Anne Hidalgo candidate à la présidentielle: ce que son 1er discours dit de sa stratégie

POLITIQUE - Anne Hidalgo sera-t-elle la 1ère présidente de la République? La maire de Paris s’est officiellement lancée dans la course à l’Élysée ce dimanche 12 septembre après un long tour de chauffe dans les médias et les territoires. “Aujourd’hui...

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POLITIQUE - Anne Hidalgo sera-t-elle la 1ère présidente de la République? La maire de Paris s’est officiellement lancée dans la course à l’Élysée ce dimanche 12 septembre après un long tour de chauffe dans les médias et les territoires. “Aujourd’hui je suis prête, c’est pourquoi, avec la force chaleureuse qui m’entoure, j’ai décidé d’être candidate à la présidence de la République française”, a-t-elle annoncé, solennellement, depuis Rouen, en Seine-Maritime, dans un discours d’une vingtaine de minutes. 

Une déclaration aussi sobre qu’elle était attendue au cours de laquelle l’édile de 62 ans a promis de “réinventer notre beau modèle Français”, fondé sur “la considération et le respect.” Le tout, en évoquant plusieurs de ses thèmes phares... la défense du climat ou la “décentralisation” en tête. Une façon de répondre aux 1ères critiques, et de donner le ton de sa campagne.

Comment arracher l’étiquette parisienne

C’est tout sauf un hasard si Anne Hidalgo a annoncé sa candidature en dehors de la capitale, à 130 kilomètres de là. Depuis Rouen, la socialiste s’est effectivement attachée à donner une dimension nationale à son projet, comme pour couper court au procès en parisianisme qui lui est fait. Quelques individus ont d’ailleurs tenté de perturber, en vain, son discours en déployant une banderole “Hier Paris, aujourd’hui la France?”.

“J’ai parcouru la France, de Quimper à Frontignan, de Douai à Clermont-Ferrand en passant par tant d’autres villes et villages de notre beau pays. J’ai écouté les Françaises et les Français, j’ai écouté des hommes et les femmes engagés partout, dans leurs communes, dans leurs régions”, a-t-elle répondu, dès les 1ers instants de son discours en promettant, ensuite, à plusieurs reprises, une “décentralisation aboutie” et appuyée sur les élus locaux.

“Mon mandat sera celui d’une république décentralisée avec tous les citoyens”, a-t-elle ainsi clamé sur les docks de Rouen, un site idéal pour illustrer la reconversion industrielle à travers la transition écologique, avec la Seine comme décor et ses principaux soutiens comme public. 

Écologie et République

Évoquant tour à tour son parcours personnel, ses origines espagnoles, puis son engagement politique, Anne Hidalgo a également mis l’accent sur deux thèmes: la défense du climat et la République. Ils seront très présents prégnants dans la campagne de celle qui se revendique héritière de “la gauche de Jaurès, de Blum, de Mendès France, de Mitterrand” qui “nous a transmis le goût de la liberté, la force de l’engagement et la volonté du rassemblement”.

“La France se divise en communautés, en factions qui expriment leur amertume, leur colère parfois avec tant de violence, sous nos yeux le modèle républicain se désintègre”, s’est-elle ainsi inquiétée, avant d’ajouter: “je suis candidate pour offrir un avenir à nos enfants. A tous nos enfants.” 

Sans surprise, le discours d’Anne Hidalgo était également paré de vert alors que le quinquennat d’Emmanuel Macron a “tourné le dos à l’écologie”, selon ses mots. “Les solutions écologistes ne sont pas un renoncement. Elles forment un choix, une nécessité”, a ainsi estimé celle qui dirige la capitale avec les écologistes. Et de lister: “Oui, je veux que les étudiants mangent à leur faim et ait une nourriture saine. Oui, je veux que les enfants respirent un air pur.”

C’est pourquoi, elle promet un “plan sur cinq ans pour décarboner massivement notre économie” sans que “la transition écologique” se fasse “au détriment des classes moyennes et des catégories populaires.”

Avec la nouvelle génération de maires socialistes

Et ce projet se veut collectif. C’est en tout cas ce qu’Anne Hidalgo, souvent accusée d’être solitaire dans l’exercice du pouvoir, entend bien montrer. Si la maire de Paris a choisi de faire son discours, et de chanter la Marseillaise, seule sur l’estrade, elle était entourée, avant de prendre la parole, de plusieurs personnalités socialistes, relativement nouvelles sur la scène nationale. Son ”équipe de France des élus locaux”, selon ses mots. 

Étaient ainsi présents en Seine-Maritime, le local de l’étape, le maire socialiste de Rouen Nicolas Mayer-Rossignol ou son homologue nantaise Johanna Rolland, qui sera directrice de campagne. Deux personnalités, avec Mickaël Delafosse et Mathieu Klein, les édiles de Montpellier et Nancy ou Carole Delga, la présidente de la région Occitanie, qui seront au coeur de la campagne de la candidate socialiste. 

Une course de fond qui va durer huit mois, jusqu’au printemps 2022. Créditée de 7 à 9% d’intentions de vote dans les sondages avant l’officialisation de sa candidature, Anne Hidalgo a encore fort à faire pour espérer atteindre le second tour, des docks rouennais au Palais de l’Élysée.

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