Ash Workman : “En 3 minutes, ça sonne déjà comme Metronomy”

A 21 ans, Ash Workman a travaillé sur l’un des albums de synthpop les plus iconiques des années 2010, The English Riviera. Devenu collaborateur régulier de Metronomy aujourd’hui, l’ingénieur du son et producteur britannique s’est replongé dans...

Ash Workman : “En 3 minutes, ça sonne déjà comme Metronomy”

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A 21 ans, Ash Workman a travaillé sur l’un des albums de synthpop les plus iconiques des années 2010, The English Riviera. Devenu collaborateur régulier de Metronomy aujourd’hui, l’ingénieur du son et producteur britannique s’est replongé dans les sessions d’enregistrement du disque pour son dixième anniversaire de sortie. L’occasion de revenir sur l’histoire de l’album qui a fait basculer sa carrière, de sa rencontre avec le leader du groupe Joseph Mount au carton de The English Riviera.

Comment as-tu rencontré Joseph Mount ?

A l’époque, je travaillais dans un studio appelé Strongroom, dans l’est de Londres. Je me rappelle qu’un jour, Gabriel Stebbing, l’ancien bassiste de Metronomy, est venu pour enregistrer des morceaux avec son nouveau groupe, Your Twenties. Ils devaient travailler avec Stephen Street (producteur des Smiths, de Blur et New Order notamment, ndlr), mais c’est finalement Joseph qui s’est chargé de la production. Il n’avait pas l’habitude du studio et cherchait déjà à travailler sur The English Riviera en parallèle. Il a donc fait appel à moi – je mixais pour The Twenties – et on s’est retrouvés tous les deux à enregistrer un morceau. C’était We Broke Free, le second titre de l’album.

En one-shot, comme ça ?

Oui ! On ne traîne pas de démos sur la longueur avec Joseph, en général il commence à jouer et c’est comme s’il savait déjà où aller, les paroles viennent naturellement… Ça va toujours assez vite : je me rappelle même qu’on a utilisé plusieurs synthétiseurs avec lesquels on n’avait pas l’habitude de travailler, et en 3 minutes, ça sonnait déjà comme Metronomy. Donc l’album s’est fait en courtes sessions, en quelques semaines prises ici et là.

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Tu avais une idée précise de ce vers quoi vous vouliez tendre ?

Pas vraiment, c’est plutôt venu au fur et à mesure, puisqu’on ne voulait pas s’enfermer en studio pendant six mois. Quand on s’est retrouvés avec trois ou quatre 1ers morceaux, quelque chose a commencé à se dessiner, et le titre de l’album est arrivé assez tôt aussi… Donc on avait quand même quelques pistes, mais il n’y avait pas de fil directeur fort dès le début.

Et vous avez principalement travaillé à deux ?

Oui, Metronomy est un véritable groupe en live, mais en studio c’est vraiment Joseph la tête pensante. On a invité quelques musiciens pendant la production, pas forcément les membres du groupe même, mais c’était vraiment un travail à quatre mains. Je produis tous les albums de Metronomy depuis Love Letters, mais sur The English Riviera, même si on partage les crédits de productions, c’est Joseph qui avait la main mise sur la production. Il est vraiment touche-à-tout, et le label nous a laissé une liberté totale, on a pu prendre des décisions un peu folles et expérimenter autant qu’on voulait. C’était vraiment agréable de travailler sur ce disque.

Quel genre de décision un peu folle ?

A la fin de The Look, les synthés sont vraiment hyper forts. On s’en est aperçus au mixage, et on s’est juste retrouvés là en se disant “bon, on va encore les augmenter”. C’est assez rare qu’on nous laisse faire ça, c’est un peu l’approche qu’avait James Murphy pour LCD Soundsystem : je me rappelle l’avoir entendu expliquer un jour qu’il terminait toujours de mixer en augmentant certaines pistes.

C’est quand même un disque techniquement élaboré. Tu n’as pas galéré sur certains morceaux ?

Je pense que l’album consiste en des chansons efficaces avec une production cool. Mais c’était il y a dix ans, j’ai du mal à me rappeler… Enfin si ! On a passé beaucoup de temps sur The Bay, ça a été un enfer de faire sonner les chœurs correctement. Mais pour le reste, c’est vraiment allé tout seul, comme pour The Look ou Some Written qui reste ma chanson préférée de Metronomy. Enfin, j’adore Love Letters aussi…

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Tu as été surpris du succès de l’album ?

C’était impossible à prévoir, et puis je n’avais que 21 ans, c’était le 1er album sur lequel je travaillais autant… On était aussi complètement coupés de ce que prévoyait le label pour la promo. Je me rappelle être sorti de chez moi une fois, juste après avoir terminé de travailler sur l’album, et avoir vu la pochette de The English Riviera sur un panneau géant. Je me demandais comment ça avait pu atterrir là.

Comment les choses ont changé pour toi après ça ?

Je pense que Nights Out avait déjà été un gros tournant pour Metronomy. Mais The English Riviera a cartonné partout et en France notamment, et c’est un peu ce qui m’a permis de rencontrer beaucoup d’artistes d’ici. Comme Héloïse (Letissier, alias Christine & The Queens, ndlr), avec qui je travaille encore. C’est aussi à partir de cet album que j’ai vraiment commencé à m’intéresser à la production plus qu’au mixage. Je préfère vraiment la production maintenant, ça laisse plus d’espace créatif à mes yeux.

Finalement, ça te fait quoi ce dixième anniversaire ?

Je suis content que l’album soit réédité. Il y a vraiment de bons morceaux qu’on n’avait pas pu intégrer au tracklisting final, et c’était marrant de replonger dans le disque dur des sessions. On s’est retrouvés avec Joseph il y a quelques mois pour récupérer les pistes, et on a décidé de ne toucher à rien. Entendre ce qu’on avait fait il y a dix ans m’a fait me dire que j’aurais fait les choses complètement différemment aujourd’hui, mais c’était important de les garder telles quelles.

Tu peux nous en dire plus sur la suite ?

On habite à côté avec Joseph, dans le Kent, alors on cause constamment de travailler ensemble, même pour produire d’autres artistes. Il y aura peut-être des choses excitantes à venir de ce côté-là. Sinon, je ne sais pas ce que j’ai le droit de dire sur le prochain album de Metronomy. Une chose est certaine, il sera taillé pour le live.

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