Après l'avarie moteur du Boeing 777 à Denver, la "fatigue du métal" piste privilégiée

BOEING - La “fatigue du métal” est désormais la piste privilégiée par les autorités pour expliquer l’incident spectaculaire survenu la semaine dernière sur un vol United Airlines aux États-Unis, qui a conduit à l’immobilisation d’une partie...

Après l'avarie moteur du Boeing 777 à Denver, la "fatigue du métal" piste privilégiée

REJOINDRE L'ÉQUIPE DE RÉDACTION

Tu penses avoir un don pour la rédaction ?
Contacte-nous dès maintenant pour rejoindre notre équipe de bénévoles.

POSTULER

REJOINDRE L'ÉQUIPE DE RÉDACTION

Tu penses avoir un don pour la rédaction ?
Contacte-nous dès maintenant pour rejoindre notre équipe de bénévoles.

POSTULER

REJOINDRE L'ÉQUIPE DE RÉDACTION

Tu penses avoir un don pour la rédaction ?
Contacte-nous dès maintenant pour rejoindre notre équipe de bénévoles.

POSTULER

La

BOEING - La “fatigue du métal” est désormais la piste privilégiée par les autorités pour expliquer l’incident spectaculaire survenu la semaine dernière sur un vol United Airlines aux États-Unis, qui a conduit à l’immobilisation d’une partie de la flotte mondiale de Boeing 777.

Un Boeing 777-220 de la compagnie américaine United Airlines qui venait de décoller le 20 février de Denver (Colorado) pour Honolulu (Hawaï) avec 231 passagers et 10 membres d’équipage avait vu son réacteur droit prendre feu et perdre son carénage, et les pilotes avaient dû faire demi-tour en urgence.

Pendant que l’avion regagnait l’aéroport, une pluie de débris, certains de grande taille, étaient tombés sur une zone résidentielle de la banlieue de Denver. Personne n’a été blessé au sol et l’appareil a pu se poser sans encombre.

L’avionneur américain a recommandé dimanche 21 février la suspension des vols des 128 appareils concernés dans le monde, et une porte-parole a confirmé lundi à l’AFP qu’ils étaient tous immobilisés.

Parmi eux, 69 étaient en service, dont 24 chez United Airlines, 13 chez Japan Airlines (JAL), 19 chez All Nippon Airways (ANA), 7 chez Asiana et 6chez Korean Air. Les 59 autres appareils étaient stockés à part.

“Un examen préliminaire [...] indique des dommages compatibles avec une fatigue du métal”

Aux États-Unis, l’autorité fédérale de régulation de l’aviation (FAA) a ordonné des inspections supplémentaires sur ces Boeing 777 motorisés par Pratt & Whitney, et l’Office national de la sécurité des transports (NTSB) enquête aussi sur l’incident.

“Un examen préliminaire sur place indique des dommages compatibles avec une fatigue du métal”, a déclaré ce lundi 22 février Robert Sumwalt, président du NTSB, lors d’un point de presse. Il a également confirmé que deux des pales de la soufflante avaient été endommagées. L’une d’elle a été retrouvée sur un terrain de foot, l’autre est restée logée dans le moteur.

Des responsables de la FAA ont rencontré dimanche soir des représentants de Boeing et de Pratt & Whitney. Le motoriste américain a déclaré qu’il coopérait avec le NTSB et “continuera à travailler pour assurer l’exploitation sûre de la flotte”.

United Airlines a pour sa part décidé de retirer l’avion de son programme de vols et continuera à travailler en étroite collaboration avec les régulateurs pour déterminer les étapes supplémentaires.”

Le Royaume-Uni a décidé, ce lundi, d’interdire son espace aérien aux Boeing 777 concernés. Et le ministère japonais des Transports a déclaré avoir ordonné des inspections plus strictes du moteur Pratt & Whitney après qu’un 777 de la compagnie Japan Airlines (JAL) volant de l’aéroport de Tokyo-Haneda à Naha, sur l’île d’Okinawa, a connu des problèmes avec “un moteur de la même famille” en décembre.

Une nouvelle épreuve pour Boeing 

Ce lundi, l’action de Boeing a perdu plus de 2% en Bourse. L’incident est un nouveau revers pour l’avionneur, qui se remet à peine de la crise du 737 MAX, son avion phare qui a été cloué au sol en mai 2019 après deux accidents ayant fait 346 morts.

Après près de deux ans d’interdiction, une modification du logiciel de commandes de vols et la mise en place de nouveaux protocoles de formation des pilotes, le 737 MAX a été de nouveau autorisé à voler récemment.

Boeing est également, comme son rival Airbus, affecté par la pandémie de Covid-19 et ses conséquences catastrophiques sur le transport aérien international. Cette crise sanitaire a entraîné l’annulation de commandes portant sur des centaines d’appareils.

Les autorités néerlandaises ont par ailleurs annoncé, ce lundi, l’ouverture de deux enquêtes après la chute deux jours plus tôt de débris d’un avion-cargo Boeing 747-400, qui ont blessé deux personnes dans le sud des Pays-Bas.

Plusieurs experts estiment toutefois que l’incident du 777 aux États-Unis relève davantage d’un problème de maintenance ou de moteur que de la conception de l’avion par Boeing.

En service depuis plus de 25 ans sans accident majeur, l’appareil “a une réputation très solide”, a souligné Michel Merluzeau, expert du cabinet AIR.

Le problème actuel “n’a rien de comparable” avec la crise du Boeing 737 MAX, a aussi estimé Richard Aboulafia, un analyste du Teal Group, spécialiste de l’aéronautique. “Après toutes ces années de service, il est improbable qu’il s’agisse d’un problème de conception du moteur, c’est certainement quelque chose qui a à voir avec la maintenance”, a-t-il dit.

 

À voir également sur Le Huffpost: À Denver, une pluie de débris d’un avion en difficulté s’abat sur la ville