Avant Josephine Baker, seules cinq autres femmes ont eu l'honneur d'entrer au Panthéon

PANTHÉON - Soixante-quinze hommes et seulement six femmes. Mais qui sont-elles? L’artiste franco-américaine Joséphine Baker deviendra le 30 novembre la sixième femme à entrer au Panthéon, après Sophie Berthelot, Marie Curie, Germaine Tillion,...

Avant Josephine Baker, seules cinq autres femmes ont eu l'honneur d'entrer au Panthéon

REJOINDRE L'ÉQUIPE DE RÉDACTION

Tu penses avoir un don pour la rédaction ?
Contacte-nous dès maintenant pour rejoindre notre équipe de bénévoles.

POSTULER

REJOINDRE L'ÉQUIPE DE RÉDACTION

Tu penses avoir un don pour la rédaction ?
Contacte-nous dès maintenant pour rejoindre notre équipe de bénévoles.

POSTULER

REJOINDRE L'ÉQUIPE DE RÉDACTION

Tu penses avoir un don pour la rédaction ?
Contacte-nous dès maintenant pour rejoindre notre équipe de bénévoles.

POSTULER

PANTHÉON - Soixante-quinze hommes et seulement six femmes. Mais qui sont-elles? L’artiste franco-américaine Joséphine Baker deviendra le 30 novembre la sixième femme à entrer au Panthéon, après Sophie Berthelot, Marie Curie, Germaine Tillion, Geneviève de Gaulle-Anthonioz, ainsi que Simone Veil.

Résistantes, physicienne, femme politique... tour d’horizon sur ces rares femmes panthéonisées. 

Sophie Berthelot 

Sophie Berthelot a été la 1ère femme à reposer au Panthéon, au côté de son mari, le scientifique Marcellin Berthelot qu’elle avait assisté dans ses recherches. Elle y a été distinguée “en hommage à sa vertu conjugale”. 

Marcellin Berthelot (1827-1907) était chimiste, biologiste et homme politique. De nombreuses rues, places, écoles ou lycées portent le nom de celui qui déposa plus de 1000 brevets scientifiques et fut ministre des Affaires étrangères et de l’Instruction publique.

Quand sa femme, Sophie (née Niaudet), qui l’assistait dans ses recherches, tomba malade, il dit à ses enfants (le couple en avait six) qu’il ne pourrait pas lui “survivre”. Il décéda quelques instants après elle. Les causes de sa mort n’ont pas été clairement élucidées.

La famille a accepté de le “panthéoniser” à la condition que Sophie soit enterrée avec lui. Le ministre Aristide Briand dit, dans son éloge, en 1907: “Elle avait toutes les qualités rares qui permettent à une femme belle, gracieuse, douce, aimable et cultivée d’être associée aux préoccupations, aux rêves et aux travaux d’un homme de génie”.

Marie Curie

Polish-born French physicist Marie Curie, (1867 - 1934).    (Photo by Hulton Archive/Getty Images)

Née à Varsovie en 1867, Marya Salomea Sklodowska vient à Paris étudier physique et mathématiques. Elle épouse le physicien Pierre Curie en 1895. Ils trouvent deux nouveaux atomes, radioactifs, baptisés polonium et radium, et obtiennent le Nobel de Physique en 1903, avec Henri Becquerel.

En 1906, Pierre Curie meurt, écrasé par un camion. Veuve, Marie Curie a une liaison avec le physicien Paul Langevin, qui lui aussi repose au Panthéon. Mais l’épouse trompée porte plainte contre elle et le scandale éclate en 1911, mettant fin à leur romance. Cette même année, elle reçoit le Nobel de Chimie. Seule femme au monde deux fois nobellisée, elle meurt en 1934.

En 1995, ses cendres sont transférées au Panthéon avec celles de son mari, en présence du président polonais Lech Walesa. Une décision du président François Mitterrand prise sur la suggestion de Simone Veil et d’autres personnalités.

