Après 6 ans de silence, Beak> lâche un formidable album surprise

L’histoire de la musique regorge de ces groupes qui, après un ou deux albums peut-être plus conformes aux attentes, ont repris leur carrière en main, à la recherche d’une musique plus spécifique, en phase avec leurs idéaux 1ers, qui ne tentent...

Après 6 ans de silence, Beak> lâche un formidable album surprise

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L’histoire de la musique regorge de ces groupes qui, après un ou deux albums peut-être plus conformes aux attentes, ont repris leur carrière en main, à la recherche d’une musique plus spécifique, en phase avec leurs idéaux 1ers, qui ne tentent pas vainement de suivre les tendances ou de répéter une formule par peur de l’obsolescence programmée.

À l’écouter causer, la bande de Geoff Barrow ne ferait pas exception. >>>> serait une œuvre à part entière, pensée “sans singles ni morceaux promotionnels”. Ce serait un retour aux sources, le résultat de sessions uniquement guidées par le plaisir, sans aucune attente derrière la tête. Il s’agirait là de titres nés suite à une période de doute, le reflet d’un groupe qui renoue avec son identité, cette singularité que l’on a tôt fait de laisser de côté une fois porté par l’euphorie des tournées.

Explorateurs du son

Le propos est à la fois étonnant et trompeur. Étonnant, car Beak>, sans jamais se soucier de ce qui s’agite en parallèle, a toujours incarné une certaine idée de la fuite en avant, assumant depuis quinze ans l’idée de proposer au monde une musique qui exige d’investir temps et attention pour être comprise totalement.

Trompeur, car ce quatrième album ne donne pas vraiment l’impression de chercher à reproduire le son de Recordings 05/01/09 > 17/01/09 (2009), à l’époque pensé sans overdub, né d’accidents, d’échecs et d’écoutes répétées des disques de Plastic People of the Universe ou de Sunn o))) ; disons plutôt que les Anglais se servent de ces velléités instrumentales comme point de départ pour mener l’exploration plus loin. >>>> annonce ainsi dès le 1er titre (le formidable Strawberry Line, étiré sur huit minutes( et malgré tout trop court) que tout est envisageable, qu’il est possible de glisser sans prévenir de la solennité et de la dramaturgie de l’orgue à des harmonies vocales bienfaitrices.

Florilège d’idées

Hormis The Seal, franche réussite mais peut-être plus fidèle à l’esthétique Beak>, les sept autres morceaux réunis ici sont à l’avenant : quand Windmill Hill s’autorise un amoncellement d’instruments pour tendre vers une atmosphère psyché, Denim s’appuie sur des basses éduquées au dub pour orchestrer des frotti-frotta entre les musiques de films synthétiques (grande passion de Geoff Barrow !), les motifs répétitifs et une voix caverneuse. Tandis que Hungry Are We force la musique de Beak> à la soustraction ou que Secrets déploie une rythmique martiale, hautement percussive, du genre à terrasser la foule une fois en live, >>>> se conclut sous la forme d’une complainte progressive avec Cellophane, impressionnant de tension.

À chaque titre, on ressent la volonté de surprendre, d’inciter les journalistes à faire des heures supplémentaires pour tenter de définir au mieux cette musique métronomique, souvent bourdonnante, mais toujours propice à l’altération des états de conscience.

>>>> (Invada Records/PIAS). Sortie le 28 mai.