Air et Phoenix au Terminal 1 de Roissy-Charles de Gaulle : le concert de l’année !

On s’en doutait, mais certainement pas à cette hauteur stratosphérique. Un soir pour l’histoire de la French Touch, mais aussi et surtout pour la musique française. Car voir Air, Phoenix, Étienne de Crécy, Benjamin Diamond et Alan Braxe (soit...

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On s’en doutait, mais certainement pas à cette hauteur stratosphérique. Un soir pour l’histoire de la French Touch, mais aussi et surtout pour la musique française. Car voir Air, Phoenix, Étienne de Crécy, Benjamin Diamond et Alan Braxe (soit deux tiers de Stardust, Thomas Bangalter manquant à l’appel) réunis dans le cadre mirifique et aérien du Terminal 1 pour célébrer les 50 ans de l’aéroport Roissy-Charles de Gaulle (et souhaiter la bienvenue aux participant·es des Jeux olympiques de Paris) resterait forcément dans les annales. Trois jours après la fête nationale, où Phoenix avait déjà éclaboussé de sa classe internationale Les Francofolies de La Rochelle, ce mercredi 17 juillet 2024 prenait les atours d’une véritable fête de la musique.

En pleine tournée internationale pour les 25 ans de Moon Safari, Jean-Benoît Dunckel, Nicolas Godin et leur batteur Louis Delorme prenaient le contrôle de la soirée, devant les caméras de La Blogothèque, qui diffusait en direct l’intégralité des concerts pour Amazon Music. 2 000 personnes privilégiées se frottaient les yeux sur le toit du plus grand aéroport parisien, où les radars et les avions rythmaient leur vision d’Air. La performance étant réduite à une heure, le célèbre duo versaillais décidait ainsi de jouer seulement la moitié de Moon Safari (dont La Femme d’argent, la chanson préférée de Phoenix), avant d’enchaîner avec un mini best of – Run, Don’t Be Light, Alone in Kyoto, Electronic Performers –, au milieu duquel Playground Love s’imposait par la présence concomitante de Thomas Mars, l’incomparable chanteur du tube de Virgin Suicides (2000), interprété alors sous le pseudonyme à peine caché de Gordon Tracks. L’émotion était palpable entre les Versaillais, et la ferveur publique au diapason, à l’heure d’un splendide coucher de soleil pour immortaliser ce moment en vidéos instagrammables…

Rêve éveillé

Après 45 minutes d’un set ensoleillé signé Étienne de Crecy, perché derrière ses platines dans les gradins VIP, Phoenix est apparu sur une scène saturée de fumée, donnant l’impression d’émergé d’un rêve éveillé. Comme à l’accoutumée, les Français ont entamé leur set avec l’indéboulonnable Lisztomania, avant d’égrener le Chinagirlesque Entertainment, Lasso, Too Young en fondu enchaîné avec Girlfriend. La fumée dissipée, les jeux de lumière sur la plateforme en forme de soucoupe confèrent à l’instant des allures de scène extraite de Rencontres du troisième type.

On n’est pas loin de cela, tant on peine à réaliser le caractère lunaire de ce qu’il se passe. Si un concert de Phoenix n’est jamais pas bon, celui qui se déroule sous nos yeux est emprunt d’une urgence heureuse, historique. Dans sa version condensée à une heure, le show débite à toute allure les tubes de la bande à Branco. Alpha Zulu, morceau d’ouverture du dernier album du même nom, rend la foule hystérique et la formule gagnante des medleys (Bankrupt!/Love Like a Sunset, If I Ever Feel Better/Funky Squaredance, 1901/Identical) vient illustrer la puissance de transfiguration de l’œuvre impeccable des Versaillais. Stupeur quand même, quand le personnage de la commedia dell’arte qui s’invite à tous les concerts du groupe depuis la dernière tournée, brandit la tête coupée d’un Thomas Mars. Le roi est mort, vive le roi : comme à son habitude, le chanteur finira sur les épaules du public, chipant au passage les pintes de bière du public.

Bon anniversaire

La soirée se terminera avec cette réunion historique entre Alan Braxe et Benjamin Diamond, reformant, un peu, le mythique trio Stardust (amputé quand même du soldat Bangalter). Bon anniversaire Aéroports de Paris et bienvenue aux compétiteur·rices des JO. On n’est pas prêt·es d’oublier ce moment, aussi mémorable qu’historique.