Affaire Le Scouarnec: sa nièce, victime, dénonce l'omerta au sein de sa famille
JUSTICE - Dans des entretiens accordés à franceinfo et BFMTV, ce jeudi 11 février, Aurélia*, la nièce de l’ancien chirurgien Joël Le Scouarnec, revient pour la première fois sur les abus qu’elle a subis, à la fin des années 1980, alors qu’elle...
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JUSTICE - Dans des entretiens accordés à franceinfo et BFMTV, ce jeudi 11 février, Aurélia*, la nièce de l’ancien chirurgien Joël Le Scouarnec, revient pour la première fois sur les abus qu’elle a subis, à la fin des années 1980, alors qu’elle dormait. Elle rejoint ainsi les centaines d’autres victimes, également abusées par l’homme de 68 ans.
Aujourd’hui âgée de 35 ans, elle déclare: “Je me souviens d’une nuit, où je sens une présence et des flashs. Je n’ai pas pu me réveiller, alors que je me disais ‘réveille-toi !’ Je n’ai pas réussi et je me suis dit ‘c’est peut-être des éclairs’. Le lendemain, j’ai demandé à ma mère s’il y avait de l’orage cette nuit-là. Elle m’a dit que non”, se souvient-elle.
Toutes les preuves étaient déjà làAurélia, à franceinfo
À l’été 2019, dans le bureau de son avocate, soit des dizaines d’années plus tard, elle découvre des clichés que son oncle avait pris d’elle à l’époque. “Je me souviens juste que mon avocate me demande de m’asseoir, elle me prépare et me montre des photos pour m’assurer que c’est bien moi. Et c’est bien moi. Après, c’est le grand flou.” Avec ces photos, Aurélia comprend qu’elle aussi a été victime de son oncle.
Abusée et violée par son oncle, la nièce de Joël Le Scouarnec témoigne pic.twitter.com/3eWwKHZnrz
— BFMTV (@BFMTV) February 11, 2021
Briser l’omerta familiale
Elle apprend, plus tard, que sa sœur et une cousine ont également été victimes des violences sexuelles du chirurgien, dans les années 1980-90. C’est d’abord sa sœur qui décide de parler des agressions qu’elle a subies. Après quoi, les deux petites filles en parlent à leur mère. Tout le monde dans la famille sait désormais que Joël Le Scouarnec est un pédocriminel. Mais le secret ne sort pas du cercle familial.
“On ne m’a pas empêchée de parler, on ne m’a pas dit ‘surtout ne dit rien’. Ce n’était pas tabou. On en a souvent parlé, en fait la parole des enfants était libérée. C’est juste que les parents ne sont pas toujours prêts à entendre.” Cette affaire, qu’elle pensait intérieure à sa famille, devient alors la plus grave affaire de pédocriminalité de l’histoire judiciaire française avec, à ce jour, près de 350 victimes identifiées par la justice.
“Je ne m’attendais pas du tout à une telle ampleur, raconte Aurélia. Au départ, on n’y croit pas trop. Et à un moment si on y croit, on veut juste que ça ne nous appartienne pas, qu’on ne fasse pas partie de toute cette monstruosité.”
L’ancien chirurgien a été condamné, en décembre 2020, à 15 ans de réclusion criminelle au terme de son procès à huis clos aux assises de Saintes (Charente-Maritime) pour abus sexuels sur quatre mineures.
Cette peine, conforme aux réquisitions de l’avocat général, a été assortie d’une obligation de suivi socio-judiciaire de 3 ans et d’une injonction de soins, l’accusé ayant été reconnu coupable de l’ensemble des faits qui lui étaient reprochés.
*le prénom a été modifié
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