Affaire Grégory: Jean-Marie Villemin prend la parole après 15 ans de silence
AFFAIRE GRÉGORY - Jean-Marie Villemin, le père du petit Grégory, a rompu près de 15 ans de silence, disant espérer “dans un avenir pas trop éloigné” la vérité sur l’assassinat non élucidé de son fils en 1984, alors que plusieurs éléments ont...
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AFFAIRE GRÉGORY - Jean-Marie Villemin, le père du petit Grégory, a rompu près de 15 ans de silence, disant espérer “dans un avenir pas trop éloigné” la vérité sur l’assassinat non élucidé de son fils en 1984, alors que plusieurs éléments ont récemment relancé l’enquête.
“Nous espérons, nos avocats, Christine (Villemin, son épouse, ndlr) et moi, que nous pourrons enfin aboutir, dans un avenir pas trop éloigné, à une juste solution”, écrit Jean-Marie Villemin, 62 ans, dans une postface au livre de Me Thierry Moser, “Parole d’avocat”, sorti ce vendredi 15 janvier (La Valette/Le Noyer Editeurs).
“Il le faut par respect pour la mémoire de Grégory”, ajoute Jean-Marie Villemin qui rompt, avec ce texte d’une dizaine de pages, près de quinze années de silence: sa dernière prise de parole publique remonte à 2006, lorsque le couple Villemin avait accordé un entretien au quotidien La Croix.
Un “moment d’aberration et de total désespoir”
Dans sa postface, il évoque l’“anéantissement total” qu’a représenté pour lui et Christine la mort de leur premier fils (le couple a eu depuis trois enfants) et rend un hommage appuyé à Me Moser, l’avocat mulhousien à leurs côtés depuis 1985.
Un “grand frère” qui “se bat de façon désintéressée et déterminée, avec ses confrères, pour Grégory”, ses frères et sa sœur nés après son assassinat, “pour Christine et pour moi”, écrit Jean-Marie Villemin.
Condamné en 1993 à cinq ans de prison, dont un avec sursis, pour le meurtre en 1985 de Bernard Laroche, son cousin qu’il soupçonnait d’avoir tué son fils, Jean-Marie Villemin confie l’avoir “tué dans un moment d’aberration et de total désespoir”.
Il égratigne le “triste” juge Jean-Michel Lambert, qui s’est suicidé en 2017 à l’âge de 65 ans. Premier magistrat à instruire le dossier, son travail a été très décrié : après avoir inculpé Bernard Laroche, Jean-Michel Lambert avait reporté ses soupçons sur Christine Villemin, totalement blanchie par la justice en 1993.
L’enquête relancée après de nouveaux éléments
La publication de cette postface intervient alors que plusieurs éléments ont récemment relancé l’enquête. Mi-décembre, les avocats des Villemin ont soumis à la chambre de l’instruction de la Cour d’appel de Dijon, où est instruit depuis 1987 le dossier, de nouvelles demandes d’expertises, notamment ADN, les précédentes n’ayant rien donné.
Ces nouvelles demandes portent sur “une recherche d’ADN de parentèle” et sur la possibilité, à partir de matériel génétique, de dresser le “portrait robot” d’une personne, avait indiqué à l’AFP une source proche du dossier. La chambre de l’instruction devrait rendre sa décision “fin janvier”, selon le procureur général de Dijon, Thierry Pocquet du Haut-Jussé.
“Des auditions” ont également eu lieu dernièrement, selon le magistrat qui avait aussi confirmé l’existence, dévoilée par Le Parisien, d’un rapport de stylométrie, pas encore versé au dossier, incriminant une personne.
L’affaire Grégory, considérée comme l’un des dossiers les plus énigmatiques de l’histoire criminelle française, avait connu en juin 2017 un rebondissement inattendu avec les mises en examen du grand-oncle et de la grand-tante de l’enfant, les époux Jacob, jamais inquiétés auparavant, et Murielle Bolle. Ces poursuites ont toutefois été annulées pour des questions de procédure.
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