Audrey Pulvar provoque un tollé sur les réunions non-mixtes, le PS dans l'embarras

POLITIQUE - Les polémiques autour des réunions non mixtes ont pris un nouveau tournant ce week-end. Invitée de BFMTV samedi 27 mars, Audrey Pulvar a pris position avec ces mots: “Je préfère les réunions réservées à, que les réunions interdites...

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La candidate à la présidence de la région Île-de-France, Audrey Pulvar, en juin 2017 (photo d'archives)

POLITIQUE - Les polémiques autour des réunions non mixtes ont pris un nouveau tournant ce week-end. Invitée de BFMTV samedi 27 mars, Audrey Pulvar a pris position avec ces mots: “Je préfère les réunions réservées à, que les réunions interdites à”, a-t-elle expliqué. En prenant l’exemple d’un “atelier consacré aux discriminations dont sont l’objet les personnes noires ou métisses, quelque chose me dit que 80% des participants seront les personnes concernées”.

“S’il se trouve que vient à cet atelier une femme blanche, un homme blanc, il n’est pas question de la ou le jeter dehors. En revanche on peut lui demander de se taire, on peut lui demander d’être spectateur ou spectatrice silencieux”, poursuit la candidate à la région Île-de-France, adjointe d’Anne Hidalgo. “Je ne dis pas qu’il soit interdit d’entrée, mais qu’il se taise et laisse causer les plus concernés”, conclut-elle.

Marine Le Pen demande des poursuites judiciaires

Les mots ont provoqué un tollé, notamment à l’extrême droite et notamment de la part de ses adversaires à la région Île-de-France, comme Jordan Bardella, numéro 2 du Rassemblement national qui dénonce une gauche qui “patauge dans l’islamo-gauchisme et la haine des blancs”, en ajoutant le mot-clé “séparatisme”, du nom de la loi portée par LREM à l’Assemblée nationale pour lutter contre l’islamisme. 

Marine Le Pen est allée plus loin en réclamant que “le parquet” engage “des poursuites pour provocation à la discrimination raciale”. “Il faut mettre fin à cette escalade raciste de la part d’une partie de la gauche qui s’affranchit de toutes les règles morales, légales et républicaines”.

Valérie Pécresse, présidente sortante de la région a posté son commentaire sur le sujet: “Je crois à l’indivisibilité de la République & à l’unité de la nation. Dans ma région, aucun habitant ne doit être discriminé pour la couleur de sa peau. Il n’y a pas de racisme “acceptable”! Je serai toujours un rempart face à ceux qui tentent de fracturer notre pays”, écrit-elle en référence aux propos de sa concurrente.

Le chef de file LREM dans la région, Laurent-Saint-Martin s’est également inscrit en faux par rapport à ces propos: ”‘On peut demander à une femme blanche ou à un homme blanc de se taire’. Non. Jamais. Cette forme d’essentialisme est à la base de la construction de la pensée raciste”, soutient-il.

“Naufrage d’Audrey Pulvar”

Des députées LREM franciliennes comme Laetitia Avia et Aurore Bergé s’en sont pris à l’ancienne journaliste, mais le débat a très vite dépassé le seul cadre de la campagne des régionales. La 1ère, députée de Paris, évoque le “naufrage d’Audrey Pulvar” et la seconde affirme que “la région sera républicaine ou ne sera pas”.

 ”Audrey Pulvar n’est pas raciste”

À gauche on ne s’est pas pressé pour réagir. Parmi les responsables de partis, ce dimanche matin, seul Jean-Luc Mélenchon avait apporté son soutien à Audrey Pulvar. “Audrey Pulvar n’est pas raciste! Elle a juste compris ce qu’est un groupe de parole. Ceux qui se jettent sur elle, par contre, n’arrivent pas à cacher leur pente sexiste et discriminante. Le débat public s’effondre. Le PS va-t-il défendre sa candidate en Île-de-France?”, intime-t-il ironiquement. 

Candidate également en Île-de-France, Clémentine Autain, députée LFI a pris la défense de sa concurrente: “Ceux qui alimentent chaque jour le racisme, instrumentalisent la cause des femmes et organisent la ségrégation sociale mėnent ce soir une campagne misérable contre Audrey Pulvar. Au fond, droite et extrême droite dénient aux opprimés le droit de se causer et de ne pas se soumettre”, a-t-elle lancé. Le députe européen EELV, David Cormand, a également apporté “tout son soutien” à Audrey Pulvar.

Depuis plusieurs semaines, socialistes et insoumis s’écharpent sur la question de l’identité ou de la lutte contre le racisme. Dans Le Figaro jeudi, Olivier Faure affirmait en titre “légitimer le concept de race est une aberration”. Anne Hidalgo, sur Europe 1 disait la semaine dernière que les réunions non mixtes étaient “très dangereuses”. Un problème de clarification de ligne idéologique qui n’est pas nouvelle à gauche, mais qui prend une nouvelle tournure alors qu’elles se manifestent au sein même des alliés pour tenter de remporter la région Île-de-France, Audrey Pulvar étant une adjointe d’Anne Hidalgo.

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