Atteint de démence, Hou Hsiao-hsien se retire du cinéma
Cette triste nouvelle a d’abord été annoncée par l’écrivain et critique Tony Rayns lors de la projection d’Un temps pour vivre, un temps pour mourir au Garden Cinema de Londres, ce 23 octobre. Atteint de démence, Hou Hsiao-hsien est contraint...
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Cette triste nouvelle a d’abord été annoncée par l’écrivain et critique Tony Rayns lors de la projection d’Un temps pour vivre, un temps pour mourir au Garden Cinema de Londres, ce 23 octobre. Atteint de démence, Hou Hsiao-hsien est contraint de se retirer du cinéma et ne pourra pas réaliser son dernier projet, Shulan River, sur lequel il travaillait depuis longtemps.
IndieWire a par la suite confirmé l’information auprès d’une source proche du cinéaste et du conservateur du Garden Cinema, George Crosthwait, qui a déclaré que le réalisateur taïwanais, âgé de 76 ans, “ne travaillera certainement plus jamais”. Bien que Hou Hsiao-hsien et sa famille n’ont fait aucune déclaration publique, le média américain rapporte que le bureau du cinéaste à Taipei était fermé depuis quelques temps et que son personnel avait été licencié, dont son bras droit, Chang Chuti.
The Assassin, qui avait remporté le prix de la mise en scène au Festival de Cannes de 2015, sera donc le dernier film du cinéaste. Il sera également crédité en tant que producteur sur Be with Me, le 1er film de sa directrice artistique, Huang Wen-ying, avec qui il collabore depuis Good Men, Good Women (1995). Hou Hsiao-hsien, que la critique surnommait HHH, est l’auteur d’une oeuvre immense.
Une figure de proue de la Nouvelle Vague taïwanaise
Figure de proue de la Nouvelle Vague taïwanaise aux côtés d’Edward Yang dans les années 1980, il entre dans le monde du cinéma en réalisant des films commerciaux assez impersonnels, comme les comédies légères Cute Girl ou L’Herbe verte de chez nous.
Mais sa filmographie débute surtout avec le très beau Les Garçons de Fengkuei sorti en 1983. Débute alors une série de films largement autobiographiques parmi lesquels Poussières dans le vent en 1986 et surtout son 1er chef-d’oeuvre, Un temps pour vivre, un temps pour mourir, en 1985. HHH se démarque déjà par sa manière de sculpter le temps en de longs plans-séquences, qui débordent largement de leurs fonctions narratives pour saisir au plus près les tiraillements et la mélancolie de la jeunesse taïwanaise.
Avec La Cité des douleurs en 1989, HHH s’éloigne de l’autobiographie pour peindre des fresques historiques plus amples. Le film compose avec Le Maître des Marionnettes et Good Men, Good Women une trilogie historique à travers laquelle se reflètent les bouleversements politiques qui touchent Taïwan au XXème siècle. HHH devient alors une figure importante du cinéma mondial ; en France, les Cahiers du Cinéma participent activement à sa reconnaissance, et notamment Olivier Assayas qui lui consacre un documentaire en 1997.
À la fin des années 1990, le cinéaste radicalise ses parti-pris formels et s’éloigne encore un peu plus de la narration traditionnelle avec des films comme Goodbye South, Goodbye, son vénéneux Les Fleurs de Shanghai ou encore son diamant Millennium Mambo en 2001, l’un des 1ers chef-d’oeuvres du XXIème siècle.