Avec “Hole Erth”, Toro y Moi s’affranchit par la pop
À l’écoute de Toro y Moi, un temps grand ordonnateur du mouvement chillwave qui a fait les beaux jours de la musique électronique à l’aube de la décennie passée, on s’étonnera d’un virage aussi sec dans sa discographie. Pourtant, si l’on en...
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À l’écoute de Toro y Moi, un temps grand ordonnateur du mouvement chillwave qui a fait les beaux jours de la musique électronique à l’aube de la décennie passée, on s’étonnera d’un virage aussi sec dans sa discographie. Pourtant, si l’on en croit l’intéressé qui, sur ce huitième album, embrasse le rock emo et le rap SoundCloud, invite Benjamin Gibbard (Death Cab for Cutie), Porches ou Don Toliver, et se répand plus que jamais en Auto-Tune et en guitares distordues, Hole Erth n’est pas si éloigné de ses 1ères amours.
Après le psychédélisme de Mahal (2022), contrepoint organique à celui, électronique, d’Underneath the Pine (2011), Hole Erth opère un nouveau jeu de miroirs, mais de manière différente. Malgré sa forme ultra-actuelle nourrie au rap-emo, Hole Erth plie la ligne du temps, en faisant de l’amour de son producteur pour le rap contemporain le moteur d’un retour aux expérimentations électroniques de ses débuts et à ses souvenirs d’adolescent fan de pop-punk tendance emo.
Des trouvailles musicales loin des modes
Au risque de s’aliéner une partie de ses fans, Toro y Moi déploie, à l’instar de son comparse philippin et touche-à-tout Eyedress, une collection de pop songs éminemment personnelles, à mille lieues de l’opportunisme qui guettait la proposition du disque, pour préserver, au final, une constante de sa carrière : sa passion dévorante et contagieuse pour des trouvailles musicales s’affranchissant des effets de mode et captant pourtant implacablement l’air du temps.
Hole Erth (Dead Oceans/Modulor). Sortie le 6 septembre.