À la génération Covid qui est aussi la génération climat, nous devons un "minimum jeunesse"

S’il est juste qu’une société se juge à la façon dont elle traite sa jeunesse, alors il est urgent d’agir. D’ordinaire plus touchée que toute autre génération par le chômage, la grande pauvreté et le mal-logement, la voici frappée plus encore...

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Des étudiants manifestent contre la précarité des conditions de vie qui leur sont imposées en raison de la crise du covid-19, à Paris, le 26 janvier 2021. (Photo Julien Mattia/Anadolu Agency via Getty Images)

S’il est juste qu’une société se juge à la façon dont elle traite sa jeunesse, alors il est urgent d’agir. D’ordinaire plus touchée que toute autre génération par le chômage, la grande pauvreté et le mal-logement, la voici frappée plus encore par la crise économique et sociale que charrie la pandémie derrière elle. 

La réalité nous alarme. Avec les difficultés financières, s’accroissent les difficultés à se nourrir, se loger, se soigner, poursuivre des études, accéder à stage ou un premier emploi... Le présent devient pesant et l’avenir incertain. La jeunesse s’enfonce dans la précarité et l’indifférence générale l’accompagne. 

Être jeune est une épreuve, un rite initiatique parfois cruel. Quelle est donc cette étrange nation qui décide d’une majorité sur le plan pénal à 16 ans dans les faits, sur le plan civique à 18 ans et sur le plan social qu’à 25 ans? N’est-il pas temps de revenir de ce truisme si souvent partagé: la jeunesse doit en baver et ses devoirs passent avant ses droits? 

 

Avec les difficultés financières, s’accroissent les difficultés à se nourrir, se loger, se soigner, poursuivre des études, accéder à stage ou un premier emploi...

 

Au cœur de la crise, des voix s’élèvent pourtant. Elles invitent notre regard, et plus encore notre conscience, à se tourner vers cette jeunesse. Des voix qui s’additionnent les unes aux autres devant l’évidente et urgente nécessité mais que le Président de la République refuse obstinément d’entendre. 

Les dernières annonces du gouvernement ne sont pas à la hauteur de la détresse qui ronge les jeunes aujourd’hui. La réponse ne peut se réduire à enjoindre aux jeunes “de se bouger” pour s’en sortir; aujourd’hui, il faut se bouger pour la jeunesse. Pas des petites aides, gadgets, numéros verts ou sites internet: nous demandons des mesures urgentes et fortes. 

Mais parer à l’urgence sera insuffisant si cela ne s’accompagne pas d’une réflexion de fond. 

La souffrance de la jeunesse sera celle de tout un pays et de son avenir si nous n’agissons pas. Cette génération Covid est aussi la génération Climat, celle qui manifestait il y a quelques mois encore, nous enjoignant par les rues à la justice et à la défense de l’environnement. Coincé entre une planète qui étouffe et un quotidien confiné, peut-on raisonnablement grandir, se construire et embrasser l’avenir le cœur léger? 

Cette jeunesse est pourtant la clef du monde que nous avons à construire et son sort déterminera celui de notre pays. En cela, elle nous oblige. Lui donner les moyens de vivre dignement, d’imaginer l’avenir autrement que par les traits qu’elle lui prête, et lui permettre de prendre part au grand dessein d’un monde qui change. 

Allié objectif de la droite sénatoriale, le gouvernement s’est malheureusement prononcé contre un texte au Sénat qui proposait de doter les jeunes d’un revenu minimum via l’ouverture du RSA dès 18 ans. Nous l’interpellons pour qu’il apprenne enfin de ses erreurs et évolue rapidement sur une question qui devient un enjeu de survie pour une part croissante de notre jeunesse. 

 

Les dernières annonces du gouvernement ne sont pas à la hauteur de la détresse qui ronge les jeunes aujourd’hui.

