À Toronto, la statue d'Egerton Ryerson déboulonnée, un symbole pour les Autochtones

CANADA - Une statue d’un des architectes des pensionnats autochtones a été déboulonnée dimanche à Toronto à la suite d’une manifestation en hommage aux 215 enfants dont les restes ont été récemment découverts sur le site d’un ancien pensionnat...

À Toronto, la statue d'Egerton Ryerson déboulonnée, un symbole pour les Autochtones

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CANADA - Une statue d’un des architectes des pensionnats autochtones a été déboulonnée dimanche à Toronto à la suite d’une manifestation en hommage aux 215 enfants dont les restes ont été récemment découverts sur le site d’un ancien pensionnat en Colombie-Britannique.

La statue d’Egerton Ryerson, située sur le campus de l’université qui porte son nom, au centre-ville de Toronto, a été déboulonnée en début de soirée dimanche après le passage de la manifestation, comme vous pouvez le voir dans notre vidéo en tête d’article.

La statue a été renversée à l’aide d’une corde attachée à une voiture, a précisé le témoin. Recouverte de graffitis et aspergée de peinture rouge, la statue gisait dimanche soir à quelques mètres de son piédestal. Plusieurs dizaines de personnes étaient rassemblées. Certains ont donné des coups de marteau sur le visage de la statue.

“Un symbole de guérison”

“C’en est trop, c’en est vraiment trop. Il était grand temps que cette statue tombe,” a affirmé à l’AFP Craig St.Denis, un métis de 36 ans dont le grand-père a été interné dans l’un de ces pensionnats.y “Pour mon peuple et le peuple des Premières Nations, c’est un symbole de guérison,” a-t-il ajouté.

Egerton Ryerson a été au XIXe siècle l’un des architectes du système des pensionnats autochtones dont l’histoire tragique a refait surface fin mai après l’annonce par la communauté de Tk’emlúps te Secwépemc de la découverte de 215 dépouilles d’enfants à proximité du pensionnat autochtone de Kamloops, dans l’ouest du Canada.

Ces derniers jours, des appels avaient été lancés pour changer le nom de l’université et retirer la statue. Des revendications qui sont actuellement étudiées par l’Université, comme elle l’a expliqué par voie de communiqué, à la suite de l’incident.

“Conscient de l’urgence actuelle, le groupe de travail Standing Strong (Mash Koh Wee Kah Pooh Win), chargé de formuler des recommandations sur la statue, le nom de l’université et d’autres formes de commémoration, s’est engagé à remettre son rapport final avant le semestre d’automne. L’université respecte l’indépendance du groupe de travail et demande aux membres de la communauté de le soutenir dans l’accomplissement de son important travail.”

150.000 enfants enfermés

Ces pensionnats, gérés par l’Église catholique au nom du gouvernement canadien, avaient pour but de retirer les enfants autochtones à leurs communautés pour les assimiler à la culture dominante.

Environ 150.000 enfants amérindiens, métis et inuits ont été enrôlés de force dans 139 pensionnats semblables à travers le pays, où ils ont été coupés de leurs familles, de leur langue et de leur culture. Un “système éducatif” qui a pris fin en 1996 avec la fermeture du pensionnat Gordon à Punnichy, en Saskatchewan, le dernier du genre au Canada. 

Plusieurs enfants ont été soumis à des mauvais traitements ou à des abus sexuels, et au moins 3200 y sont morts, la majeure partie de tuberculose, selon les conclusions en 2015 d’une commission nationale d’enquête qui avait alors qualifié ce système de “génocide culturel”.

La commission de “Vérité et Réconciliation” avait par ailleurs édité une carte afin de répertorier ces lieux pour le devoir de mémoire.

Ce dimanche 6 juin, le pape François a exprimé sa “douleur” concernant la découverte des restes des enfants, sans aller jusqu’à s’excuser malgré de multiples appels en ce sens depuis plusieurs jours.

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