Au Mali, deux soldats français tués, Macron redit "la détermination de la France"
SAHEL - Deux soldats français ont été tués et un troisième blessé ce samedi 2 janvier dans le nord-est du Mali dans une attaque à l’engin explosif improvisé, après la mort de trois militaires français dans des circonstances similaires lundi,...
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SAHEL - Deux soldats français ont été tués et un troisième blessé ce samedi 2 janvier dans le nord-est du Mali dans une attaque à l’engin explosif improvisé, après la mort de trois militaires français dans des circonstances similaires lundi, a annoncé la présidence française.
Le président Emmanuel Macron a “appris avec une grande tristesse” la mort dans la région de Ménaka de “deux soldats du 2ème régiment de hussards de Haguenau, le sergent Yvonne Huynh et le brigadier Loïc Risser”, selon un communiqué du palais présidentiel de l’Elysée.
“Motivation, pugnacité et abnégation des militaires français”
Yvonne Huynh, qui avait 33 ans, est la première femme de l’armée française tuée au Sahel depuis l’intervention Serval en 2013. Loïc Risser avait 24 ans. Tous deux étaient engagés dans un régiment spécialisé dans le renseigement.
Ces deux décès portent à 50 le nombre de soldats français tués au Sahel depuis 2013 dans les opérations antijihadistes Serval puis Barkhane, a précisé l’état-major des armées.
Profonde tristesse à l’annonce des décès au combat du SGT Yvonne HUYNH et du BRI Loïc RISSER dans le cadre de l’opération #Barkhane. Pensées émues de toute l’@armeedeterre pour leurs familles, leurs proches ainsi que pour leur camarade blessé.#FiersDeNosSoldats ???????? pic.twitter.com/PQclXF6Erf
— Chef d'état-major de l'armée de Terre (@CEMAT_FR) January 2, 2021
“Leur véhicule a été l’objet d’une attaque à l’engin explosif improvisé lors d’une mission de renseignement”, a précisé la présidence française. Les jours de leur camarade blessé ne sont pas en danger, a-t-elle ajouté.
Emmanuel Macron a salué la mémoire des deux soldats, “morts pour la France dans l’accomplissement de leur devoir”.
Il a aussi réaffirmé “la détermination de la France dans son combat contre le terrorisme”, cinq jours après une autre rixe mortelle contre la force Barkhane dans le centre du Mali.
La ministre des Armées Florence Parly a rendu hommage ”à la force de leur engagement, leur courage et leur don de soi”.
La France a perdu deux de ses enfants. Je rends hommage à la force de l’engagement du sergent Yvonne Huynh et du brigadier Loïc Risser, du 2e régiment de hussards de Haguenau. Ils incarnent l'honneur et la bravoure des hussards de Chamborant. Mes pensées vont à leurs familles. pic.twitter.com/91r9oCXByh
— Florence Parly (@florence_parly) January 2, 2021
“La motivation, la pugnacité et l’abnégation des militaires français demeurent intactes face aux groupes terroristes, filières de Daech (acronyme arabe du groupe Etat islamique, ndlr) et d’Al-Qaïda, qui sèment terreur et chaos au Mali et au Sahel”, a-t-elle ajouté.
La France envisage de réduire ses effectifs et négocier avec certains groupes
Ces attaques mortelles surviennent alors que la France envisage une réduction des effectifs de la force Barkhane et se dit ouverte à des négociations avec des groupes sahéliens, à l’exception des directions d’Al-Qaïda et du groupe Etat islamique.
La force Barkhane, qui s’étend sur cinq pays du Sahel, a été étoffée de 600 soldats, ce qui a porté son effectif total à 5100 en 2020. Elle a revendiqué la “neutralisation” de dizaines de jihadistes ces dernières semaines, au côté de la force du G5 Sahel.
Face à la persistance des violences jihadistes, doublées de conflits intercommunautaires, les autorités de transition au Mali n’excluent pas d’engager des négociations avec des groupes armés, tout comme auparavant le président Ibrahim Boubacar Keïta, renversé par un putsch en août.
Le GSIM, principale alliance jihadiste du Sahel, a appelé dans un communiqué revendiquant l’attaque de lundi au retrait de la force Barkhane du Sahel.
Dans ce communiqué, authentifié par le centre américain de surveillance des sites jihadistes SITE, il a aussi évoqué les caricatures de Mahomet et la défense prise par le président Macron de leur publication au nom de la liberté d’expression, ainsi que la politique du gouvernement français vis-à-vis des musulmans de France.
La France exclut toute discussion avec l’état-major du GSIM qui “répond à la hiérarchie centrale d’Al-Qaïda”, relevait le 21 décembre une source à la présidence française. Elle se montre en revanche plus ouverte s’agissant d’éléments du GSIM qui “ont un agenda beaucoup plus national, souvent opportuniste, parfois régional”, ajoutait cette source.
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