Afghanistan: Macron s'exprime, l'opposition se déchire sur le sort des migrants

POLITIQUE - L’heure est grave. À quelque 5500 kilomètres de Paris, dimanche 15 août, les Talibans ont pris la capitale afghane Kaboul et le président, Ashraf Ghani a fui le pays. Les images des chefs Talibans prenant le palais présidentiel...

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Emmanuel Macron lors d'une allocution consacrée au Covid-19 depuis l'Elysée le 31 mars 2021.

POLITIQUE - L’heure est grave. À quelque 5500 kilomètres de Paris, dimanche 15 août, les Talibans ont pris la capitale afghane Kaboul et le président, Ashraf Ghani a fui le pays. Les images des chefs Talibans prenant le palais présidentiel et la fuite des citoyens vers l’aéroport ont fait le tour du monde pendant que les critiques pleuvent sur l’administration Biden qui affronte sa 1ère crise d’ampleur internationale.

En France, l’armée est déployée pour évacuer les ressortissants français et les Afghans qui “nous ont aidés au quotidien”, a déclaré la ministre des Armées, Florence Parly, appliquant les directives du chef de l’État, Emmanuel Macron. Des visas sont en train d’être donnés aux Afghans pour fuir le pays aux mains des Talibans. La ministre a dit tout faire pour “mettre en protection des personnalités qui ont défendu les droits, les Droits de l’Homme, des journalistes, des artistes, tous ceux qui sont engagés pour ces valeurs que nous continuons de défendre partout dans le monde”.

Un conseil de Défense est organisé à la mi-journée ce lundi 16 août, présidé par Emmanuel Macron en visioconférence, depuis le fort de Brégançon. Le chef de l’État a décidé d’intervenir à la télévision ce même jour en raison de “la situation de crise qui touche directement notre pays puisqu’on a des ressortissants sur le territoire. Notre 1ère priorité est d’assurer leur protection et leur sécurité”, affirme l’Élysée qui décrit une “crise géopolitique qui concerne l’Afghanistan, mais aussi la stabilité de la région tout entière et du monde”. 

Renaissance du clivage gauche-droite

Dans les oppositions, cela fait plusieurs jours que le clivage traditionnel gauche-droite réapparaît face à l’urgence humanitaire et politique en Afghanistan. La gauche appelle à soutenir l’effort d’accueil des Afghans qui fuient leur pays.

Dès le 9 août, au moment où les Talibans commençaient leur offensive fulgurante en prenant notamment deux capitales provinciales, la maire socialiste de Lille, Martine Aubry, relayait un appel aux dons et proposait d’accueillir les réfugiés afghans dans sa ville.

 

Même demande de “solidarité” de la part de Yannick Jadot, candidat à la primaire écologiste en septembre. “L’Union européenne et la France doivent se préparer à accueillir en dignité les victimes des Talibans!”, réclamait le 15 août le député européen.

De l’autre côté du spectre politique, c’est au contraire la crainte d’une vague d’immigration qui prévaut. Dans un communiqué publié sur son blog, Marine Le Pen estime que “cette situation entraînera, pour nos pays, un risque accru d’attentats et la perspective de nouvelles vagues d’immigration”.

“La victoire des Talibans n’oblige en rien la France à accueillir des migrants afghans. La priorité des pouvoirs publics devrait être de protéger les Français de ce tsunami migratoire qui vient”, ajoutait sur le même réseau, le sénateur RN Stéphane Ravier. 

 

Candidat déclaré à la présidentielle, Xavier Bertrand a demandé en “urgence” la convocation d’un conseil européen. “La crise afghane se poursuivra sous la forme d’une nouvelle vague migratoire en Europe”, a-t-il prédit, suscitant des critiques sur sa gauche.

“L’humanité, au contraire, nous enjoint à tout faire pour les accueillir”, a par exemple rétorqué l’écologiste David Belliard, adjoint à la maire de Paris Anne Hidalgo.

 

Beaucoup de spécialistes rappelaient sur Twitter que le droit d’asile est “constitutionnel” alors que l’article 53-1 de la constitution prévoit que “les autorités de la République ont toujours le droit de donner asile à tout étranger persécuté en raison de son action en faveur de la liberté ou qui sollicite la protection de la France pour un autre motif”.

“La France au côté du peuple afghan face à l’obscurantisme”

Éric Coquerel, député insoumis, espérait lundi matin que le chef de l’État y fasse allusion dans son allocution télévisée pour que les Afghans obtiennent “le droit d’asile auquel ils ont droit”.

 

Selon nos informations, Emmanuel Macron réaffirmera ce lundi soir “les valeurs universelles de la France et des droits de l’homme”. “Le chef de l’État s’exprime pour montrer qu’il est aux côtés du peuple afghan face à l’obscurantisme”, nous livrait une source proche du président quelques minutes avant le début du conseil de défense.

À voir également sur Le HuffPostAprès l’arrivée des talibans, l’aéroport de Kaboul pris d’assaut