Après l'alliance LR-LREM en Paca, la droite hurle et le RN savoure

POLITIQUE - Un “coup de poignard dans le dos”. Après l’annonce ce dimanche 2 mai d’une alliance au 1er tour des élections régionales entre LREM et le président LR sortant Renaud Muselier en Paca, Éric Ciotti a exprimé sur Twitter son “immense...

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Eric Ciotti est particulièrement remonté après l'accord signé par Jean Castex et Renaud Muslier pour les régionales en Paca.

POLITIQUE - Un “coup de poignard dans le dos”. Après l’annonce ce dimanche 2 mai d’une alliance au 1er tour des élections régionales entre LREM et le président LR sortant Renaud Muselier en Paca, Éric Ciotti a exprimé sur Twitter son “immense tristesse”, alors que ce scénario couvait depuis plusieurs semaines. “Jusqu’au bout j’ai espéré leur sursaut, celui d’amis qui se perdent. Ils ont osé l’inacceptable”, a ajouté le député des Alpes-Maritimes qui préside par ailleurs la commission d’investiture des Républicains. 

Il n’est pas le seul au sein du parti de droite à condamner l’ouverture décidée par Renaud Muselier. “Le bilan d’Emmanuel Macron, c’est le record de dette, d’impôts, d’insécurité, de bureaucratie et d’immigration. Il est hors de question de soutenir un accord avec le parti d’Emmanuel Macron”, a renchéri Guillaume Peltier, vice-président délégué des Républicains.

“Jadis, Le Pen voulait faire de la région Paca le labo de l’union des droites. Voici que Jean Castex veut disséquer LR sur la paillasse. Ce mariage signerait la fin d’une alternative crédible à Emmanuel Macron”, regrette de son côté le député du Vaucluse Julien Aubert, qui avait conditionné sa candidature dans ce département au refus de cette alliance. Même amertume du côté de son collègue des Alpes-Maritimes Éric Pauget, qui estime que cet accord ne fait que renforcer la candidature de Thierry Mariani: “le Rassemblement national a pris 10 points ce matin en Paca sans rien faire. Merci Renaud Muselier et Jean Castex”. 

“Les Républicains en Marche”

Côté RN effectivement, l’ambiance est bien moins morose. “Une pensée pour les LR sincères qui pensaient encore être dans un parti d’opposition et se réveillent avec une liste commune”, a tweeté le niçois Philippe Vardon, invitant les électeurs du parti de droite à “regarder la vérité en face”. Même tonalité chez le sénateur RN Stéphane Ravier: “Muselier enlève le masque et assume de se soumettre à Macron. Les 20 et 27 juin, renvoyez Les Républicains En Marche aux poubelles de l’histoire !”.

Une formule reprise Thierry Mariani, qui a détourné les logos des deux formations politiques. 

Après cette annonce, le Rassemblement national espère siphonner un peu plus les électeurs de droite les plus sensibles aux thèmes de l’immigration et de la sécurité, d’autant que sa tête de liste, ancien ministre sous Nicolas Sarkozy, vient des rangs de l’UMP et a plusieurs fois mené campagne dans la région sous les couleurs du parti de droite. “On sort de l’ambiguïté. Cette alliance va faire monter Muselier, mais va aussi nous faire monter”, sourit un cadre provençal du RN, qui savoure le bazar que la situation provoque à droite.  

Mariani et Muselier au coude à coude

Du côté du président sortant, il paraissait en réalité difficile de se passer du parti présidentiel, compte tenu justement de la spécificité de cette candidature RN. “Thierry Mariani est une plus mauvaise nouvelle pour lui que ne l’était à l’époque Marion Maréchal, parce qu’il va aspirer des voix LR”, observait-on il y a quelques semaines dans l’entourage de la ministre Sophie Cluzel, qui rejoint aujourd’hui la liste de Renaud Muselier.    

Reste maintenant à savoir à quel point cette stratégie s’avérera payante pour le président sortant et la majorité qui, en s’alliant de la sorte, espèrent voir s’éloigner la perspective d’une victoire inédite de l’extrême droite dans une région. Tous les sondages placent en effet Renaud Muselier et Thierry Mariani au coude à coude au second tour.

Mais en agissant ainsi, le nouveau binôme LR-LREM offre au Rassemblement national la possibilité de mobiliser sur le vote sanction à l’encontre d’Emmanuel Macron tout en prenant le risque de jeter une partie de l’électorat LR dans les bras du parti d’extrême droite dans une région où la frontière entre les deux formations a parfois été poreuse.  

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