Artmedia, l’agence artistique qui a inspiré “Dix pour cent”, racontée dans un livre

Nous voilà donc dans les coulisses des coulisses, où figure au 1er rang un des plus flamboyants agents d’Artmedia, Dominique Besnehard, aujourd’hui passé à d’autres passions (producteur, directeur de festival) et qui fut l’artisan en chef de Dix...

Artmedia, l’agence artistique qui a inspiré “Dix pour cent”, racontée dans un livre

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Nous voilà donc dans les coulisses des coulisses, où figure au 1er rang un des plus flamboyants agents d’Artmedia, Dominique Besnehard, aujourd’hui passé à d’autres passions (producteur, directeur de festival) et qui fut l’artisan en chef de Dix pour cent.

 C’est donc naturellement sous sa haute bienveillance et participation, (préface et postface) que se déroule l’histoire d’Artmedia, “une formidable épopée, écrit Besnehard, qui court sur un demi-siècle et mêle joies et drames, surprises et déchirements, à l’image d’une saga familiale.” C’est le moins qu’on puisse dire à lire cette mixture de Dallas (brouilles et embrouilles au sein d’un clan en or) et de Dynasty ( je t’aime/je te zigouille, je te hais/je t’embrasse).

Au cœur du cinéma français


Il était une fois une association de malfaiteurs. Ou presque. Au début des années 60, quelques jeunes acteurs, dont Claude Berri, encouragent un de leur copain, Gérard Lebovici, lui aussi apprenti comédien, à créer une agence qui s’occuperait des acteur·rices et des réalisateur·rices. Quelques mois plus tard, Artmedia voit le jour, et son succès va aller croissant, agrégeant tout ce que le cinéma français compte de talents confirmés ou en devenir. Pendant les années 1970-1980, sans Artmedia aucun film français ou presque n’était possible, qu’il soit d’auteur (François Truffaut, Alain Resnais) ou grand public (Francis Girod, Claude Pinoteau…), interprété par le gratin des acteur·rices (Catherine Deneuve, Isabelle Adjani, Gérard Depardieu…).

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Un homme de paradoxes


Cette prééminence est l’œuvre d’un seul homme, Gérard Lebovici, et d’une équipe qui lui est entièrement dévouée. Tous les témoignages évoquent un bosseur fou, un homme d’affaires redoutable, un viveur sans tabou, un passionné extravagant, parfois cruel, souvent génial. Sa vie est un roman et devient un fait divers macabre lorsque en mars 1984 la police découvre son cadavre dans un parking sous-terrain du 16ème arrondissement, quatre balles de 22 long rifle logées dans la nuque. L’assassinat ne sera jamais élucidé et donnera lieu à moult hypothèses, dont certaines farfelues ou ténébreuses mais bien dans le style Lebovici. Nedja Van Egmond écrit avec justesse que Gérard Lebovici était “un homme de paradoxes. D’ombres et de lumière. Une sorte de schizophrène professionnel assumé.” Tout en dirigeant tambour battant Artmedia, il finance les éditions Champ libre, maison ultra gauchiste qui publie, en autres, les écrits du situationniste Guy Debord. Il fut aussi, dit-on, un proche de Jacques Mesrine “l’ennemi public numéro 1” du début des années 1980.

Ses successeur·euses à la tête d’Artmedia (Jean-Louis Livi, Bertrand de Labbey, Claire Blondel) quelles que soient leurs qualités et singularités ne seront évidemment pas au diapason d’un destin aussi rocambolesque.
Et Dominique Besnehard dans tout ça ? Il rejoint la famille Artmedia en 1985 et Xavier Beauvois qu’il a découvert, résume parfaitement son aura:  “Psychanalyste, officier de police, nounou, ami, bonne fée, Père Fouettard (…), son rôle est différent selon les personnes qu’il accompagne, et surtout selon les moments.” Une personnalité gorgée d’humour et attachante pour qui a eu la chance de parfois le côtoyer, mais surtout un vrai personnage de fiction qui, à sa fenêtre de fada de cinéma, a lui aussi fait de sa vie un beau roman.

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