“Atlas”, le diamant noir documentaire d'Antoine d'Agata

Dans la mythologie grecque, Atlas est celui qui, maudit, porte le monde sur ses épaules. Dans le troisième film d’Antoine d’Agata – avant tout connu pour son travail de photographe –, Atlas pourrait bien être cet artiste témoin, forcé à partager...

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Dans la mythologie grecque, Atlas est celui qui, maudit, porte le monde sur ses épaules. Dans le troisième film d’Antoine d’Agata – avant tout connu pour son travail de photographe –, Atlas pourrait bien être cet artiste témoin, forcé à partager la vie de celles et ceux qu’il s’est décidé, il y a trente ans, à photographier.

Mais ce pourrait aussi bien être les prostituées, les centaines de prostituées qu’il a croisées au cours de ses voyages. Car ce sont elles qui supportent concrètement le poids d’une partie de l’humanité, venue trouver, au creux de leurs couches du plaisir, de la honte, de la défonce, un peu de chaleur ou toutes sortes de choses dont d’Agata enregistre la trace en même temps qu’il s’abandonne à elles. Dans ses clichés passés, ceux aux courbes les plus torturées, pouvait se lire une beauté baconienne, une sorte de grâce dans la déformation.