Avant la primaire d'EELV, Piolle et Jadot s'épargnent pour mieux taper sur Macron

POLITIQUE - Ils avaient promis de jeter aux oubliettes les “petites phrases et guerres picrocholines” auxquelles ils nous ont parfois habitués, comme l’a reconnu Yannick Jadot en préambule de son intervention. Promesse tenue. Ce jeudi 19 août,...

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Yannick Jadot et Eric Piolle, candidats à la primaire écologiste

POLITIQUE - Ils avaient promis de jeter aux oubliettes les “petites phrases et guerres picrocholines” auxquelles ils nous ont parfois habitués, comme l’a reconnu Yannick Jadot en préambule de son intervention. Promesse tenue. Ce jeudi 19 août, dans le théâtre de verdure du parc de Blossac de Poitiers où ils sont rassemblés pour leurs journées d’été jusqu’au 21 août, les écologistes ont tenu au sérieux. Et à l’unité.

Entre les dizaines de tables rondes organisées et les apéritifs plus conviviaux, les cinq candidats à la primaire du 16 septembre disposent chacun d’une carte blanche d’une heure pour s’exprimer devant les 3000 militants et sympathisants attendus. Premiers à ouvrir le bal: Éric Piolle, maire de Grenoble et Yannick Jadot, eurodéputé et vainqueur de la primaire de 2016, avant de rallier Benoît Hamon en 2017.

Adieu les passes d’armes par voie de presse entretenues au cours de l’année, cette fois les deux candidats souvent présentés comme meilleurs adversaires ou favoris savent qu’ils n’ont “pas le choix” et qu’ils ils doivent “remporter la présidentielle”, pour citer encore Jadot. 

À croire qu’ils se sont consultés, c’est quasiment la même stratégie qu’ils ont adoptée en cette fin de journée ensoleillée. D’abord, jouer collectif. “Je prends l’engagement de soutenir le candidat ou la candidate qui sera issue de cette primaire. La famille écolo devra se lancer et être en capacité de s’ouvrir”, promet l’eurodéputé plus remonté que jamais. Un peu plus tôt, sur la même estrade, Piolle adressait un mot de soutien à chacun de ses concurrents, Governatori compris, qui “porte ses convictions avec constance”, sans mentionner sa dernière polémique sur la vaccination obligatoire qui “fabrique des maladies”. 

 

Macron restera le dernier président de quarante années d’impuissanceÉric Piolle, candidat à la primaire écologiste

 

Ensuite, des attaques ciblées envers leurs adversaires, à commencer par le chef de l’État. “Macron restera le dernier président de quarante années d’impuissance”, assène un Éric Piolle offensif qui se fait le porte-drapeau de “la “France qui est prête”, celle “qui défile pour le climat, qui se bat contre les stigmatisations et l’antisémitisme” et celle “des gilets jaunes ou “de la convention climat bâillonnée”, égrène-t-il dans une tirade notable qui tranche avec le ton parfois monocorde de son intervention.

Comme en écho, mais plus animé, Jadot, qui semble avoir pris un virage sur sa gauche pour l’occasion, abonde: “1000 morts en Méditerranée depuis 2014, répète-t-il, 1000 morts, c’est ça la politique d’Emmanuel Macron!  Ce sera ça la politique de Xavier Bertrand et je n’ose imaginer celle de Le Pen...”, conclut-il applaudi.

Jadot, qui a bossé ses sorties, a parfois pris des airs populistes en souhaitant pour les énarques qui gouvernent: “Faudrait les envoyer combattre les feux, combattre la pandémie dans les hôpitaux aux Antilles, plutôt que de sortir à longueur d’année des feuilles Excel qui asphyxient nos hôpitaux comme ils asphyxient la planète”. Le ton est donné, le message est clair. Plus percutant que lors de son dernier débat télévisé face à Bruno Le Maire.

 

1000 morts en Méditerranée depuis 2014, c’est ça la politique d’Emmanuel Macron!Yannick Jadot, candidat à la primaire écologiste

 

Moins connu, Éric Piolle s’est livré à un exercice de sincérité en citant la fable de Jean La Fontaine, L’âne et les reliques pour répondre à un militant qui lui demandait comment il tenait le rythme d’une campagne. “Ma vie d’âne, elle est très simple: des copains, un peu de montagne, des bouquins... (...) Je porte des reliques, mais ce sont elles qui prennent les coups ou les encouragements”, s’est-il ouvert, confiant s’habiller “toujours pareil” depuis qu’il fait de la politique. “Plutôt que des discours castristes, je préfère vos questions (...) Vous ne me verrez jamais enflammer les gens pendant des heures, je ne suis pas de ce charisme-là”, admet celui qui a laissé une grande partie de son temps aux échanges avec les militants.

À l’opposé, Jadot a joué la carte du présidentiable avec un discours appuyé, rempli de propositions ou de slogans. Le revenu citoyen à 18 ans, la légalisation du cannabis, 50 milliards d’investissements par an, des crédits fléchés selon l’écologie, le social ou l’égalité. “Nous allons réparer cette société”, a-t-il promis, prenant l’exemple du “répondeur de la Caf” au lieu des “hommes ou des femmes qui vous répondent”. 

Lui aussi a joué la sincérité en revenant sur sa participation contestée à la manifestation des policiers. “Ce n’était pas confortable, reconnaît-il, je sais que nombre d’entre vous ont été choqués”. “Mais les policiers à qui j’ai parlé m’ont dit ’ne nous laissez pas seuls avec le RN”, explique-t-il en citant les syndicats CGT ou CDFT et non pas “les syndicats majoritaires devenus d’extrême droite”. Virage à gauche opéré.

Les deux hommes ont donné le ton de la primaire qui s’ouvre en même temps que ces journées d’été: prise de hauteur, offensive et “chemin étroit vers la victoire”, selon les mots du chef de parti Julien Bayou. Sandrine Rousseau, Jean-Marc Governatori et Delphine Batho qui passent vendredi en fin de journée suivront-ils la même voix? Quand il y a une volonté, il y a un chemin. 

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