Arrêtez de me mettre la pression parce que je suis mariée et que je n'ai pas encore d'enfants - BLOG

VIE DE COUPLE - Cela fait presque 3 ans. Le 19 mai 2018, nous nous sommes mariés, le même jour que Meghan Markle et le Prince Harry.Nous avions annoncé le jour de notre union en décembre 2016. Meghan Markle et le Prince Harry, quelques mois...

Arrêtez de me mettre la pression parce que je suis mariée et que je n'ai pas encore d'enfants - BLOG

REJOINDRE L'ÉQUIPE DE RÉDACTION

Tu penses avoir un don pour la rédaction ?
Contacte-nous dès maintenant pour rejoindre notre équipe de bénévoles.

POSTULER

REJOINDRE L'ÉQUIPE DE RÉDACTION

Tu penses avoir un don pour la rédaction ?
Contacte-nous dès maintenant pour rejoindre notre équipe de bénévoles.

POSTULER

REJOINDRE L'ÉQUIPE DE RÉDACTION

Tu penses avoir un don pour la rédaction ?
Contacte-nous dès maintenant pour rejoindre notre équipe de bénévoles.

POSTULER

Être enceinte serait-il encore uniquement une affaire de femmes, à discuter uniquement entre femmes, au 21e siècle?! Mon mari ne comprend pas pourquoi ces remarques et ces regards me font rouspéter. Il ne les a pas subis, y compris de sa propre famille, heureusement pour lui.

VIE DE COUPLE - Cela fait presque 3 ans. Le 19 mai 2018, nous nous sommes mariés, le même jour que Meghan Markle et le Prince Harry.

Nous avions annoncé le jour de notre union en décembre 2016. Meghan Markle et le Prince Harry, quelques mois avant le jour J. À partir de ce moment, nos préparatifs de mariage ont été ponctués par les remarques de mes amies et témoins: “Quel sera le style de sa robe?”, “Quelles célébrités seront présentes?”, “Comment seront habillées Kate et Pippa?”, “Qui sera sa demoiselle d’honneur?”, etc.

Puis, tout le long de cette magnifique journée, nous avons entendu parler de ce fastueux mariage princier outre-Manche. Pendant les préparatifs, mes amies/témoins discutaient de la robe de Meghan, du diadème de Meghan, de l’arrivée de Meghan, de ses invités et de leurs tenues. Je me souviens très bien de ce moment où j’enfilais ma robe et qu’une de mes témoins à mis sous mon nez son téléphone pour me montrer les photos du mariage qu’elles commentaient depuis un moment avec mes autres amies. Même à notre arrivée devant l’autel, notre prêtre nous a parlé de l’homélie du mariage princier.

Vous avez envie de raconter votre histoire? Un événement de votre vie vous a fait voir les choses différemment? Vous voulez briser un tabou? Vous pouvez envoyer votre témoignage à temoignage@huffingtonpost.fr et consulter tous lestémoignages que nous avons publiés. Pour savoir comment proposer votre témoignage, suivez ce guide!

N’étant guère attirée par ce genre de commérage sur les célébrités, et en particulier la famille royale britannique, j’ai laissé filer et ai porté mon attention sur d’autres sujets.

“Et toi alors, tu es enceinte?”

Quelques mois plus tard, le couple princier a annoncé la naissance à venir de leur premier enfant. Nos amis proches et nos familles se sont tous tournés vers nous… enfin, vers moi. Oui, vers moi. Trop souvent aujourd’hui, l’attente d’une grossesse pèse sur la femme et non sur l’homme. À la grande tante de mon mari de me dire “Et toi alors, tu es enceinte?” ou à sa grand-mère: “On l’attend pour quand ce bébé?” ou même à sa mère de me faire des réflexions insistantes sur ma “potentielle grossesse”. Sans parler de mes collègues femmes qui épient toutes mon ventre pour constater la présence ou non d’un polichinelle. Être enceinte serait-il encore uniquement une affaire de femmes, à discuter uniquement entre femmes, au 21e siècle?! Mon mari ne comprend pas pourquoi ces remarques et ces regards me font rouspéter. Il ne les a pas subis, y compris de sa propre famille, heureusement pour lui.

Archie, le fils de Meghan et d’Harry, est né en mai 2019. Quel beau cadeau de mariage! Nombre de nos invités se souvenaient que nous nous étions mariés le même jour, nos familles, nos amis, et même les amis de nos parents. Nous (enfin, je), avons encore eu le droit à une ribambelle de questions intrusives voire avons fait l’objet d’une surveillance inappropriée. Quelle pression supplémentaire pour nous! Quelles remarques persistantes de tous!

Les remarques et attentes de nos entourages se sont un peu taries ensuite, notamment grâce à la Covid (merci à la covid d’avoir ralenti les évènements sociaux, et de ce fait les regards et commentaires des uns et des autres!). Et puis, cette semaine, Meghan a annoncé l’heureux évènement d’une deuxième naissance. Combien de textos ai-je reçu pour m’annoncer cette heureuse nouvelle, elle qui s’est mariée le même jour que moi? Combien de collègues (femmes bien sûr) m’en ont parlé? Combien de copines (encore des femmes) m’en ont parlé? Encore cette pression persistante, sans-gêne, envahissante, dérangeante, intrusive, abusive, brutale, douloureuse: “Et vous, c’est pour quand?”.

Arrêtez de mettre la pression de la grossesse sur les femmes

Aujourd’hui, cela fait plus de deux ans que nous essayons, mon mari et moi, de fonder une famille. Plus de deux ans que j’essaye d’être enceinte et de porter une espérance de vie en moi. Plus de 2 ans que j’en viens à envier, silencieusement et coupablement, les femmes qui font des fausses couches (elles, au moins, peuvent être enceintes). Plus de deux ans que je pense tous les jours à cet échec. Plus de deux ans que, mensuellement, j’accumule déception et culpabilité. Ces sentiments sont décuplés par cette pression que nous subissons de notre entourage (féminin, je le souligne). Toutes mes félicitations au Prince Harry et à Meghan Markle!

Néanmoins, j’aimerais qu’on arrête de me parler de Meghan et de me rappeler que moi je n’arrive pas à concevoir. J’aimerais que les femmes arrêtent d’être si sexistes. J’aimerais qu’on arrête de faire peser les grossesses sur les femmes. J’aimerais que les gens ne voient pas les jeunes mariées comme des pouliches dont on attend l’annonce d’heureux évènements, mais comme des femmes à part entière. J’aimerais que ma souffrance ne soit pas accentuée par cet entourage manquant de bienveillance, d’empathie, de tact et de délicatesse. J’aimerais que les gens ne considèrent plus les grossesses comme un sujet commun, mais respectent la vie privée des jeunes mariés.

À voir également sur Le HuffPost: Nous aidons les femmes à comprendre leur infertilité