Geneviève de Gaulle-Anthonioz

Genevieve de Gaulle-Anthonioz 

Première femme décorée de la Grand-croix de la Légion d’honneur, Geneviève de Gaulle-Anthonioz (1920-2002) était la nièce du général de Gaulle. Étudiante en histoire, elle rejoint le célèbre Réseau de résistance du Musée de l’Homme, un des 1ers créés à Paris. Dénoncée et arrêtée en 1943, elle est déportée en janvier 1944 à Ravensbrück où elle côtoie Germaine Tillion. 

Revenue de l’enfer, elle travaille un temps au ministère de la Culture auprès d’André Malraux avec son mari Bernard Anthonioz. Mais, fin 1958, elle rencontre le père Joseph Wresinski, créateur du mouvement “Aide à toute détresse”, qui deviendra ATD Quart-Monde. En 1964, elle prend la tête de l’association. En 1996, elle plaide devant les députés en faveur d’un projet de loi de cohésion sociale finalement adopté en 1998.

 Germaine Tillion

Germaine Tillion en 1985. (Photo by Louis MONIER/Gamma-Rapho via Getty Images)

Ethnologue, Germaine Tillion (1907-2008) a été une inlassable combattante des droits de l’homme. Élève du sociologue Marcel Mauss, elle part en 1934 enquêter dans les Aurès sur la population berbère. Mi-historienne, mi-reporter, elle y effectue quatre missions.

Pendant la guerre, elle participe à la création du Réseau du Musée de l’Homme. Elle aussi est déportée à Ravensbrück, en même temps que sa mère Émilie qui n’en reviendra pas. Titulaire de nombreuses décorations pour ses actes héroïques durant la Guerre, elle est la deuxième femme à devenir Grand-croix de la Légion d’Honneur.

À son retour des camps, elle travaille au CNRS et à l’École pratique des Hautes études, rédigeant plusieurs livres sur Ravensbrück, l’Algérie ou son métier.

Son cercueil et celui de Geneviève de Gaulle-Anthonioz ont été installés au Panthéon en 2015, sans leurs dépouilles, à la demande de leurs familles qui ont souhaité les garder dans les cimetières où elles sont inhumées.

Simone Veil

Simone Veil en 2010 (Philippe Wojazer via Reuters)

Simone Veil, rescapée d’Auschwitz, ministre de la Santé (1974-1978) et présidente du Parlement européen (1979-1982), était l’une des personnalités préférées de l’Hexagone.

Également académicienne, elle a été présidente de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah (2001-2007).

Sa notoriété et sa popularité doivent beaucoup à sa lutte pour faire adopter en 1975 la loi sur l’interruption volontaire de grossesse (IVG), malgré l’opposition alors d’une grande partie de la droite.

Elle a été panthéonisée en 2018, un an après son décès. Elle est la dernière personnalité féminine à être entrée au Panthéon. Son mari Antoine, décédé en 2013, repose à ses côtés.

Joséphine Baker

Josephine Baker en 1964 (Photo by Siegfried Pilz/United Archives via Getty Images)

L’artiste franco-américaine Joséphine Baker (1906-1975), figure éminente de la Résistance et de la lutte antiraciste, sera donc la prochaine femme à entrer au Panthéon le 30 novembre. Cette date correspond à celle de son mariage avec Jean Lion qui lui a permis d’obtenir la nationalité française.

“Artiste, 1ère star internationale noire, muse des cubistes, résistante pendant la Seconde Guerre mondiale dans l’Armée française, active aux côtés de Martin Luther King pour les droits civiques aux États-Unis d’Amérique et en France aux côtés de la Lica (Ligue internationale contre l’antisémitisme, devenue Licra: Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme, NDLR) (...) nous pensons que Joséphine Baker, 1906-1975, a sa place au Panthéon”, a fait valoir le texte de la pétition présentée en faveur de sa panthéonisation. 

À voir également sur Le HuffPost: Pour l’entrée de Maurice Genevoix au Panthéon, Macron rend hommage au “courage français”