Autotest covid: face à Omicron, dans la gorge plutôt que le nez?

SCIENCE - L’année 2022 vient tout juste de commencer et, déjà, la pandémie de coronavirus pourrait bien nous jouer un nouveau tour. Alors que le variant Omicron fait exploser le nombre de cas en France et dans de nombreux pays, les tests antigéniques...

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Les autotests antigéniques moins efficaces face à Omicron? Faire le prélèvement dans le fond de la gorge pourrait permettre d'améliorer leur sensibilité, estiment plusieurs chercheurs.

SCIENCE - L’année 2022 vient tout juste de commencer et, déjà, la pandémie de coronavirus pourrait bien nous jouer un nouveau tour. Alors que le variant Omicron fait exploser le nombre de cas en France et dans de nombreux pays, les tests antigéniques et autotests sont utilisés massivement pour le dépistage.

Le problème, c’est qu’ils pourraient bien être moins précis face à Omicron que face à Delta. Les études solides sont très limitées, mais depuis plusieurs jours, de nombreux chercheurs alertent sur cette possibilité sur Twitter et proposent de ne pas mettre l’écouvillon seulement dans le nez, mais aussi dans la gorge. Enfin, plutôt dans l’autre sens, ce sera moins dégoûtant.

“Il semblerait qu’on puisse mieux le détecter en prélevant à la fois le nez et la gorge”, note l’épidémiologiste Emma Hodcroft. La biologiste Jennifer Rohn a testé cette méthode et explique son expérience le 27 décembre. “Après une série de tests de laboratoire négatifs, j’ai finalement suivi le conseil de Twitter et j’ai fait un prélèvement dans ma gorge et dans mon nez (ce qui n’est pas une mince affaire avec ce bâton)”. Le résultat est positif.

Plusieurspersonnessur le réseau social ont partagé des expériences similaires. Le docteur Swapneil Parikh explique de son côté que plusieurs patients avec un autotest antigénique nasopharyngé négatif ont eu un résultat positif après un test mélangeant gorge et nez. Pour autant, quelques exemples ne font pas une vérité scientifique.

Des tests salivaires plus efficaces face à Omicron

Mais si des chercheurs alertent, c’est parce que de petits indices laissent penser qu’Omicron pourrait fonctionner un peu différemment des autres variants.  L’épidémiologiste Isabella Eckerle a dévoilé des résultats préliminaires d’une étude à paraître montrant que de nombreux types de tests antigéniques nasopharyngés manquent d’efficacité face à Omicron. L’agence de santé américaine a alerté de manière similaire il y a quelques jours.

Dans un article en prépublication (non relu par des pairs), des chercheurs ont analysé l’efficacité des prélèvements nasopharyngés et salivaires sur des patients atteints de différents variants. Pour Delta, un test PCR dans le nez était plus efficace qu’un test PCR salivaire (100% contre 71%), mais pour Omicron, c’est l’inverse (86% contre 100%).

Les auteurs notent que ce résultat va dans le même sens que des travaux préliminaires estimant qu’Omicron se multiplierait plus vite dans les bronches que Delta (mais moins vite dans les poumons), tout du moins aux 1ers temps de l’infection.

L’épidémiologiste Michael Mina, spécialiste des techniques de dépistage, explique sur Twitter qu’il semble que le délai d’incubation d’Omicron est plus faible que pour les autres variants du coronavirus et que les symptômes démarrent donc plus tôt. “Cela signifie qu’il y a une chance que le virus ne se développe pas encore dans le nez lorsque vous testez pour la 1ère fois. Le virus peut commencer plus bas. Un écouvillon dans gorge + le nez peut augmenter les chances” de détecter le virus, affirme-t-il.

Le prélèvement dans la gorge déjà en vigueur au Royaume-Uni

Il ne faut pas tenter de prélever la salive à l’intérieur de la bouche, car cela pourrait faire un faux positif, rappelle l’épidémiologiste, mais bien aller au fond de la gorge, un peu comme pour le dépistage d’une angine bactériologique. Le docteur Swapneil Parikh a même proposé une vidéo explicative, en attendant les recommandations des agences de santé nationale. Il ne faut notamment rien avoir mangé ni bu dans les 30 minutes et ne pas toucher la langue ou les dents. 

Tous ces éléments sont, encore une fois, très préliminaires. Il faudra attendre d’autres études pour confirmer ou infirmer le fait que les tests antigéniques nasopharyngés sont moins efficaces qu’un prélèvement à la fois nasopharyngé et dans la gorge.

Alors pourquoi certains chercheurs conseillent-ils d’ores-et-déjà de changer de méthodologie de dépistage? Car au Royaume-Uni, les autorités de santé recommandent déjà de faire un prélèvement dans la gorge puis dans le nez pour certains autotests.

Contactées par Le HuffPost, la Haute autorité de santé et la Direction générale de la santé n’ont pas encore donné d’avis sur cette question. Pour le moment donc, il est toujours recommandé de réaliser les autotests dans le nez uniquement en France.

Et si l’idée de devoir à terme vous enfoncer un écouvillon dans la gorge vous angoisse plus que dans le nez, il peut être utile de se rappeler qu’en janvier 2021, en Chine, c’était un autre orifice qui était jugé plus fiable...

À voir également sur Le HuffPost: comment bien utiliser un autotest?