Avant Meghan Markle et Harry, ces autres couples "hors cadre" qui ont résisté (ou pas) à la monarchie
HISTOIRE - “Nous avons fait tout notre possible pour que ça marche.” Ces mots, ce sont ceux du Prince Harry. L’ancien héritier de la famille royale britannique et sa femme Meghan Markle étaient les invités d’une interview exceptionnelle organisée...
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HISTOIRE - “Nous avons fait tout notre possible pour que ça marche.” Ces mots, ce sont ceux du Prince Harry. L’ancien héritier de la famille royale britannique et sa femme Meghan Markle étaient les invités d’une interview exceptionnelle organisée par Oprah Winfrey, ce dimanche 7 mars sur CBS aux États-Unis. En France, elle est retransmise ce lundi 8 mars à 21h15 sur TMC.
“Oh mon Dieu, nous avons tout simplement fait tout ce que nous pouvions pour les protéger”, a ajouté l’actrice de 39 ans. Le couple, qui a annoncé au mois de janvier 2020 renoncer à son rôle au sein de la couronne, s’est longuement épanché sur la scission avec cette dernière.
La duchesse de Sussex, actuellement enceinte d’un deuxième enfant, dit avoir beaucoup souffert du racisme dont elle a été victime, en tant que femme métisse mariée à un homme blanc, de la part des médias britanniques, mais aussi au sein de l’institution royale.
Celle-ci, inquiète de ne pas savoir à quel point la peau d’Archie serait foncée après sa naissance, avait refusé d’accorder une protection à l’enfant, tandis que certains de ses membres avaient estimé qu’il ne devrait pas recevoir de titre de noblesse, bien que ce soit la tradition.
“Je ne voulais plus être en vie”
Les conséquences psychologiques pour Meghan Markle ont été lourdes. “Je ne voulais tout simplement plus être en vie. Et c’étaient des pensées constantes, terrifiantes, réelles et très claires”, a-t-elle révélé. À Buckingham, on lui aurait refusé toute aide médicamenteuse. N’hésitant pas à dénoncer “une vraie campagne de dénigrement” de la part de la couronne, elle affirme ne pas avoir été protégée.
De son côté, le prince Harry a, lui, expliqué s’être senti “vraiment lâché” par son père, le prince Charles, alors qu’il vivait une période difficile. “Parce qu’il a vécu quelque chose de similaire. Il sait ce qu’est la douleur”, a-t-il regretté, avant d’ajouter: “Mon père et mon frère sont prisonniers” du système. “Ils ne peuvent pas le quitter”, comme lui l’a fait.
Aujourd’hui, les Sussex, qui ne perçoivent plus de dotation de la couronne sont “passés de l’autre côté”, après plusieurs mois de turbulences. “Nous n’avons pas simplement survécu, nous nous épanouissons, a assuré la comédienne. Toutes ces choses que j’espérais se sont réalisées. Et, d’une certaine façon, ce n’est que le début pour nous.”
La situation a comme un air de déjà vu. Meghan Markle et le prince Harry ne sont pas le premier couple à ne pas avoir été validés par la couronne ou avoir été considérés comme “hors cadre”. Ils ne sont pas non plus les premiers à avoir pris leurs distances avec celle-ci pour vivre plus sereinement.
Renoncer ou abdiquer
Il y a plus de 80 ans, plaçant l’amour avant le devoir, le roi Édouard VIII a provoqué un séisme similaire lorsqu’il a renoncé au trône en 1936. En cause, son amour pour Wallis Simpson, une roturière américaine deux fois divorcée qu’il a rencontrée quelques mois après le début de son règne.
Alors qu’il était impossible à l’époque pour un membre de la famille royale d’envisager un mariage avec une femme de ce rang social, l’héritier lui fait sa demande, contre l’avis de l’Église anglicane. Le gouvernement britannique s’y oppose. Il menace de démissionner, sous-entendant par la même vouloir obliger le roi à abdiquer s’il ne renonce pas publiquement à cette union.
Édouard est fou amoureux. Il n’est pas question d’abandonner Wallis Simpson. Il décide, de fait, de tirer un trait sur la couronne. “Moi Édouard VIII de Grande-Bretagne, d’Irlande et des Dominions britanniques au-delà des mers, Roi, Empereur de l’Inde, affirme ici ma détermination irrévocable de renoncer au trône pour moi-même et mes enfants et mon désir est de voir cet acte d’abdication prendre effet immédiatement”, a-t-il transmis à l’époque dans la presse.
