Affaire Pegasus: Emmanuel Macron a changé de téléphone et de numéro
PEGASUS - Emmanuel Macron a demandé ce jeudi 22 juillet, au cours d’un Conseil de défense exceptionnel dédié à l’affaire Pegasus, “un renforcement de tous les protocoles de sécurité” des moyens de communication sensibles, a indiqué l’Élysée...
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PEGASUS - Emmanuel Macron a demandé ce jeudi 22 juillet, au cours d’un Conseil de défense exceptionnel dédié à l’affaire Pegasus, “un renforcement de tous les protocoles de sécurité” des moyens de communication sensibles, a indiqué l’Élysée en début de soirée.
Le président “a lui-même changé de téléphone et de numéro de téléphone pour certains échanges”, a-t-elle ajouté, à l’issue de cette réunion organisée avant son départ pour le Japon afin d’assister à la cérémonie d’ouverture des JO de Tokyo.
Franceinfo et LCI avaient annoncé cette information un peu plus tôt dans la journée.
Ce Conseil de défense avait été organisé à la suite des informations sorties par Le Monde et Radio France, qui font partie du consortium de 17 médias à l’origine des révélations sur un système d’espionnage de masse lié au logiciel Pegasus. Elles avaient révélé qu’un numéro du chef de l’État figurait “dans la liste des numéros sélectionnés par un service de sécurité de l’État marocain, utilisateur du logiciel espion Pegasus, pour un potentiel piratage”.
“Le président prend ce sujet très au sérieux et suit de près les avancées de l’enquête”, souligne l’Élysée. Répétant que si les faits étaient “avérés”, ils seraient ”évidemment très graves”, la présidence précise qu’“aucune certitude à ce stade n’est apparue, donc la prudence reste de mise dans les commentaires”.
“Les téléphones (du président) sont changés régulièrement”
Un peu plus tôt, le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal a indiqué que le conseil de défense avait “permis d’avoir un point d’étape sur ce travail de vérification”.
Avant la réunion, il avait précisé sur France Inter que cette enquête ne disait pas si les téléphones du président avaient ”été tous effectivement infectés, si des données en ont été ‘retirées’”.
Une source sécuritaire avait assuré mercredi à l’AFP que, pour les téléphones portables d’Emmanuel Macron, “les paramètres de sécurité sont les plus restrictifs possibles et les installations d’applications et téléchargements sont bloquées.”
“Les téléphones (du Président) sont changés régulièrement. Il y a un certain nombre de paramètres de sécurité qui protègent, qui sont changés très régulièrement. Il y a des protections qui sont faites”, a assuré Gabriel Attal, rejetant les critiques sur une possible négligence au sommet de l’État.
Par ailleurs, l’agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (ANSSI) “a commencé à proposer aux personnes qui pourraient avoir été ciblées par une attaque un accompagnement technique”, a-t-il ajouté.
14 membres du gouvernement concernés
Selon les révélations des médias, les numéros de l’ancien Premier ministre Édouard Philippe et de 14 membres du gouvernement figuraient “dans la liste des numéros sélectionnés par un service de sécurité de l’État marocain, utilisateur du logiciel espion Pegasus, pour un potentiel piratage”.
Le royaume chérifien conteste son implication dans cette affaire d’espionnage destinée, selon lui, à “déstabiliser la relation diplomatique profonde entre le Maroc et la France” et a décidé d’attaquer en diffamation Amnesty et Forbidden Stories devant le tribunal correctionnel de Paris.
Selon ces associations, l’affaire concerne une liste de 50.000 numéros de téléphone dans le monde sélectionnés depuis 2016 par les clients de l’entreprise israélienne NSO, qui commercialise Pegasus.
Plus globalement, Gabriel Attal a affirmé l’importance de “protéger les secteurs public et économique” du pays, rappelant qu’un plan de “100 millions d’euros” avait été lancé depuis un an pour ”équiper nos hôpitaux et aider nos collectivités locales” à faire face aux cyberattaques.
Sur le plan politique, l’évocation ce jeudi à l’Assemblée nationale par la France insoumise de l’affaire Pegasus a provoqué un violent échange entre le député UDI Meyer Habib et le groupe LFI, accusé “d’antisémitisme”.
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