Affaire Depardieu : 13 femmes accusent l’acteur de violences sexistes et sexuelles

Dans son article édifiant, résultat de deux années d’enquête, la journaliste Marine Turchi a publié mardi 11 avril dans Mediapart les accusations de treize femmes visant Gérard Depardieu. Parmi elles, trois ont transmis leur témoignage à la...

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Dans son article édifiant, résultat de deux années d’enquête, la journaliste Marine Turchi a publié mardi 11 avril dans Mediapart les accusations de treize femmes visant Gérard Depardieu. Parmi elles, trois ont transmis leur témoignage à la justice, mais aucune n’a porté plainte, par renoncement ou crainte que cela ne change rien voire nuise à leur carrière. L’acteur était déjà mis en examen pour viols depuis décembre 2020, suite à la plainte déposée par la comédienne Charlotte Arnould. Âgée de 22 ans au moment des faits, elle porte plainte en août 2018, une affaire qui sera classée sans suite en juin 2019 pour “infraction insuffisamment caractérisée”, avant d’être relancée en mars 2020, avec la constitution d’une partie civile de l’actrice.

Une violence systémique

Cette accusation, difficilement entendue par la justice, se voit cette semaine renforcée par treize nouveaux témoignages de femmes, dont certaines ont souhaité rester anonymes par peur de “représailles professionnelles”. Les témoignages sont précis, et font état de comportements déplacés, allant d’une ambiance malsaine sur le plateau et causés par les questions sexuelles intempestives que posait l’acteur, jusqu’à des violences physiques telles que des attouchements non consentis. L’acteur s’en prend systématiquement à des personnes qui ont beaucoup moins de notoriété que lui, renforçant le sentiment d’impuissance et de peur chez les victimes.

Sur vingt productions, neuf réalisateurs et producteurs n’ont pas répondu, dix affirment n’avoir pas eu vent de ces violences, et un (le réalisateur Fabien Onteniente) atteste avoir dû recadrer l’acteur sur le plateau de son film après qu’une figurante se soit plainte de son comportement. Les témoignages concordent tous sur deux points : il est difficile d’en causer à l’équipe technique car celle-ci minimise les agissements de l’acteur quand elle ne détourne pas les yeux ou en rigole ; il est d’autant plus complexe d’agir en justice contre l’acteur français le plus célèbre au monde car une telle procédure peut nuire à la carrière des victimes, en plus de s’exposer médiatiquement.

Un mode opératoire identifié

Grâce à ces nombreux témoignages, l’enquête a pu dresser un mode opératoire de ces violences. Sur les plateaux, l’acteur instaurerait une ambiance malaisante en tenant des propos sexuels et en posant des questions intimes aux femmes, avant de mimer des “bruits de porc en rut” ou des grognements. Certaines victimes dénoncent des comportements encore plus violents, où l’acteur caresserait leurs cuisses, fesses ou entrejambe, quand il n’essaierait pas de mettre sa main dans leurs culottes, “le plus souvent au vu et au su de tous” comme l’explique l’enquête.

Dans son troisième article, la journaliste explique les rouages d’une telle “complaisance française”, et comment de tels comportements peuvent être banalisés, récurrents. Elle souligne notamment que les comportements de l’acteur sont déjà connus de tous·tes, passés sous silence et parfois même tournés en dérision. Ces agissements sont généralement passés sous silence par les médias dans le monde entier. L’acteur bénéficie toutefois de la présomption d’innocence dans le cadre de sa mise en examen.