À son procès, Nordahl Lelandais campe sur sa version de la mort d'Arthur Noyer
FAITS DIVERS - La 1ère semaine du procès de Nordahl Lelandais pour le meurtre d’Arthur Noyer s’est achevée ce vendredi 7 mai à Chambéry sur un statu quo: l’accusé a campé sur sa version des faits de la mort du jeune militaire en 2017, au grand...
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FAITS DIVERS - La 1ère semaine du procès de Nordahl Lelandais pour le meurtre d’Arthur Noyer s’est achevée ce vendredi 7 mai à Chambéry sur un statu quo: l’accusé a campé sur sa version des faits de la mort du jeune militaire en 2017, au grand regret des parties civiles.
“Les choses se sont-elles passées comme tu l’as dit, où tu l’as dit, pour les raisons que tu as dites?” lance Alain Jakubowicz à son client au cinquième jour du procès. “Je te repose la question pour la dernière fois: est-ce que tu as autre chose à dire?”
“J’ai dit ce qu’il s’est passé. Il n’y a rien de sexuel,” répond Nordahl Lelandais, debout dans le box, chemise blanche, mains jointes devant lui. Au début d’un interrogatoire de plus de quatre heures dans la matinée, Nordahl Lelandais avait déjà insisté: “Je n’ai jamais voulu le tuer. Jamais, jamais, jamais.”
“Je pense qu’il a raté ce moment”, a regretté devant la presse Bernard Boulloud, l’avocat des parents d’Arthur Noyer, peu après la suspension des débats pour le week-end. L’accusé, “il croit à cette vérité, il est le seul d’ailleurs dans la salle à croire cette vérité. Nous, on attend.”
La vérité de Lelandais, c’est celle d’une rixe qui aurait mal tourné pour un motif futile cette nuit d’avril 2017. Pourquoi alors, dans sa version, après la bagarre, l’accusé prodigue-t-il un massage cardiaque, mais n’appelle pas les secours, lui demande le président François-Xavier Manteaux.
″À ce moment-là, j’aurais dû avoir un manuel d’émotions pour savoir quoi faire. Mais à ce moment-là, je ne sais plus quoi faire”, répond-il. “Le mec bien, il doit composer le numéro des services de secours. Explique!”, ordonne ensuite Me Jakubowicz. “J’ai fait le mauvais choix,” souffle Nordahl Lelandais.
“Alors qu’est-ce qui se passe?”
Ce vendredi matin, la question d’un éventuel mobile est intervenue au cours des débats. Nordahl Lelandais, ce soir du 11 avril 2017, était-il en recherche de partenaire sexuel? Deux échanges de SMS accréditent cette thèse et l’accusation l’interroge sur des allers et retours sans logique apparente au milieu de la nuit.
“Qu’est ce que vous faites à arpenter, la nuit (des faits), les rues de Chambéry?”, demande l’avocate générale Thérèse Brunisso. “Je cherche.” “Vous cherchez quoi, vous cherchez qui?” “Des amis, des connaissances sur Chambéry”. Dans ses questions, son conseil s’est ensuite attaché à démontrer, minute par minute, que la version de son client était “cohérente” avec les éléments objectifs du dossier - vidéo-surveillance et éléments de téléphonie.
“On n’est pas tous les deux, mais presque”, avait lancé, quelques minutes avant, Alain Jakubowicz à son client dans le box. “Expliquer ça aux parents (Noyer), que tu n’avançais pas dans ta vie, c’est un peu léger quand même!”
À l’époque des faits, “tu n’es sans doute pas un homme heureux,” dit Me Jakubowicz, mais tu avais tous les éléments pour être heureux: une famille aimante, des amis que beaucoup aimeraient avoir, un certain succès avec la gent féminine...” “Alors qu’est-ce qui se passe? Je veux bien l’alcool, la drogue, mais qu’est-ce qui se passe réellement, quoi,” reprend l’avocat lyonnais.
Dans le box, Nordahl Lelandais reprend ce qu’il a déjà exposé depuis le début de son procès: “J’ai un peu de mal à l’expliquer. C’est un enchaînement d’événements qui fait que je me perds tout seul. Ça ne va pas à ce moment-là, j’y arrivais pas.” “Bien,” reprend l’avocat. “Il faut qu’on se contente de ça?” Lelandais acquiesce.
Juste avant la fin de l’audience, Cécile Noyer est appelée à la barre. Selon la mère de la victime, Arthur Noyer lui aurait raconté, le week-end précédant la nuit des faits, avoir rencontré un maître-chien en soirée. Elle assure l’avoir dit au gendarme lors d’une déposition le 21 avril 2017. Les seules traces de cette histoire sont les souvenirs de cette mère dévastée par la mort de son fils. Les procès-verbaux qu’elle a elle-même signés ce jour-là n’en font pas mention, ce qu’ont souligné les magistrats à l’audience.
Lundi seront entendus les experts psychologues et psychiatres et la journée de mardi sera consacrée aux plaidoiries et aux réquisitions. Un verdict est attendu mercredi 12 mai.
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