charismatique figure de proue, développe, depuis 2019, une carrière solo et en duo avec son ex-compagne Jo Wedin qui aurait pu l’éloigner de sa bande de bad boys clermontois. Pourtant, voici...
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Mustang n’en finit pas de renaître. Jean Felzine, sa charismatique figure de proue, développe, depuis 2019, une carrière solo et en duo avec son ex-compagne Jo Wedin qui aurait pu l’éloigner de sa bande de bad boys clermontois. Pourtant, voici le groupe de retour avec un cinquième album qui prouve que le trio réinventé (avec Nicolas Musset, désormais à la console et à la batterie, et aussi entendu aux côtés du renversant Thomas Azier) n’a pas fait le tour de son rock racé aux mauvaises manières, aussi malaimable qu’immédiatement séducteur.
Est-ce d’avoir ainsi le cul superbement entre deux chaises qui fait jouer Mustang à sans cesse rater le coche de peu ? À la fois “trop variét’ et trop spé”, disent-ils, sur le génial La Porte au nez. Jean Felzine, lui, continue de faire de la mise en scène de son semi-échec le moteur d’une écriture qui change la bile en nectar. Ailleurs, son autodérision passerait pour une rancœur mal placée. Ici, par la grâce de la plume et du pedigree des guitares et des synthés, l’acidité est d’abord la politesse du panache.
Le tir de balle dans le pied élevé au rang de discipline olympique
Avec le single L’Argent du beurre en clé de voûte, le disque multiplie les sauts périlleux : une ambiguë Chanson française en belle déclaration d’amour-haine ou l’ouverture Je ne suis plus aimé, qu’on croirait tirée d’un film inédit de Jacques Demy. Mais c’est le jeu Final Fantasy qui fait office de fil rouge secret, du titre du disque au thème d’Aigre-Doux, bonus irrésistible façon Hot Chocolate.
Comme un clin d’œil au tout 1er album, et au morceau Mustang, le groupe glisse au cœur de Mégaphenix un instrumental élégant, accueillant au passage le saxophone de Thomas de Pourquery (Tiretaine, Amen). Peut-être un peu moins inspiré qu’à ses débuts sur des brûlots pied au plancher (Aérosol ou le sympathique Wikipédia, paradoxalement à la traîne des titres plus nuancés), Mustang s’embarque dans les contrepoints osés – ce synthétiseur fluorescent qui éclaire de traviole l’obscurité d’un texte qu’on devine saumâtre (Mortification).
C’est aussi par ses choix les plus contestables que Jean Felzine élève le tir de balle dans le pied au rang de discipline olympique, jusqu’à la parfaite utilisation d’Arthur Teboul (sa voix, son personnage) sur Aéroport. Au moins de la trempe de Memento Mori (2021), ce Mégaphenix fait mieux que souffler sur des braises : cette fois, Mustang se souvient qu’il va vivre.
Mégaphenix (Vietnam/Wagram). Sortie le 11 octobre. En concert à La Maroquinerie, Paris, le 15 novembre.