Après la crise du covid-19, il faut en finir avec les discriminations "antivieux"

La France va être confrontée à une forte évolution démographique, avec un vieillissement important de sa population. Selon l’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE), en 2040 les personnes de plus de 65 ans représenteront...

Après la crise du covid-19, il faut en finir avec les discriminations "antivieux"

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La France va être confrontée à une forte évolution démographique, avec un vieillissement important de sa population. Selon l’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE), en 2040 les personnes de plus de 65 ans représenteront plus de 25% des Français. Cette hausse importante s’explique par le vieillissement de la génération du baby-boom[1] et par l’augmentation de la longévité.

Cet allongement de la vie est un nouvel espace-temps à réinventer. Les personnes âgées transmettent aux jeunes générations leur expérience et sont une boussole pour nous aider à traverser les crises. Cette génération contribue à la vitalité de notre lien social grâce à son engagement bénévole dans les associations ou au sein de la cellule familiale.

 

Pour préserver notre société de ces dérives âgistes et réussir la transition démographique, j’ai déposé avec plusieurs parlementaires de la majorité présidentielle une proposition de loi.

 

Pourtant, nos modes de pensée et nos institutions présentent la vieillesse comme une rupture, une incapacité voire comme un coût. Le vieillissement dans les politiques publiques est envisagé par le prisme de la maladie. La société, par des seuils d’âge injustifiés, dresse des obstacles à l’emploi, à la formation, au logement ou encore à la souscription d’assurances ou aux produits bancaires pour les personnes âgées. Quant aux programmes télévisés, ils véhiculent des stéréotypes binaires qui présentent les aînés comme des retraités profitant d’une vie au soleil ou bien comme des malades dont les jours se terminent en souffrance dans un EHPAD!

La crise sanitaire de la Covid-19 fragilise la cohésion de notre pays. En ces temps difficiles, il ne faut pas oublier de préserver la solidarité intergénérationnelle et même la développer. Les droits de l’homme sont universels quels que soient les âges.

L’impatience de ces dernières semaines pour se faire vacciner a poussé bon nombre de personnes, d’intellectuels ou de scientifiques à verbaliser des propos âgistes quant à notre stratégie vaccinale orientée vers les plus âgés. Ces propos sont intolérables et probablement irréfléchis. Ils signent une logique individualiste, associée à la peur de vieillir et à l’angoisse de mourir. Certains promeuvent même le confinement exclusif des personnes âgées, et l’imaginent comme la solution miraculeuse pour que notre quotidien retrouve les couleurs de la vie d’avant. Il est vrai que la vie de demain se fera avec et par les plus jeunes, mais elle ne saurait avoir de sens sans les aînés. D’autres considèrent aussi que beaucoup a déjà été fait pour les séniors cette dernière année: priorité dans l’accès aux vaccins, création d’une cinquième branche autonomie de la sécurité sociale, ou encore un “Ségur” de la santé attribuant une revalorisation inédite pour le secteur des EHPAD… Ceci était essentiel et nous pouvons être fiers de l’avoir fait.

 

Cette proposition de loi est la traduction concrète des préconisations du rapport que j’ai remis en 2019 au Premier Ministre et à la Ministre des Solidarités et de la Santé.

 

Il faut aller plus loin. Pour préserver notre société de ces dérives âgistes et réussir la transition démographique, j’ai déposé avec plusieurs parlementaires de la majorité présidentielle une proposition de loi à l’Assemblée nationale. Au travers de seize nouveaux articles de loi, nous voulons renforcer les droits des personnes âgées, réaffirmer leur citoyenneté en les associant systématiquement aux décisions qui les concernent, garantir une réflexion éthique sur la longévité, préparer les territoires à la transition démographique et au vieillissement, et enfin valoriser l’image et le rôle des citoyens âgés dans la société.

Cette proposition de loi est la traduction concrète des préconisations du rapport que j’ai remis en 2019 au Premier Ministre et à la Ministre des Solidarités et de la Santé[2]. Ses dispositions législatives investissent de nombreux champs de l’action publique, tant locale que nationale. Son impact pour la société est aussi important que son coût financier est faible.

C’est notre société toute entière qui devra s’adapter à la hausse de la population âgée. Nous sommes tous concernés: nous aidons nos proches qui vieillissent et allons tous être confrontés à notre propre vieillissement un jour ou l’autre. A nous de faire de ce défi une chance. La proposition de loi que je porte et que nous défendons nous donne les moyens d’agir tous ensemble!

 

[1]Tableau de l’économie française, INSEE, février 2020.

[2]Réussir la transition démographique et lutter contre l’âgisme, Audrey Dufeu, décembre 2019.

 

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