Après 326 jours de règne, celui-ci abdique. Son frère, le roi George VI, le père d’Elizabeth II, lui succède. L’ex-souverain, qui perd son titre de roi au profit de celui de Duc de Windsor, est ostracisé. Le couple, récemment marié, s’installe en France à partir des années 1950 dans un hôtel particulier du Bois de Boulogne, après un bref passage en Allemagne. Lorsqu’Édouard meurt en 1972, son épouse lègue une grande partie du patrimoine de la demeure aux musées français, preuve de l’attachement du couple au pays qui les a accueillis.
L’ombre de Diana
Tout est bien qui finit bien. Pour eux, en tout cas. Contrairement aux deux couples, les choses ont pris une tourneur différente pour celles et ceux qui n’ont pas fait scission. Diana Spencer, dont on dit parfois de Meghan Markle qu’elle marche dans les pas, la première.
Son destin, celui d’avoir été tuée en 1997 dans un accident à Paris alors qu’elle tentait d’échapper aux paparazzis qui la pourchassaient toujours depuis son divorce avec le prince Charles, tout le monde le connait. Tout le monde se souvient également des mots de la jeune femme dans son interview à la BBC1, donnée deux ans avant l’accident.
Dans un des salons de Kensington Palace, Lady Di parle publiquement, devant 23 millions de téléspectateurs britanniques, de la liaison de Charles avec Camilla Parker Bowles, reconnaissant elle-même en avoir eu une. “Plus qu’une interview, c’était pour elle un exutoire de son propre mal-être, souffle l’auteur du livre Qui a tué Lady Di ?, Jean-Michel Caradec, à Vanity Fair. On aurait dit qu’elle était chez son psychiatre. Ça ressemblait vraiment à une émission de télé-réalité, comme quand les candidats sont face à une caméra et étalent leurs sentiments .”
Empêcher l’histoire de se répéter
Elle met en cause la capacité de Charles, encore son époux au moment de l’interview, à porter la couronne, admettant que leur fils William s’y prêterait mieux. Son discours met en lumière les dissensions avec la famille royale, présentes depuis le début de sa relation avec le fils de la reine. ” Diana se dessinait alors comme un contre-pouvoir au prince Charles. Elle remettait en question l’ordre de succession, qui est sacro-saint. Elle mettait au défi l’institution royale, plus que la famille royale elle-même”, ajoute Marc Roche, auteur du livre Elle ne voulait pas être reine, toujours dans Vanity Fair.
Les dissonances sont réapparues après son décès. En 1997, la reine est critiquée pour son manque de compassion. Alors que le peuple est en larmes et dépose des millions de fleurs devant Buckingham et le palais de Kensington, Charles et elle se retranchent dans leur domaine écossais de Balmoral. Élisabeth II ne réapparait qu’à la veille des funérailles, au cours d’une allocution diffusée à la télé.
Devant Oprah Winfrey, Harry, qui a longtemps tenu la presse en partie responsable de la mort de sa mère, explique avoir eu peur de voir “l’histoire se répéter”. Le prince, dont la relation avec les tabloïds britanniques fut tumultueuse pendant son adolescence, concède avoir déménagé de l’autre côté de l’Atlantique avec sa femme pour l’en protéger.
La solitude de Margaret
Moins connue des Français, la vie de la soeur cadette de la reine, Margaret, est tout aussi parlante. Surnommée “la princesse rebelle”, cette dernière a longtemps alimenté la presse britannique de ses frasques et relations amoureuses. Il y a d’abord eu son mariage en 1960 avec le photographe de mode Antony Armstrong-Jones, peu de temps après avoir renoncé à Peter Townsend, écuyer proche de la couronne. Le couple met fin à leur union en 1978, après de nouveaux scandales d’infidélité relayés dans la presse, dont celui avec un paysagiste du nom de Roderic Victor Llewellyn.
Devant le stress et l’angoisse que ces ”échecs” à répétition ont créés en elle, notamment au regard de la pression autour du couple dans la famille royale, les historiens s’accordent à dire que les dernières années de la vie de Margaret ont été douloureuses.
Déprimée par la solitude, elle aurait tenté de se suicider. “Au plus fort de sa détresse, et incapable de dormir, elle prit une poignée de cachets et le personnel découvrit qu’il était incapable de la réveiller”, explique-t-on dans un article du Telegraph. Ses amis ont toujours réfuté cette analyse. La principale intéressée, elle, dit avoir été “si épuisée à cause de tout ça, que la seule chose [qu’elle voulait] faire, c’était dormir”. “C’est ce que j’ai fait, jusqu’à l’après-midi suivant”, a-t-elle reconnu. Le 9 février 2002, elle s’éteint à l’âge de 71 ans.
Son récit comme les précédents interrogent: pour vivre un mariage heureux, faire scission avec la couronne est-elle la seule solution?
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