“Acide” : Just Philippot serait-il le Bong-Joon-ho français ?
Second long métrage de Just Philippot après La Nuée (2020), Acide est le 1er lauréat de la jeune subvention au cinéma de genre du CNC à se frotter pour de bon au plafond de verre d’une superproduction à grand spectacle. À savoir un film catastrophe,...
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Second long métrage de Just Philippot après La Nuée (2020), Acide est le 1er lauréat de la jeune subvention au cinéma de genre du CNC à se frotter pour de bon au plafond de verre d’une superproduction à grand spectacle. À savoir un film catastrophe, prenant pour point de départ le dérèglement environnemental, dont une nouvelle répercussion va consister en des pluies acides mortellement corrosives.
Si le film est une réussite, c’est d’abord du fait de cette menace diffuse, climatique, incolore, qui transforme instantanément l’ensemble du monde extérieur en champ de mort, et crée la terreur dans un nuage, dans la profondeur ou dans un souffle de vent, non sans évoquer le génial Phénomènes de Shyamalan.
Une fuite à travers l’apocalypse
Mais c’est aussi une réussite d’écriture, Philippot prenant soin de poser longuement ses personnages avant de faire advenir la catastrophe : le père ouvrier en liberté conditionnelle à la suite d’une séquestration de patron, l’adolescente en crise violente dans son lycée bourgeois (La Providence à Amiens, lycée d’Emmanuel Macron) existent pleinement au moment où le film commence à mettre en jeu leur survie.
Dans leur fuite à travers l’apocalypse et la tentative de réparation familiale à laquelle les contraint l’adversité se retrouve beaucoup de La Guerre des mondes (au bas mot cinq moments directement citationnels), mais d’une façon qui crée moins le sentiment d’un plagiat qu’elle ne donne la mesure d’un certain fossé américano-européen : contre la foi naïve qui subsiste partout chez Spielberg, en la famille, en l’héroïsme, en l’enfance, ici au contraire n’exsude qu’un désespoir irréligieux, un horizon bouché, une forme de monstruosité somme toute
Acide de Just Philippot, avec Guillaume Canet, Laetitia Dosch (Fr., 2023, 1 h 40). En salle le 20 septembre.