À Tel-Aviv, des milliers de personnes fêtent le départ du pouvoir de Netanyahu
ISRAËL - Des milliers de personnes se sont rassemblées ce dimanche 13 juin dans la soirée pour fêter le départ du Premier ministre Benjamin Netanyahu, au pouvoir pendant plus d’une décennie.Une foule en liesse a envahi la place Rabin, dans...
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ISRAËL - Des milliers de personnes se sont rassemblées ce dimanche 13 juin dans la soirée pour fêter le départ du Premier ministre Benjamin Netanyahu, au pouvoir pendant plus d’une décennie.
Une foule en liesse a envahi la place Rabin, dans le centre de Tel-Aviv, pour célébrer le changement de gouvernement, entériné par le Parlement par une courte majorité de 60 députés pour la nouvelle coalition, et 59 contre.
En remportant le vote de la Knesset, le gouvernement hétéroclite mené par l’ultra-droitier Naftali Bennett met fin à 15 ans de pouvoir de Benjamin Netanyahu ainsi qu’à une crise politique de plus de deux ans, qui a amené quatre fois les Israéliens aux urnes.
Sur l’emblématique place Rabin, où les adversaires de Benjamin Netanyahu ont inlassablement appelé à sa démission tous les samedis depuis plus d’un an, la musique est à plein volume.
Sur cette même place, où l’ancien Premier ministre travailliste Yitzhak Rabin a été assassiné en 1995 par un extrémiste juif, un canon envoie de la mousse sur une foule noyée sous une nuée de drapeaux israéliens, comme on peut le voir sur les images ci-dessous.
Celebrations erupt in Tel Aviv’s Rabin Square after Naftali Bennett was sworn in as Israel’s new prime minister, unseating Netanyahu after 12 years in office https://t.co/foQsOf8edkpic.twitter.com/fZAkqRImyg
— Haaretz.com (@haaretzcom) June 13, 2021
אלפים חוגגים את הקמת ממשלת בנט-לפיד בכיכר רבין בתל אביב @ittaishickpic.twitter.com/0OSm0uorj2
— כאן חדשות (@kann_news) June 13, 2021
À Tel-Aviv la libérale, le départ de Benjamin Netanyahu est vécu comme un moment “historique”, dit Chen Nevo, qui travaille dans le marketing.
“Je suis un peu sous le choc”, confesse celle qui est venue sur la place avec ses enfants en bas âge, malgré l’heure tardive. “Ils sont supposés dormir, mais nous avons attendu ce moment si longtemps!”.
“Dégage”
Mais dans les célébrations des habitants de Tel-Aviv, ville où est concentrée la jeunesse libérale et de gauche du pays, pointe déjà aussi la crainte d’un lendemain qui déchante.
Le nouveau Premier ministre Naftali Bennett est le héraut de la droite radicale, proche des religieux, des colons et le nouveau gouvernement, qui inclue deux partis de gauche, met en bonne place des partis de droite.
“C’est un gouvernement étrange mais je crois en ces gens, ils veulent rassembler Israël”, estime Chen Nevo. “Je ne sais pas si ça durera, mais c’est un changement et nous en avions besoin”, dit-elle alors que résonne la chanson “Imagine” de John Lennon en hébreu et en anglais.
Rubi Sofer, 48 ans, est également venu en famille depuis Rishon Letzion, en banlieue de Tel-Aviv. Lui, son épouse et ses deux filles: tous arborent un tee-shirt noir sur lequel est inscrit les deux lettres blanches du mouvement de contestation anti-Netanyahu qui a rythmé la vie israélienne chaque samedi pendant plus d’un an, “Lekh”, ou “Dégage”.
“Ce soir est un soir incroyable pour nous. Ces dix derniers mois, nous avons été à Balfour (la résidence du Premier ministre à Jérusalem ndlr) tous les samedis, même pendant la pandémie”, explique cet employé du secteur BTP.
“Nous n’aimons pas Bibi du tout, il a détruit la société israélienne”, dit l’homme au piercing dans le nez, qui lui reconnait des bienfaits sur le plan sécuritaire mais lui reproche d’avoir négligé les problèmes sociaux. “La société israélienne a besoin de guérir”.
“Bennett n’est pas mon rêve le plus doux mais pour gagner la guerre parfois il faut savoir perdre de petites batailles, et pour remplacer Bibi, nous avions besoin de ça”.
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