 

Nous en appelons aux parlementaires pour qu’ils se saisissent de l’opportunité qui s’ouvre d’instituer une “minimum jeunesse”. La proposition de loi “AILES” visant à instituer un revenu de base à 18 ans et une dotation en capital de 5000€ pour démarrer dans la vie sera débattue à l’Assemblée nationale ce 18 février. Avant, elle aura fait l’objet d’une concertation citoyenne inédite en ligne sur Parlement & Citoyens, où des milliers de citoyennes et citoyens se sont exprimés. 

Nous souhaitons un débat exigeant, apaisé, dans lequel chacun pourra faire valoir son point de vue, écouter la contradiction, accepter d’être convaincu ou nourrir l’ambition de convaincre. Nous le devons à notre jeunesse. 

Mais aura-t-il lieu? Pour le gouvernement, cette proposition a comme principal défaut de venir de l’opposition. Que la majorité ne balaie pas d’un revers de la main ce débat et cette consultation citoyenne! Qu’elle se saisisse de cette opportunité pour agir! Elle est une interpellation de l’Exécutif dans un moment inédit d’urgence pour les jeunes. 

Ayons le courage de mesures fortes, n’esquivons aucun débat pour donner à la jeunesse les moyens de son autonomie et tracer le chemin de son émancipation.

 

Signataires de l’appel pour un minimum jeunesse 

Assemblée nationale (groupe Socialistes et Apparentés) : 

  1. Joël Aviragnet, député de la Haute-Garonne
  2. Marie-Noelle Battistel, députée de l’Isère
  3. Gisèle Biemouret, députée du Gers
  4. Jean Louis Bricout, député de l’Aisne
  5. Alain David, député de la Gironde
  6. Laurence Dumont, députée du Calvados
  7. Olivier Faure, Député de Seine-et-Marne - Premier secrétaire du PS
  8. Guillaume Garot, député de la Mayenne
  9. David Habib, député des Pyrénées-Atlantiques
  10. Chantal Jourdan, députée de l’Orne
  11. Régis Juanico, député de la Loire (Génération-s)
  12. Marietta Karamanli, députée de la Sarthe
  13. Jérôme Lambert, député de la Charente
  14. Gérard Leseul, député de Seine-Maritime
  15. Josette Manin, députée de la Martinique (Apparenté)
  16. Philippe Naillet, député de la Réunion
  17. Christine Pires Beaune, députée du Puy-de-Dôme
  18. Dominique Potier, député de La Meurthe-et-Moselle
  19. Valerie Rabault, présidente du groupe, députée du Tarn
  20. Claudia Rouaux, députée d’Ille-et-Vilaine
  21. Isabelle Santiago, députée du Val-de-Marne
  22. Hervé Saulignac, député de l’Ardèche
  23. Sylvie Tolmont, députée de la Sarthe
  24. Cécile Untermaier, députée de Saône-et-Loire
  25. Hélène Vainqueur-Christophe, députée de la Guadeloupe
  26. Boris Vallaud, député des Landes
  27. Michèle Victory, députée de l’Ardèche 

Sénat (groupe Socialiste, Écologiste et Républicain) : 

