Astrazeneca pourrait doper la vaccination des soignants, pas celle des étudiants
SCIENCE - Malgré les recommandations européennes, la France devrait jouer la sécurité dans sa campagne vaccinale face au Covid-19. La Haute autorité de santé (HAS) a préconisé de ne pas vacciner les plus de 65 ans avec le vaccin d’AstraZeneca....
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SCIENCE - Malgré les recommandations européennes, la France devrait jouer la sécurité dans sa campagne vaccinale face au Covid-19. La Haute autorité de santé (HAS) a préconisé de ne pas vacciner les plus de 65 ans avec le vaccin d’AstraZeneca. En cause: un “manque de données” pour les personnes les plus âgées, a précisé Dominique Le Gudulec, présidente du collège de la HAS.
L’avis de la HAS défavorable pour les seniors était attendu. Certes, l’agence européenne du médicament (EMA) avait autorisé le vaccin d’AstraZeneca pour tous les adultes, y compris les personnes âgées. Mais elle précisait que les données des essais cliniques étaient trop légères sur les classes d’âge élevées. Les commissions vaccinales allemandes et autrichiennes ont pris la même décision que la HAS.
Malgré les retards dans les livraisons, la France espère disposer de 10 millions de doses dans les trois mois à venir, soit 5 millions de personnes à vacciner. Mais qui, alors que le public prioritaire a majoritairement plus de 75 ans dans la phase actuelle de la campagne? C’est au gouvernement de trancher, mais les experts de la haute autorité ont leur avis: “les professionnels de santé et les personnes âgées de 50 à 65 ans, notamment ceux avec des comorbidités”, a détaillé Dominique Le Gudulec.
L’Éducation écartée
Cela faisait partie des deux pistes les plus évoquées dans les jours précédant l’avis de la haute autorité. Une troisième, celle du secteur éducatif, semble donc évacuée. Jean-Michel Blanquer souhaite depuis début janvier faire passer les enseignants dans le public prioritaire, derrière les soignants. Le président de l’UDI, Jean-Christophe Lagarde, a lui recommandé de vacciner les étudiants, fortement impactés par les restrictions sanitaires.
Un peu avant la prise de position de la HAS, Jean Castex avait déjà écarté cette dernière piste. Rappelant que “la stratégie vaccinale consiste à vacciner en priorité (...) les publics vulnérables” et “les publics exposés”, au premier rang desquels les soignants, le Premier ministre a estimé qu’il y avait “peu de probabilité qu’ils (les étudiants, NDLR) figurent parmi les publics les plus vulnérables”.
“Ce n’est pas celles et ceux qui développent les formes les plus graves de la maladie”, a-t-il encore souligné, fermant ainsi la porte à peine entrouverte.
À l’inverse, tous les soignants sont considérés comme un public stratégique, “essentiellement parce qu’on a besoin d’eux en première ligne et qu’ils sont particulièrement exposés”, résume la HAS.
“Il nous semble crucial dans la situation actuelle que les professionnels de santé en première ligne soient protégés de façon importante”, tranche Élisabeth Bouvet, membre de la commission technique des vaccinations.
Pas assez de doses
Que le gouvernement colle à l’avis de la HAS ou qu’il décide de faire un geste à destination des enseignants, reste tout de même un problème de chiffres.
D’abord, il faut bien comprendre que cet avis est temporaire. “Des données sont attendues pour faire évoluer nos recommandations. Aux États-Unis, une étude est en cours sur l’efficacité sur les personnes plus âgées”, a précisé Dominique Le Gudulec. Des informations pourraient être disponibles dans les semaines à venir. Si AstraZeneca prouve son efficacité sur les plus de 65 ans, il serait donc logique de redonner la priorité aux plus âgés.
Et d’ici là, le troisième vaccin autorisé en France va certes accélérer la campagne, mais avec une limite importante: le nombre de doses. 10 millions sont prévues d’ici fin avril, mais seules 2,5 millions devraient être livrées en février. Or, on dénombre “13 millions de personnes entre 50-65 ans, dont 4 millions avec comorbidité et 4 millions de soignants”, a rappelé la présidente du collège de la HAS.
Avec deux doses par personne, les livraisons ne seraient donc pas suffisantes pour couvrir immédiatement les besoins de ces nouvelles populations cibles. Emmanuel Macron devait justement réunir ce mardi en fin d’après-midi les principaux acteurs industriels des vaccins pour leur demander d’accélérer la cadence de production.
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