"Appel à témoins" sur M6: Pourquoi les ministères de l'Intérieur et de la Justice y participent
TÉLÉVISION - Ce lundi 7 juin a lieu le 1er numéro de la nouvelle émission de M6 baptisée “Appel à témoins”. Si le téléspectateur est au centre des investigations autour de trois affaires non résolues, le programme présenté par Nathalie Renoux...
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TÉLÉVISION - Ce lundi 7 juin a lieu le 1er numéro de la nouvelle émission de M6 baptisée “Appel à témoins”. Si le téléspectateur est au centre des investigations autour de trois affaires non résolues, le programme présenté par Nathalie Renoux et Julien Courbet réunit en direct sur son plateau les ministères de l’Intérieur et de la Justice, une 1ère en France.
En effet, en plus d’autres experts comme des psychologues ou criminologues, les policiers et les gendarmes collaborent avec les procureurs pour l’émission. ”Cela fait deux ans et demi qu’on recherche la bonne formule pour ce programme. On est en relation avec les autorités depuis plusieurs mois, car on ne voulait pas le faire de façon amateur”, explique le producteur Jean-Marie Goix lors d’une conférence de presse organisée ce mardi 18 mai.
Le contact a donc été établi avec les ministères de l’Intérieur et de la Justice pour donner vie à ce concept. Une volonté de la part de la chaîne privée accueillie avec beaucoup d’entrain par les deux structures gouvernementales, qui souhaitaient donner un coup de fouet à certaines enquêtes, choisies en concertation avec la chaîne. Il s’agit pour ce 1er numéro de la disparition de Lucas Tronche en 2015, de celle de Suzanne Bourlier en 2015 également et du meurtre de Gaëlle Fosset en 2007. Trois investigations qui n’en finissent plus.
Pour la 1ère fois, les ministères de l’Intérieur et de la Justice se retrouvent ensemble en direct sur un plateau de télévision pour relancer des affaires non élucidées via des appels à témoins.#AppelATemoins, lundi 7 juin à 21.05, présenté par @NathalieRenoux & @courbet_julienpic.twitter.com/uJMdp7KshG
— M6 (@M6) May 18, 2021
“On y voyait deux objectifs: aider l’enquête évidemment, mais aussi faire de la pédagogie pour le public en expliquant le travail d’investigation sur lequel il y a un imaginaire collectif important”, informe Camille Chaize, porte-parole du ministère de l’Intérieur. “Il y a eu énormément d’investissement dans ces affaires et on pense pouvoir les résoudre”. À titre d’exemple, plus de 1500 procès-verbaux ont déjà été dressés dans l’affaire Lucas Tronche selon la police.
En France, il y aurait en moyenne 10.000 disparitions inexpliquées chaque année et près de 300 “cold cases” (enquêtes non résolues). “On cause d’affaire criminelle complexe lorsque la durée de vie médiatique de l’investigation est trop longue”, rapporte le colonel Fabrice Bouillié, chef du service central de renseignement criminel de la Gendarmerie nationale.
Alors pourquoi ces trois dossiers en particulier? “On a choisi des enquêtes de diverses natures, avec un potentiel d’élucidation. On a des éléments et on essaie de susciter d’autres choses”, répond Fabrice Bouillié. “Il faut avoir conscience de la limite de nos moyens”, constate pour sa part Éric Morel, procureur de la République de Nîmes en charge de l’affaire Lucas Tronche. Et de poursuivre: “Lorsque tout a été essayé et qu’en dépit de tout cela nous n’arrivons plus à avancer, il ne faut se priver de rien dans l’espoir que quelque chose évolue positivement”.
“M6 a garanti un traitement sans voyeurisme”
Il est rejoint par la commissaire de police Lola Menahem. “Parmi toutes les pistes que l’on peut explorer lorsqu’une enquête dure, on a recours à l’appel à témoins, l’outil de la médiatisation, qui a pu montrer son efficacité. C’est pour ça qu’on a décidé de participer à cette émission”, indique-t-elle. Et de signaler: “C’est évidemment complémentaire à tout ce qu’on a déjà fait auparavant”.
Depuis 2006, 25 alertes enlèvement ont été déclenchées (dispositif de diffusion sur l’ensemble du pays d’une alerte en cas d’enlèvement supposé de mineur) et 24 ont été résolues selon les chiffres avancés par la production d”Appel à témoins”.
“Le recueil de témoignages est un levier d’action extrêmement important”, ajoute Fabrice Bouillié, également enthousiaste à l’idée que les spécialistes et experts puissent collaborer sur le plateau avec les enquêteurs. “Les modalités sont très intéressantes. Pour l’affaire Gaëlle Fosset notamment, nous aurons une spécialiste en sciences comportementales. Car sur ce dossier-là, il y a eu un acharnement significatif sur la victime (cible de 66 coups de couteau)”.
Un concept novateur donc qui se fera aussi dans le plus grand respect des familles. “M6 nous a garanti un traitement digne et sans voyeurisme de ces affaires”, affirme Camille Chaize. Elle développe: “Il n’y aura pas de reconstitution. Cela n’aurait pas été correct pour les familles concernées”. Et à Fabrice Bouillié de préciser: “Il y a un enjeu humain avec une charge émotionnelle extrêmement forte. C’est ce qui nous a conquis par rapport à notre coeur de métier. Il fallait répondre au désarroi des proches des victimes”. Puis de conclure: “Il faut faire en sorte que ces dossiers continuent à vivre et ainsi montrer qu’on ne lâche rien. C’est le plus important pour toutes ces familles qui attendent des réponses”.
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