À quoi ressemblera leur ramadan 2021, entre jeûne et prières confinés

RAMADAN - Pour la deuxième année consécutive, c’est un ramadan quelque peu particulier que les musulmans s’apprêtent à vivre à partir de ce mardi 13 avril. Comme l’an dernier, ce mois de jeûne et de prières a lieu sous Covid, et débute alors...

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Un homme priant dans une mosquée à Marseille, en 2020.

RAMADAN - Pour la deuxième année consécutive, c’est un ramadan quelque peu particulier que les musulmans s’apprêtent à vivre à partir de ce mardi 13 avril. Comme l’an dernier, ce mois de jeûne et de prières a lieu sous Covid, et débute alors que les restrictions sanitaires sont relativement strictes. 

Ce troisième confinement, avec l’impossibilité de se déplacer d’une région à l’autre, l’interdiction des rassemblements de plus de six personnes et le couvre-feu, rend une nouvelle fois impossible la célébration habituelle du ramadan. 

Si, contrairement à l’an passé, les mosquées seront ouvertes à certains moments de la journée, ce qui permettra aux musulmans de partager des prières, celles du soir ne pourront pas se tenir en raison du couvre-feu. Pour cette même raison, il ne sera pas possible pour les musulmans de retrouver leurs proches pour la rupture du jeûne, l’Iftar.

L’an dernier, Djalil, que Le HuffPost avait contacté, appréhendait la solitude qu’il allait vivre pendant le ramadan. Ce Marocain, qui travaille dans la restauration et vit seul à Paris, envisageait pour l’Iftar de faire des repas en visio avec ses proches et de profiter des réseaux sociaux pour suivre en direct des prières. Mais durant ce 1er confinement, l’esprit de communion lui avait manqué. 

Pas de communion avec les autres

Lorsque nous le recontactons à quelques jours du début de ce deuxième ramadan confiné, Djalil semble dans un autre état d’esprit, plus serein peut-être, car il sait ce qui l’attend. “Dès que j’ai compris que ça allait encore être la même chose, je me suis dit que j’allais essayer d’en profiter au mieux, même si la solitude empêche la communion avec les autres”, souligne-t-il. Un changement de taille toutefois: cette année contrairement à 2020, Djalil travaille, ce qu’il perçoit comme une chance. “J’ai blindé mon planning de boulot pour ne pas me sentir seul”, indique-t-il.

Comme lui, Chahinaz, contactée par Slate, va regretter cette ambiance particulière de l’Iftar. C’est ce qui me manque le plus: les grandes tables dans la cité, les barbecues des quartiers, les repas chez des personnes que tu connais à peine. C’est ce qui est bien avec cette période de l’année, tu te retrouves attablé avec des voisins avec qui, durant l’année, tu n’échanges qu’un bonjour furtif”, se souvient l’étudiante de 20 ans.

Yanis, lui, se dit “un peu dégoûté”. À 37 ans, il s’apprête lui aussi à passer le ramadan dans une atmosphère bien différente de ce dont il a l’habitude. Comme l’an dernier, il fera le ramadan avec sa compagne. Ce qui lui manquera le plus, c’est la spiritualité qu’il recherche à travers le ramadan. Peut-être plus encore que les retrouvailles en famille pour l’Iftar, c’est avec l’impossibilité de se rendre le soir à la mosquée qu’il devra composer.

“Plus de temps pour méditer”

“En temps normal, on essaye de faire toutes nos prières à la mosquée, de celle du coucher du soleil jusqu’à la prière nocturne”, explique-t-il au HuffPost. Cette fois encore, il priera avec sa compagne. “C’est vraiment une ambiance différente, mais ce n’est pas forcément quelque chose de négatif, cela nous permet de nous rapprocher, de passer plus de temps ensemble”, tempère-t-il. C’est également l’avis de Chahinaz qui avance prendre “plus de temps pour méditer, lire et digérer le Coran”.

Tout le monde ne voit pas ce deuxième ramadan confiné d’un mauvais œil, comme on peut le constater avec quelques messages de soulagement postés sur Twitter.

“Ça a ses avantages, concède Yanis. Quand on fait le ramadan en France et que tout le monde n’est pas en train de jeûner avec toi, se retrouver dans son cercle familial, c’est parfois moins compliqué.” 

Quoi qu’il en soit, face à ce contexte particulier lié à la pandémie de coronavirus, le Conseil français du culte musulman (CFCM) a demandé à ce que les pratiquants respectent les horaires du couvre-feu et limitent “strictement aux membres de famille vivant sous le même toit les repas familiaux et entre amis”. Le conseil a aussi demandé aux mosquées de suspendre la prière du vendredi si elles ne sont “pas dans la capacité d’accueillir l’ensemble des fidèles dans le respect des mesures sanitaires”.

Restrictions dans d’autres pays

Par crainte de trop grandes retrouvailles, plusieurs pays, comme le Maroc, ont imposé des restrictions pendant la période du ramadan dans l’optique de limiter les rassemblements. Le couvre-feu est ainsi renforcé, ce qui, comme en France, en Tunisie ou au Liban, suspend les prières collectives du soir dans les mosquées tout comme la rupture du jeûne en grand comité. 

Ces mesures suffiront-elles à décourager les pratiquants de se retrouver? Yanis admet que cette année, il y aura peut-être des “entorses” au règlement, “si l’on se fait inviter chez nos parents une ou deux fois”. “Mais ça restera exceptionnel et on essayera de limiter les contacts”, promet-il. Djalil, lui, s’était déjà laissé inviter par quelques amis l’an dernier. Cette fois, il ne se dit pas “contre l’idée de se trouver un petit groupe” avec lequel il passera la nuit, de 19h à 6h, “même si ce n’est pas l’esprit des mesures”, reconnaît-il. 

Une chose est sûre. Si l’année prochaine, la situation venait à se reproduire, il fera différemment: “je prendrai mes précautions, et j’irai au Maroc!”

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