  1. Antiste Maurice : Sénateur de la Martinique
  2. Artigalas Viviane : Sénatrice des Hautes Pyrénées
  3. Bigot Joël : Sénateur de Maine-et-Loire
  4. BLATRIX-CONTAT Florence : Sénatrice de l’Ain
  5. BOUAD Denis : Sénateur du Gard
  6. Bourgi Hussein : Sénateur de l’Hérault
  7. Cardon Rémi : Sénateur de la Somme
  8. Carlotti Marie Arlette : Sénatrice des Bouches du Rhône
  9. Conway-Mouret Hélène : Sénatrice représentante des Français hors de France
  10. Devinaz Gilbert-Luc : Sénateur du Rhône
  11. Durain Jérôme : Sénateur de Saône-et-Loire
  12. Féraud Rémi : Sénateur de Paris
  13. Féret Corinne : Sénatrice du Calvados
  14. Fichet Jean-Luc : Sénateur du Finistère
  15. Filleul Martine : Sénatrice du Nord
  16. Gillé Hervé : Sénateur de la Gironde
  17. Houllegatte Jean-Michel : Sénateur de la Manche
  18. Jasmin Victoire : Sénatrice de la Guadeloupe
  19. Joly Patrice : Sénateur de la Nièvre
  20. Jourda Gisèle : Sénatrice de l’Aude
  21. Kanner Patrick : Sénateur du Nord
  22. Kerrouche Éric : Sénateur des Landes
  23. de La Gontrie Marie-Pierre : Sénatrice de Paris
  24. Leconte Jean-Yves : Sénateur représentant les français établis hors de France
  25. Le Houerou Annie : Sénatrice des Côtes-d’Armor
  26. Lepage Claudine : Sénatrice des Français Hors de France
  27. Lozach Jean-Jacques : Sénateur de la Creuse
  28. Lubin Monique : Sénatrice des Landes
  29. Lurel Victorin : Sénateur de la Guadeloupe
  30. Magner Jacques-Bernard : Sénateur du Puy-de-Dôme
  31. Marie Didier : Sénateur de la Seine-Maritime
  32. Merillou Serge : Sénateur de la Dordogne
  33. Michau Jean-Jacques : Sénateur de l’Ariège
  34. Monier Marie-Pierre : Sénatrice de la Drôme
  35. Montaugé Franck : Sénateur du Gers
  36. Pla Sébastien : Sénateur de l’Aude
  37. Poumirol Emilienne : Sénatrice de la Haute-Garonne
  38. Préville Angèle : Sénatrice du Lot
  39. Raynal Claude : Sénateur de la Haute-Garonne
  40. Redon-Sarrazy Christian : Sénateur de Haute Vienne
  41. Robert Sylvie : Sénatrice d’Ille-et-Vilaine
  42. Roger Gilbert : Sénateur de Seine-Saint-Denis
  43. Rossignol Laurence : Sénatrice de l’Oise
  44. Stanzione Lucien : Sénateur du Vaucluse
  45. Sueur Jean-Pierre :  Sénateur du Loiret
  46. Temal Rachid : Sénateur du Val-d’Oise
  47. Tissot Jean-Claude : Sénateur de la Loire
  48. Todeschini Jean-Marc : Sénateur de la Moselle et ancien ministre
  49. Vallet Mickaël : Sénateur de la Charente-Maritime
  50. Van Heghe Sabine : Sénatrice du Pas-de-Calais
  51. Vaugrenard Yannick : Sénateur de Loire-Atlantique

Présidents et présidentes de département :

  1. Laurent Ughetto (Ardèche) ;
  2. Christine Téqui (Ariège) ;
  3. Germinal Peiro (Dordogne) ;
  4. Nathalie Sarrabezolles (Finistère) ;
  5. Françoise Laurent-Perrigot (Gard) ;
  6. Georges Méric (Haute-Garonne) ;
  7. Philippe Martin (Gers) ;
  8. Jean-Luc Gleyze (Gironde) ;
  9. Kléber Mesquida (Hérault) ;
  10. Xavier Fortinon (Landes) ;
  11. Philippe Grosvalet (Loire-Atlantique) ;
  12. Sophie Borderie (Lot-et-Garonne) ;
  13. Sophie Pantel (Lozère) ;
  14. Valérie Beausert-Leick (Meurthe-et-Moselle) ;
  15. Alain Lassus (Nièvre) ;
  16. Hermeline Malherbe (Pyrénées-Orientales) ;
  17. Jean-Claude Leblois (Haute-Vienne) ;
  18. Stéphane Troussel (Seine-Saint-Denis) ;
  19. Josette Borel-Lincertin (Guadeloupe) ;

Secrétaire national du PS à la jeunesse : Maxime Sauvage

 

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