Au procès Bygmalion, Sarkozy récuse tout "emballement de la campagne" de 2012
POLITIQUE - Nicolas Sarkozy à la barre pour la 1ère fois dans l’affaire Bygmalion. Trois semaines après l’ouverture du procès, l’ancien président de la République comparaissait ce mardi 15 juin, au tribunal correctionnel de Paris, pour “financement...
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POLITIQUE - Nicolas Sarkozy à la barre pour la 1ère fois dans l’affaire Bygmalion. Trois semaines après l’ouverture du procès, l’ancien président de la République comparaissait ce mardi 15 juin, au tribunal correctionnel de Paris, pour “financement illégal de campagne”.
Vêtu d’un costume et d’un masque noirs, et d’une chemise blanche, l’air grave, il a pris place à la barre, face au tribunal. Depuis l’ouverture du procès le 20 mai, il s’était fait représenter par son avocat Me Thierry Herzog.
La juge doit établir si Nicolas Sarkozy était au courant du système de double facturation mis en place pour masquer l’explosion des dépenses de sa campagne présidentielle de 2012.
“Elle est où la campagne qui s’emballe? Elle est où la campagne en or massif?”
“Ce qui intéresse le tribunal”, lance la présidente Caroline Viguier, “c’est comment la campagne a été organisée. J’ai envie de dire: qui, comment, quoi?”, est-ce qu’il y a eu une “accélération” par rapport à ce qui était prévu au départ, demande-t-elle.
Nicolas Sarkozy nie en bloc: “Elle est où la campagne qui s’emballe? Elle est où la campagne en or massif?”. “C’est faux! Il n’y a pas eu d’emballement. L’emballement de la campagne? C’est une fable”, insiste l’ex-chef de l’Etat.
“J’ai fait 40 ans de politique, c’est ma vie, les campagnes, je connais. Je n’ai jamais vu une campagne, petite ou grande, qui n’accélère pas”, poursuit-il.
Combatif, voire véhément, agitant ses bras, haussant les épaules, se tournant parfois vers la salle d’audience de la 11e chambre pleine à craquer, Nicolas Sarkozy réfute catégoriquement la thèse de l’accusation, qui soutient que les dépenses de campagne ont explosé en raison du grand nombre de meetings du candidat-président.
“Sarkozy a moins faim en 2012”
“Quand on cause de furie, on cause de ma campagne de 2007, pas de celle de 2012. Certains disaient: ‘Sarkozy a moins faim en 2012’”, poursuit-il en soulignant qu’en 2007 “toute la campagne était organisée par l’UMP”, qu’il présidait alors.
“En 2012, la chose est très différente. D’un côté, il y a mon équipe de campagne dirigée par Guillaume Lambert (sur le banc des prévenus) et de l’autre côté par l’UMP dirigée par Jean-François Copé, avec tout le talent qu’on lui connaît”, ajoute Nicolas Sarkozy.
L’accusation estime que le fondateur de l’UMP était au courant de l’emballement des dépenses lors de sa campagne de 2012, malgré plusieurs alertes claires sur les risques de dépassement du plafond légal fixé à 20 millions d’euros, et a ainsi “incontestablement” bénéficié de la fraude, qui lui a permis de disposer de “moyens bien supérieurs” à ce qu’autorisait la loi: au moins 42,8 millions au total.
Pour masquer ce dépassement, le parti aurait décidé de “purger” le compte de campagne. Le prix réel des quelque 40 meetings organisés par l’agence événementielle Bygmalion avait ainsi été drastiquement réduit, et le reste – 80 % des factures – réglé par l’UMP (devenu Les Républicains), au nom de conventions fictives du parti.
Premier ex-président de la Ve République à être condamné à de la prison ferme
Contrairement à ses 13 co-prévenus -anciens cadres de Bygmalion et de l’UMP, directeur de campagne, experts comptables-, Nicolas Sarkozy n’est pas jugé pour le système de double facturation imaginé pour masquer l’explosion des dépenses autorisées pendant sa campagne. Il comparaît pour “financement illégal de campagne” uniquement et encourt un an d’emprisonnement et 3750 euros d’amende.
En mars, Nicolas Sarkozy est devenu le 1er ex-président de la Ve République à être condamné à de la prison ferme, pour corruption et trafic d’influence dans l’affaire dite “des écoutes”.
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