“Avanti” : Malice K fusionne son passé hardcore avec des harmonies célestes
Quand un musicien venu du rock abrasif décide de se tourner vers des sons plus acoustiques ou sophistiqués, c’est souvent une excellente nouvelle, comme on a déjà pu le constater chez Nirvana, Elliott Smith, Mark Lanegan, Troy Von Balthazar...
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Quand un musicien venu du rock abrasif décide de se tourner vers des sons plus acoustiques ou sophistiqués, c’est souvent une excellente nouvelle, comme on a déjà pu le constater chez Nirvana, Elliott Smith, Mark Lanegan, Troy Von Balthazar ou plus récemment Grian Chatten. Seul aux commandes de Malice K, l’Américain Alex Konschuh s’inscrit dans cette noble lignée de songwriters lo-fi reconvertis.
Rescapé d’un passé chaotique, entre décrochage scolaire, addictions et squats, ce skateur originaire d’Olympia, dans l’État de Washington, a gardé des plaies à vif. Ses années au sein de la scène punk hardcore ressurgissent dans ses morceaux les plus cinglants, en particulier Halloween, préambule débraillé et menaçant tout droit sorti de l’ère grunge.
Des moments de grâce troublants
Cet ex-membre du collectif artistique Deathproof Inc. sait aussi calmer le jeu dès le deuxième titre, Hold Me Up, en lévitation shoegaze. La suite regorge d’autres merveilles, dont Song for My Baby, pépite touchante et introspective où Malice K ne s’entoure que de l’essentiel (une guitare acoustique et sa voix doublée, comme chez Elliott Smith ou John Lennon).
Réduites au strict minimum, calmes mais à vif, ses compositions sont des moments de grâce troublants où rôdent les fantômes de ses héros. Le charme n’est pas rompu quand il ajoute à son arsenal des cordes délicates, des harmonies vocales célestes et un clavecin vintage sur The Old House, que Brian Wilson et donc The Lemon Twigs ne renieraient pas.
Les guitares électriques finissent par revenir en force sur l’impressionnant You’re My Girl, et on ressort de ces onze morceaux aussi chamboulé·e qu’épaté·e devant la beauté fragile des pépites de Malice K, superbement instables et patraques. Signé fin 2023 chez le label indépendant Jagjaguwar, ce musicien et illustrateur désormais installé à Brooklyn ne semble même pas conscient de ses capacités, ni de l’amplitude de sa palette, aussi à l’aise et convaincant dans les fulgurances destroy que dans les mélodies raffinées.
Sur la pochette, peut-être en référence à Heart-Shaped Box, divers couteaux et objets tranchants sont plantés dans une boîte en forme de cœur amoché : le nôtre bat nettement plus vite en écoutant cet album.
Avanti (Jagjaguwar/Modulor). Sortie le 23 août.