Angelina-19, le sketch tunisien sur les vaccins qui fait bondir l'OMS
CORONAVIRUS - La période du ramadan est habituellement propice aux caméras cachées, et la télévision tunisienne n’a pas manqué d’honorer cette tradition cette année avec une thématique très d’actualité: la campagne de vaccination contre le...
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CORONAVIRUS - La période du ramadan est habituellement propice aux caméras cachées, et la télévision tunisienne n’a pas manqué d’honorer cette tradition cette année avec une thématique très d’actualité: la campagne de vaccination contre le coronavirus. Mais la blague n’a pas du tout fait rire l’OMS, comme vous pouvez le voir dans notre vidéo en tête d’article.
La chaîne privée Nessma TV diffuse depuis mi-avril un nouveau programme intitulé “Angelina-19”, en référence à Angelina Jolie et le fameux virus que l’on ne présente plus. Dans cette caméra cachée d’un goût très douteux, la sosie d’Angelina Jolie, Lina Sands, est présentée comme ambassadrice de bonne volonté des Nations Unies. Elle apporte des doses du précieux sérum prétextant avoir l’accord de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
De “faux effets secondaires” pour effrayer une personnalité
Des complices se font alors vacciner sous les yeux d’une personnalité qui est la seule piégée dans la vidéo. Quelques minutes après l’administration de ce (faux) vaccin, les acteurs simulent de très graves effets secondaires, allant même jusqu’à mimer un malaise cardiaque. De quoi susciter la panique de l’invité qui lui aussi s’est fait injecter ce même vaccin.
La plaisanterie n’est pas du tout du goût de l’OMS. Son représentant en Tunisie, Yves Souteyrand, a écrit au ministre de la Santé tunisien le 21 avril pour demander l’arrêt immédiat du programme. Une lettre qu’a pu se procurer l’agence Tunis Afrique Presse (TAP).
“Il est connu qu’une partie de la population est réticente à la vaccination et que des efforts importants doivent être menés pour établir la confiance vis-à-vis du vaccin. Les médias ont un rôle à jouer dans ce domaine. Mais il est à craindre qu’un tel programme diffusé sur une chaîne populaire à heure de large audience, ne contribue au contraire en associant le vaccin à la mort ou à d’effets secondaires graves, à favoriser le scepticisme, l’hésitation au vaccin et le complotisme”, écrit notamment Yves Souteyrand dans ce courrier également adressé à l’équivalent du CSA en Tunisie, la Haute Autorité indépendante de la communication audiovisuelle.
L’OMS alerte également sur l’usage abusif de son identité visuelle dans l’émission (drapeau, logo...). Des utilisations “susceptibles de porter atteinte à l’image de nos organisations”, poursuit le représentant de l’OMS en Tunisie.
L’ordre des médecins de Tunisie choqué
L’institution n’est pas la seule à demander des comptes aux autorités et à la chaîne Nessma TV. L’ordre des médecins de Tunisie a aussi pris publiquement position le 26 avril en dénonçant dans un communiqué de presse “une menace sérieuse pour la campagne (de vaccination), de nature à perturber la perception que doit avoir le citoyen du vaccin”.
Pour l’heure, 19 caméras cachées d’une quinzaine de minutes ont été diffusées sur Nessma TV puis sur la chaîne Youtube du média. Le producteur du programme “Angelina-19”, Walid Zribi a tenu à s’exprimer après cette polémique. Il estime au contraire que la caméra-cachée “incite à la vaccination”. Interrogé sur les ondes de Mosaïque FM le 27 avril dernier, le producteur a jugé que le communiqué de l’Ordre des médecins était populiste et qu’il représente une perte de temps.
La Tunisie a enregistré 311.000 cas de Covid-19 pour 10.800 décès depuis le début de la pandémie. Par ailleurs, 385.000 personnes ont déjà été vaccinées à la date du 1er mai selon les autorités, soit 3,3% de la population environ.
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