“Avalonia, l’étrange voyage” sur Disney+ : une aventure écologique qui peine à convaincre

Prometteuse, la séquence introductive d’Avalonia laissait imaginer un récit d’aventures malin, dans lequel s’inviteraient habilement une ribambelle de personnages riches et personnalisés, au service d’une quête résolument écologiste.  Voyage...

“Avalonia, l’étrange voyage” sur Disney+ : une aventure écologique qui peine à convaincre

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Prometteuse, la séquence introductive d’Avalonia laissait imaginer un récit d’aventures malin, dans lequel s’inviteraient habilement une ribambelle de personnages riches et personnalisés, au service d’une quête résolument écologiste. 

Voyage au centre de la Terre

Suite à la disparition du père Clade, une famille d’explorateurs abandonne la route de l’aventure et regagne le chemin d’Avalonia. 25 ans plus tard, Searcher Clade (le fils) a fondé une famille à son tour et travaille paisiblement dans sa ferme. Callisto, la présidente d’Avalonia, débarque dans leur champ et les emmène dans les tréfonds de la cité pour sauver l’écosystème tout entier et ses habitant·es.

Si l’on pense rapidement au roman de Jules Verne ou encore à Là-haut, les décors et l’écosystème mis en scène dans cet immense sous-sol font pâle figure. Il ressort de ce nouveau monde étouffé par le rose une pauvreté créative plutôt que du minimalisme ; le design des créatures rappelle par exemple vaguement les diplodocus de Jurassic Park.

La fin de l’anthropocentrisme

Avalonia parvient malgré tout à intéresser et à construire des rapports de force à travers ses mises en abyme. La 1ère est littérale : les explorateur·rices plongent dans les abîmes du monde depuis le trou qu’a découvert Callisto. La seconde intervient au cours d’une scène où les trois générations de la famille Clade jouent ensemble à un jeu de rôle, Primal Outpost. Invention du film, ce jeu de cartes crée une discorde générationnelle dès lors que le père et le grand-père ne voient pas d’intérêt à jouer lorsqu’il n’y a pas de “méchant“ à “tuer”. Sous le coup de la colère, Ethan leur rappellera que le but du jeu était de développer l’entraide et qu’ils sont les seuls méchants de la partie.

Cette quête initiée par le sauvetage du Pando, une sorte de plante dont proviennent la majorité des ressources d’Avalonia, conduit la famille à relativiser sur la place de l’être humain dans l’écosystème global. Dans une séquence (la plus belle du film) où le vaisseau de l’équipe se retrouve entouré par l’océan et la forêt, les arbres se dévoilent être la paupière d’un œil, celui du monde. 

L’écologie n’est pas du jardinage

En prenant conscience du tout-vivant qui les entoure, la famille explore la richesse de la nature tout autant qu’il déçoit à inventer ce qu’elle pourrait receler. Avalonia, 61e classique d’animation Disney, échoue dans son message écologique. Évacuant complètement le problème qui résulte de la dépendance aux énergies fossiles à travers les petites boules vertes de Pando, tout est bien qui finit un peu trop bien. 

Soucieux des critiques qui lui ont été adressées, le studio d’animation s’efforce de mettre en scène des histoires en lien avec l’époque. Si l’on peut regretter le manque d’aboutissement des enjeux écologiques ou des personnages féminin dans le film, le jeune Ethan échappe complètement à cela. De nombreuses remarques avaient été faites à Disney quant à ses différents “queer-coded vilains”. Ici, l’affaire est un peu plus complexe : il n’y a pas vraiment de grands méchants et l’homosexualité du petit-fils est simplement simplement mise en scène clairement et sans en faire un nœud de l’intrigue ; une façon élégante, progressiste et juste qui dit une volonté de représenter l’homosexualité au même titre que l’hétérosexualité.

L’étrange aventure dans laquelle s’embarque la famille Clade, avec laquelle Disney pense peut-être faire de grandes avancées, ne dit rien de plus que : on ne vit pas dans une société, mais dans un écosystème…

Avalonia, l’étrange voyage de Don Hall, avec Jake Gyllenhaal / Bruno Choël, Dennis Quaid / Gérard Darier, Jaboukie Young-White / Gaël Kamilindi (États-Unis, 2022, 1 h 42). Sur Disney+.