Affaire Mila: les harceleurs "à visage découvert" sont des "fils que tout le monde pourrait avoir"
PROCÈS - Ils sont treize à être jugés pour cyber-harcèlement, voire menaces de mort. Leur victime: l’adolescente Mila, après sa publication en novembre d’une vidéo polémique sur l’islam devenue virale. Le procès s’est ouvert ce jeudi 3 juin...
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PROCÈS - Ils sont treize à être jugés pour cyber-harcèlement, voire menaces de mort. Leur victime: l’adolescente Mila, après sa publication en novembre d’une vidéo polémique sur l’islam devenue virale. Le procès s’est ouvert ce jeudi 3 juin devant le tribunal de Paris.
L’audience a débuté avec l’évocation par le président du “rituel judiciaire” qui, s’il “peut apparaître un peu désuet à l’heure des réseaux sociaux”, prévoit “que chacun s’écoute, chacun cause au moment où il doit causer”.
Selon son avocat Richard Malka, Mila, qui vient de fêter ses 18 ans, “a reçu plus de 100.000 messages haineux et de menaces de mort lui promettant de se faire ligoter, découper, écarteler, lapider, décapiter avec des images de cercueil, des photomontages de décapitation, de sa tête sanguinolente”, comme vous pouvez l’entendre dans la vidéo ci-dessus.
“Je ne me remets pas que les 13 personnes qui sont là aujourd’hui soient toutes passées par notre système éducatif et qu’aucune ne sache que la critique des religions, c’est légal et ça n’a rien à voir avec du racisme”, a déclaré Me Malka avant l’audience.
Mila vit sous protection policière depuis la publication d’une 1ère vidéo critiquant le Coran et l’islam en janvier 2020. Elle est arrivée au tribunal sous une nuée de caméras, sans faire de déclaration, cheveux clairs rasés au-dessus des oreilles, vêtue d’un haut rouge et d’un pantalon noir.
Mi-novembre, elle avait été victime d’un “raid” numérique après avoir publié sur le réseau social TikTok une nouvelle vidéo dans laquelle elle s’en prenait vertement à ses détracteurs.
“Il prend la mesure de ce qui est passé par ses doigts sans passer par sa tête”
Du côté de la défense, on souligne la “banalité” de la violence sur les réseaux sociaux. “On est dans quelque chose qui, malheureusement, est d’une banalité totale, souligne Gérard Chemla, avocat de l’un des 13 prévenus. On va présenter des gens pour l’exemple alors que des centaines de milliers de gens font la même chose tous les jours.”
Et d’ajouter en décrivant son client: “Il est parfaitement banal. C’est le fils qu’on pourrait tous avoir, ni mieux ni plus mal. Il se trouve dans l’état d’esprit de quelqu’un qui a fait une bêtise, et qui prend la mesure de ce qui est passé par ses doigts sans passer par sa tête”.
Âgés de 18 à 30 ans et originaires de toute la France, les prévenus, pour la plupart sans antécédents judiciaires, comparaissent tous pour harcèlement en ligne. Certains sont également renvoyés pour menaces de mort et l’un d’eux pour menace de crime.
Placés en garde à vue en février, mars ou avril, dans le cadre d’une enquête menée par le tout nouveau pôle national de lutte contre la haine en ligne, ces treize jeunes hommes et femmes avaient en grande partie reconnu être les auteurs des messages et dit les “regretter”.
Ils encourent deux ans d’emprisonnement et 30.000 euros d’amende pour le harcèlement en ligne, trois ans d’emprisonnement et 45.000 euros d’amende pour les menaces de mort.
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