À Nantes, Macron lance les classes "Prépa Talents" pour renouveler la haute fonction publique

POLITIQUE - Il n’y a pas que le séparatisme dans la vie. Alors que le projet de loi visant à “conforter les principes républicains” est étudié en ce moment à l’Assemblée nationale, Emmanuel Macron, pressé notamment par une partie de ses troupes,...

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Emmanuel Macron, lors du conseil de Défense franco-allemand à l'Elysée le 5 février 2021.

POLITIQUE - Il n’y a pas que le séparatisme dans la vie. Alors que le projet de loi visant à “conforter les principes républicains” est étudié en ce moment à l’Assemblée nationale, Emmanuel Macron, pressé notamment par une partie de ses troupes, va consacrer les deux prochaines journées de la semaine à des déplacements et des annonces sur le thème de l’égalité des chances. 

Ce jeudi 11 février, le Président de la République se rendra à Nantes, accompagné de la ministre de la Transformation et de la Fonction publique, Amélie de Montchalin et de la secrétaire d’État chargée de la Jeunesse et de l’Engagement, Sarah El Haïry.

1000 places dès la rentrée 2021

Ils rencontreront des jeunes étudiants à l’IRA, l’Institut régional d’Administration, et des lycéens issus des filières “cordées de la réussites” qu’Emmanuel Macron a renforcées en septembre en 2020. Le chef de l’État a prévu des annonces pour rendre plus diverse la haute fonction publique dès 2021.

Le Président et sa ministre de la Fonction publique souhaitent que dès la rentrée 2021, des classes “Prépa Talents” soient ouvertes pour les étudiants boursiers en priorité sur tout le territoire. Deux classes par régions doivent voir le jour, adossées à des universités ou des écoles publiques volontaires, comme les Instituts d’Études politiques par exemple. En tout, 1700 places doivent être créées d’ici 2022 et 1000 places seront disponibles dès la rentrée 2021. 

Commissaire de police, directeur d’hôpital, l’ENA...

Financés à hauteur de 4000 euros par an par étudiant et 6500 euros par an et par étudiant pour l’établissement volontaire, ces parcours doivent préparer les étudiants sélectionnés aux concours de la haute fonction publique des écoles suivantes: l’ENA, l’INET (l’Institut National des Études Territoriales), l’Ecole des hautes études en santé publique (EHESP), l’école des commissaires de police et celle des directeurs des établissements pénitentiaires. 

Ces établissements disposeront de places supplémentaires aux concours pour accueillir ces nouveaux élèves. “99% des admis dans ces prépas seront boursiers. L’objectif est de monter une nouvelle génération de hauts fonctionnaires venus de tous les territoires alors qu’aujourd’hui ils sont principalement de Paris”, détaillait la ministre Amélie de Montchalin lors d’un rendez-vous avec la presse auquel Le HuffPost a participé peu avant ces annonces.

“Les recrutements actuels ne sont pas assez ouverts, expliquait-on à l’Élysée, la pensée uniforme, le manque de diversité au sein des équipes peut être mortel. Il faut s’en prémunir et aller chercher les talents là ou ils sont”, faisait-on encore valoir.

L’Élysée refuse le terme de “discrimination positive” pour ces élèves qui passeront ensuite “le même concours, avec le même jury” que les filières existantes. Ils auront aussi la possibilité de passer le concours classique pour multiplier leurs chances de réussite. L’exécutif insiste pour expliquer que c’est une autre filière, comme lors de la création d’un concours externe à l’ENA, mais absolument pas de “quotas à l’américaine selon la diversité”.

D’ailleurs, aucune place des concours classiques n’est supprimée, mais ces “nouveaux talents” viennent grossir les rangs existants des écoles d’administration (pas plus de 15% du nombre d’admis au concours externe de l’ENA, soit environ 6 places pour ce concours, à titre d’exemple) et les écoles “auront un budget en conséquence” assure l’Élysée. 

Ce qui ne signifie pas que le nombre de hauts fonctionnaires augmentera: “on les prendra sur des départs en retraites ou on embauchera moins de contractuels en conséquence”, explique-t-on au ministère de la Fonction publique. “Je suis la ministre de 2021, pas de 2030. Il nous reste quinze mois pour agir, c’est beaucoup. Je veux du concret, pas des discours pour dire ‘on croit en vous chère jeunesse’, mais des résultats visibles dès 2021”, insiste Amélie de Montchalin.

La plateforme “anti discriminations” inaugurée vendredi

Vendredi 12 février, le chef de l’État poursuit cette opération qui vise à muscler la jambe gauche de son quinquennat en inaugurant la plateforme “Anti discriminations”, promise lors de son entretien chez nos confrères de Brut.

Le but: proposer une plateforme en ligne et un numéro vert (le 3928) pour signaler toute discrimination, pilotée par la Défenseure des Droits. Six ”écoutants spécialisés”, dix “juristes spécialisés” et cinq “référents territoriaux” sont déjà prêts ou en train d’être recrutés pour orienter aux mieux la personne vers les sites arrêtonslesviolences.gouv.fr, les plateformes de signalements de l’IGPN et l’IGGN si ces discriminations sont commises par des forces de l’ordre ou vers un accompagnement des services de la Défenseure des Droits. Aucun policier ou gendarme en revanche ne sera formé pour recueillir d’éventuelles plaintes.  

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