Adieu les fripes et le second degré, Macklemore est de retour avec un disque introspectif 

2013 était l’année de Macklemore et Ryan Lewis : son album The Heist sorti fin 2012 cartonne, le clip de Thrift Shop tourne partout et se classe 1er au Billboard Hot 100. L’année 2014 sera celle de la consécration : tournée mondiale, et surtout,...

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2013 était l’année de Macklemore et Ryan Lewis : son album The Heist sorti fin 2012 cartonne, le clip de Thrift Shop tourne partout et se classe 1er au Billboard Hot 100.

L’année 2014 sera celle de la consécration : tournée mondiale, et surtout, braquage total aux Grammy. Lauréat du prix du Meilleur nouvel artiste, il remporte aussi la meilleure prestation rap de l’année devant Eminem, et surtout, le meilleur album de rap devant Yeezus de Kanye West, Good Kid, M.A.A.D City de Kendrick Lamar, Magna Carta Holy Grail de Jay-Z, et Nothing Was the Same de Drake.

Une époque révolue

Dix ans plus tard, Macklemore est de retour avec un quatrième album, Ben, de son nom civil Benjamin “Ben” Hammond Haggerty, le deuxième sans son acolyte Ryan Lewis. Mais à la promesse d’un disque plus personnel, on écoute surtout une vaine succession de morceaux mi-rap mi-pop, dont Tears, Sorry et God’s Will constitueraient le gros ventre mou de l’album. Les quinze pistes ne sont pas tellement désagréables et majoritairement sauvées par des instrumentales variées, quand ce ne sont pas directement les invité·es de l’album qui font tout le travail. En témoigne par exemple Heroes, meilleur titre de l’album, dont toute la vitalité revient à DJ Premier, de ses quelques scratchs disséminés autour d’une bonne mélodie adaptée au style du rappeur. Dans un autre style bien moins convaincant, l’ouverture de l’album se fait avec Chant, un morceau en collaboration avec Tones and I, dont on imagine déjà la reprise du refrain pour un film larmoyant, tandis que les couplets de Macklemore sur ce titre tomberont rapidement dans l’oubli.

Il est loin le temps où Macklemore passait tout le temps à la radio et incarnait une sorte kitsch néo-cool, fier d’arborer d’extravagantes fausses fourrures ou faire danser tous les kids dans les booms les plus prisées du collège. La discographie de Macklemore contient quelques bons morceaux, notamment ceux où le kitsch et l’egotrip sont poussés et assumés (tels Brad Pitt’s Cousin ou Dance Off, une musique écrite pour des battles de dance), mais aucun ne se trouve dans ce nouvel album. En troquant son ancienne marque de fabrique qui consistait à s’amuser de manière totalement décomplexée pour une introspection franchement monotone, Ben apparaît comme mal-aimable, trop long, à l’énergie dispersée. Tombé dans un entre-deux genres aseptisé et inoffensif, Maniac, le single de l’album, symbolise peut-être le mieux ce que le sucre et la bienveillance caramélisée font aux rappeurs des années 2010.

Ben de Macklemore – les 18 et 19 avril au Zénith de Paris , le 29 juin à Garorock à Marmande, le 2 juillet au Main Square Festival à Arras