Arnaud Montebourg redessine un chemin vers une majorité populaire
PRÉSIDENTIELLE - Le monde politique vit en vase clos: le réchauffement climatique met littéralement le feu à la planète, un virus continue à brider nos existences et pourtant, la scène politique demeure plus que jamais figée, cryogénisée depuis...
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PRÉSIDENTIELLE - Le monde politique vit en vase clos: le réchauffement climatique met littéralement le feu à la planète, un virus continue à brider nos existences et pourtant, la scène politique demeure plus que jamais figée, cryogénisée depuis 2017. Majorité et oppositions cultivent un statut quo commode pour elles, mais dangereux pour tous. Chacun entretient son pré carré, gère méticuleusement son segment électoral au point que l’élection présidentielle s’annonce comme la resucée de la précédente. Pourtant, dans leur immense majorité, les Français ne veulent pas de ce scénario écrit à l’avance.
Depuis bientôt cinq ans, le quinquennat de M. Macron s’avère être le tombeau de la démocratie.
Plus que jamais, gouverner se résume sèchement à l’exercice personnel du pouvoir par un seul homme. La promesse du renouveau démocratique de 2017 a été enterrée, le lien entre les électeurs et la représentation est rompu. Deux légitimités se font face, non plus en confrontations sporadiques, mais désormais en continu: celle formelle issue des urnes, et celle d’un peuple dont la souveraineté permanente et inaliénable ne souffre plus d’être méprisée à force d’être ignorée entre les élections. Les passages en force du pouvoir sont devenus la norme, l’affaissement du consentement populaire est patent.
Quant aux oppositions, en s’enfermant dans un champ institutionnel d’apparat, elles se contentent de tenir le rôle de faire valoir d’un pouvoir livré à lui-même. Pire, les maux qui frappent l’exécutif n’épargnent pas ses oppositions: incohérence, impuissance, irresponsabilité. Le souffle démocratique a donc sans surprise usé d’autres voies pour s’exprimer tout le long du quinquennat, du mouvement des Gilets jaunes à celui contre la réforme des retraites en passant par la défiance contre la politique sanitaire imposée. Dès lors, les élections intermédiaires ont connu un taux de participation extrêmement faible à tel point qu’aucun problème n’est plus réglé par les résultats qui en sortent.
Une majorité populaire pour la reconquête par le corps politique de sa dignité et de sa souveraineté
Certains voudraient y voir un renoncement démocratique et un émiettement. Tout au contraire, nous y discernons la structure d’une majorité populaire, celle d’une agrégation populaire pour la reconquête par le corps politique de sa dignité et de sa souveraineté. À l’automne 2018, les Gilets jaunes, appuyés sur ces bases par la grande majorité des Français, ont donné le signal de cette volonté reconstituante et de reprise de contrôle sur la délibération et la décision publiques. La crise du Covid a mis en lumière l’effondrement stratégique et industriel d’un pays aliéné par l’Union européenne et ses traités et par la mondialisation. Les 1ers de corvée se sont rendu compte qu’ils sont, eux, les vrais dépositaires de la continuité de la vie collective. Cette majorité populaire se forge donc au travers d’une revendication démocratique, d’une utilité sociale partagée et d’une ambition commune de sortir le pays de logiques libérales et financières qui le conduisent à sa ruine.
Cette majorité populaire se distingue de l’existant en ce qu’elle réfute toute assignation à résidence politique. Elle se défie des pièges du camp contre camp qui lui sont tendus et de la conflictualité interne à la société (sur les vaccins, le passe sanitaire, les manifestations…) qui est érigée comme méthode de gouvernement. La transversalité dans l’appréhension du monde qui nous entoure et qui est le propre de la période, cet enchevêtrement qui, en tant qu’individus, nous amène à nous définir conjointement protecteurs et transformateurs dans l’ordre social, altruistes mais ordonnés dans l’ordre culturel, souverains et novateurs dans l’ordre économique, déborde les anciennes catégories socioprofessionnelles et les clivages politiques pour fonder un nouvel être collectif. Chacune et chacun, qu’il soit estampillé de gauche ou de droite, qu’il soit salarié ou entrepreneur, prolétaire ou bourgeois, navigue entre ces frontières qui rompent avec les classifications anciennes pour mieux jeter les bases de la nécessaire refondation populaire et de la reconstruction du pays.
La France n’a rien à attendre d’une droite aigrie par 2017 ou d’une social-démocratie stérilisée prêchant une “unité despotique et morte” selon les mots de Jean Jaurès, ni à la fuite en avant assassine du pouvoir en place ni aux aventures de franges radicalisées. Pour mettre en œuvre les ruptures ordonnées dont le pays a besoin, il faut savoir abandonner la gangue politique d’hier pour se hisser à la hauteur de ce double enjeu de refondation-reconstruction pour que la France soit à nouveau la France.
Arnaud Montebourg, dans son discours de candidature du 4 septembre à Clamecy, réaffirme une analyse désormais éprouvée sur la démondialisation et qu’il porte de longue date et s’engage pour la relocalisation de 300 usines et de la production de 60 produits critiques dans tous les secteurs de l’électronique à la pharmacie, de l’alimentation au machinisme. Il poursuit le chemin qu’il a très tôt emprunté vers la VIe République et propose aux Français un référendum sur la reprise de contrôle par les citoyens de l’appareil démocratique et sur la souveraineté de leurs décisions face à l’Union européenne. Ministre, pour préserver les intérêts de la France, il a posé des actes forts face aux abandons répétés du quinquennat Hollande et à la prise de pouvoir en son sein d’Emmanuel Macron.
Tracer un chemin sûr qu’il est urgent d’emprunter
Désormais, les remèdes qu’il avance pour rendre aux Français le pouvoir d’achat auquel ils ont droit, ses propositions en matière de création d’emplois, de nationalisation de nos autoroutes, de réaménagement humain et économique du territoire pour ne pas se laisser le marteau des métropoles concasser la France, ou encore de sortie planifiée du pétrole d’ici à 2040, sa détermination à faire primer les intérêts de la France sur les blocages de l’Union européenne, sa volonté affirmée de combattre l’islamisme politique contribuent à tracer un chemin sûr qu’il est urgent d’emprunter. Sa résolution pour une application pleine et entière de la loi de 1905 sans verser dans l’électoralisme identitaire est une garantie pour refaire de la laïcité notre principe fondateur d’organisation sociale et politique de l’ensemble de la société. Ce faisant, il reprend le flambeau pour faire briller plus largement encore la grande ambition populaire et républicaine qui s’était levée en 2017 autour de la campagne L’Avenir en commun et pour lui donner cette fois un débouché majoritaire.
“Il y a des heures cruciales dans l’histoire des peuples où certaines renonciations, certains sacrifices, ne sont pas seulement des primes d’assurance contre le pire, mais, j’ose le dire, des placements, car la plus heureuse et la plus sage des spéculations pour l’individu, c’est assurément de miser sur le progrès et la prospérité de la communauté tout entière” nous livrait Pierre Mendès-France à l’heure où il s’agissait de faire corps politique à nouveau. Le temps est venu pour, collectivement et en responsabilité, reprendre le contrôle de notre avenir commun.
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Cette tribune est également signée par:
- Romain Dureau, agroéconomiste
- Hélène Franco, juriste
- Manon Le Bretton, enseignante en zone rurale
- Yoann Mancino, cadre de la fonction publique
- Sacha Mokritzky, étudiant en sciences sociales
- Serge Rémy, président d’association d’usager des transports
- Mourad Tagzout, expert économique auprès des CSE
- Frédéric Viale, juriste spécialiste des traités de libre-échange
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