Air France fait voler son 1er avion à l'huile de cuisson

ÉCOLOGIE - L’aviation du futur sera-t-elle moins polluante? Ce mardi 18 mai à 15h40, pour la 1ère fois, Air France a fait décoller de l’aéroport Roissy Charles-de-Gaulle son 1er vol long-courrier réalisé avec un carburant à base d’huiles de...

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L'airbus A 350 a relié Paris Roissy-Charles-de-Gaulle à Montréal au Canada (photo d'illustration)

ÉCOLOGIE - L’aviation du futur sera-t-elle moins polluante? Ce mardi 18 mai à 15h40, pour la 1ère fois, Air France a fait décoller de l’aéroport Roissy Charles-de-Gaulle son 1er vol long-courrier réalisé avec un carburant à base d’huiles de cuisson usagées.

Une “1ère” pour trois raisons selon Benjamin Smith, le directeur général du groupe Air France-KLM. “C’est le 1er vol long-courrier durable pour Air France, c’est le 1er alimenté par du biocarburant produit en France et c’est le 1er au départ de Roissy-Charles de Gaulle”.

Jean-Baptiste Djebbari, le secrétaire d’État chargé des Transports auprès de la ministre de la Transition écologique et solidaire, s’est lui félicité de cette “1ère pierre, même si le reste de l’édifice reste à construire”. S’adressant à “tous les réticents et les sceptiques qui pensent que le seul moyen pour l’avion de ne plus polluer serait de ne plus exister”, il s’est réjoui qu’une “autre voie soit possible”.

Pour Jean-Baptiste Djebbari, ce n’est qu’un début, puisqu’il est possible d’incorporer “jusqu’à 50% de biocarburant sans modifier ni les avions, ni les moteurs”.

“Ce vol est le symbole de nos efforts communs pour faire émerger une filière de biocarburants en France, qui doit devenir viable pour tous les acteurs sur le plan économique”, a affirmé pour sa part le directeur général d’Air France Benjamin Smith. 

Un pas modeste vers une aviation moins polluante

Mais attention cet avion ne vole pas qu’à l’huile de friture. Concrètement, les réservoirs de l’avion sont remplis d’un mélange de kérosène et de 16% d’agrocarburant, appelé “SAF” (de l’anglais “sustainable aviation fuel”), produit par Total dans sa bioraffinerie de La Mède (Bouches-du-Rhône) et sur le site d’Oudalle (Seine-Maritime). Les biocarburants sont fabriqués à partir de déchets et d’huiles de cuisson usagers, et subissent un traitement spécifique pour supporter les températures très basses en altitude.

C’est donc un réel pas vers une aviation moins polluante, mais qui reste modeste pour plusieurs raisons. Tout d’abord, le coût: le carburant coûte quatre fois plus cher à produire que le kérosène d’origine fossile, ce qui aurait une incidence sur le prix des billets. “Il ne faut pas rêver: croire que l’on fera cette transition énergétique et écologique sans impact, que cette énergie sera au même coût, c’est un Graal, on en est loin”, a d’ailleurs rappelé Patrick Pouyanné, le PDG de Total, lors d’une conférence de presse à l’aéroport de Roissy. Pour un vol Paris-Montréal comme celui-ci, cela coûterait 5 euros de plus par billet.  

Le faible niveau de production constitue également un frein. “Aujourd’hui, nous sommes capables de produire en France 20.000 tonnes de biocarburant, selon Patrick Pouyanné. “C’est à peu près l’objectif de 1% de biocarburant que la France s’est fixée pour 2022 et nous essaierons d’atteindre les 200.000 tonnes en 2025”.

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