Après les régionales, la guerre des gauches a commencé pour 2022
POLITIQUE - L’été sera chaud, des Insoumis au écolos. À gauche, personne ne semble vouloir marquer un temps d’arrêt après les élections régionales... mieux, elles sont considérées par certains comme un tremplin pour l’élection présidentielle...
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POLITIQUE - L’été sera chaud, des Insoumis au écolos. À gauche, personne ne semble vouloir marquer un temps d’arrêt après les élections régionales... mieux, elles sont considérées par certains comme un tremplin pour l’élection présidentielle de 2022, ou comme le début d’une fenêtre de tir. Car si l’abstention atteint des niveaux record, toutes les chapelles voient dans ces résultats leurs propres raisons d’espérer, et de fait, c’est la stratégie d’union qui semble plus que jamais s’éloigner.
Chez les socialistes, ragaillardis par la résistance inattendue de plusieurs barons locaux, en Nouvelle-Aquitaine ou en Occitanie, Anne Hidalgo continue d’entretenir le flou sur ses ambitions, tout en laissant ses soutiens s’organiser. Chez les Insoumis, Jean-Luc Mélenchon, dont la candidature déclarée depuis novembre dernier plafonne autour des 10% selon un récent sondage de l’institut Elabe, veut accélérer en espérant la fin des “gesticulations périphériques” sur la question de l’unité.
Même chose pour Fabien Roussel, lequel va lancer la “caravane” du parti communiste le 7 juillet depuis Marseille, ou pour les écolos, pressés par un processus interne au calendrier serré.
Jadot, Piolle, Rousseau en piste
C’est donc logiquement chez les Verts, qui doivent tenir leur primaire à la fin du mois de septembre, que les choses s’accélèrent le plus vite. Sandrine Rousseau, l’ancienne numéro deux du parti, longtemps seule en course, a été rejointe dans la semaine par Éric Piolle et Yannick Jadot, les deux favoris pour glaner l’investiture.
Le 1er, partisan d’un “arc humaniste pour changer la vie”, s’est déclaré mardi dans la presse locale, avant de donner une conférence de presse à Paris le lendemain. “Je viens amener cette expérience de l’écologiste qui gagne, qui exerce le pouvoir et qui regagne”, a fait valoir le maire de Grenoble, en allusion à ses victoires aux municipales en 2014 et 2020, court-circuitant quelque peu les plans de son principal concurrent.
Yannick Jadot, s’était, jusqu’à présent, échiné à entretenir le flou autour de sa participation à ce processus interne, réputé chez EELV comme difficile pour les personnalités favorites. Son entourage expliquait même, mardi, dans les médias, que l’eurodéputé ne se laisserait pas dicter son “tempo” par les différentes candidatures. Question de tempo, ou non, Yannick Jadot était finalement l’invité du journal télévisé de TF1, vingt-quatre heures plus tard, pour annoncer sa candidature.
“Je suis candidat à l’élection présidentielle parce que j’aime la France, sa diversité” et “que face au dérèglement climatique et aux injustices sociales, on ne peut plus tergiverser”, a ainsi déclaré l’ancien responsable de Greenpeace France, qui s’était rangé derrière Benoît Hamon à la présidentielle de 2017, en appelant à une “candidature de rassemblement et un contrat de gouvernement” pour 2022.
Les soutiens (et les soucis) arrivent pour Hidalgo
Mais chez les socialistes, aussi, on s’organise. Le discours d’Olivier Faure, qui a longtemps plaidé pour un rassemblement des forces progressistes à gauche sans exclure la possibilité que le parti à la rose s’efface derrière EELV, semble évoluer. Le patron du PS fait désormais le tour des médias pour causer de ce qu’il définit comme “un plafond vert”, après les résultats des élections régionales. Autant de “petites blagues” façon François Hollande, selon les mots de Yannick Jadot, ou de “combats de coq post-électoraux”, selon ceux d’Éric Piolle, qui tendent à agacer les Verts, lesquels jugent leur dynamique meilleure après ces scrutins.
Dans ce contexte, une femme cristallise les attentions: Anne Hidalgo. Si la maire de Paris s’attache à calmer les ardeurs, renvoyant la décision autour d’une éventuelle candidature à l’automne, ses soutiens, eux, s’organisent, en coulisses et dans les médias. Nouveau pas supplémentaire: la publication, mercredi, dans la presse quotidienne régionale, d’une tribune de 200 élus, parmi lesquels Martine Aubry, la maire de Lille, ou ses homologues de Nancy, Nantes et Montpellier, pour la pousser à se présenter en 2022.
Autant de causementaires, de présidents de conseils départementaux et régionaux, de maires de grandes villes ou de communes rurales, que l’édile socialiste pourra rencontrer le 12 juillet à Villeurbanne. Elle y organise “une étape de travail sur le fond” selon ses mots, mardi, sur LCI, de laquelle devraient sortir “des propositions très anglées sur l’égalité sociale, le logement”, mais aussi “la question du travail et du salaire”, ou “l’écologie comme moteur de transformation économique”.
Mais tout sera-t-il aussi facile pour l’édile socialiste, qui pose ses jalons depuis plusieurs mois maintenant? Avec les ambitions, arrivent souvent les critiques de son propre camp. De Stéphane Le Foll, en l’occurrence, dans Libération. S’il “note avec intérêt le changement de stratégie d’Olivier Faure”, l’ancien ministre de François Hollande dit s’interroger sur la ligne de la maire de Paris, tout en appelant son parti à “redéfinir profondément les conditions de la conquête et de l’exercice du pouvoir”, car “la candidature d’Anne Hidalgo ne peut pas s’imposer uniquement par des signatures.” Comprendre: la maire de la capitale n’est pas forcément la femme providentielle que les socialistes attendent.
Mélenchon veut accélérer
Enfin, chez les Insoumis, l’heure est moins à la fête que du côté de leurs camarades. Les élections régionales, comme les différents scrutins intermédiaires décevants, ont une nouvelle fois montré que la formation aux dix-sept députés n’arrive pas à s’implanter. De quoi fragiliser Jean-Luc Mélenchon à neuf mois de la présidentielle? Crédité de quelque 10% des voix dans les différents sondages, soit la pole position à gauche, l’élu des Bouches-du-Rhône a en tout cas prévu de passer la seconde pour cet été.
Il a tenu une conférence de presse ce jeudi 1er juillet pour se projeter vers le printemps 2022. L’occasion de railler le faux suspense autour des différents candidats désormais déclarés, Yannick Jadot ou Éric Piolle, et ceux qui “recommencent leur teasing”, comme la maire de Paris. “Anne Hidalgo entre à nouveau dans le cycle (...) elle prépare, elle réfléchit”, a-t-il ironisé, entre autres petites piques.
Mais le chef de file des Insoumis a également détaillé, un peu, son plan de bataille, entre le lancement de la campagne de dons ou des signatures de parrainage. “Nous en avons déjà 200, acquises, sur les 500 nécessaires”, a-t-il annoncé en promettant “une nouvelle étape”, maintenant que cesseront les “discours et les bavardages sur l’union” de son camp.
Ils sont donc nombreux, sur la ligne de départ, à vouloir se partager les voix de la gauche, à l’heure où les instituts de sondage en réduisent la part à peau de chagrin dans leurs enquêtes. Au-delà de Mélenchon, Jadot, Piolle, Rousseau et consorts, Fabien Roussel, le patron du parti communiste, est candidat pour son camp, après quinze ans d’absence. Philippe Poutou a également annoncé qu’il conduirait le NPA pour la troisième fois.
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